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Les engagements des États "très loin" de répondre aux objectifs fixés pour limiter le réchauffement climatique

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  • France Bleu

Les efforts pour lutter contre le réchauffement climatique ne nous permettent pas pour l'instant de "nous mettre sur la voie d'un monde à 1,5°C", alerte l'ONU ce mercredi.

Incendie sur le bassin d’Arcachon, le 18 septembre 2022. Incendie sur le bassin d’Arcachon, le 18 septembre 2022.
Incendie sur le bassin d’Arcachon, le 18 septembre 2022. © Maxppp - David Thierry

Moins de deux semaines avant la prochaine conférence mondiale sur le climat, la COP27, l'agence des Nations Unies pour le climat lance une nouvelle alerte ce mercredi. Les derniers engagements des États pour limiter le réchauffement climatique sont pour l'heure "très loin" de répondre à l'objectif de l'accord de Paris.Loin de limiter la hausse des températures à 1,5°C ou 2°C, les deux chiffres phares du traité, les plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 193 parties signataires "pourraient mettre le monde sur la voie d'un réchauffement de 2,5°C d'ici la fin du siècle", avertit l'agence onusienne dans sa dernière synthèse des engagements reçus.

Et ce alors même qu'avec près de 1,2°C de réchauffement, le monde est déjà confronté aux impacts dévastateurs du changement climatique, comme l'a illustré le cortège catastrophique d'inondations, canicules, sécheresses ou méga-feux qui a marqué l'année 2022.  

Engagements "décevants" des États

Lors de la dernière conférence mondiale sur le climat, la COP26 tenue il y a un an à Glasgow, les pays s'étaient pourtant engagés à rehausser chaque année leurs "contributions déterminées au niveau national" (NDC), au lieu de tous les cinq ans comme le prévoyait l'accord signé en 2015.  

Mais au 23 septembre, date limite pour qu'elles soient prises en compte avant la nouvelle conférence qui se tiendra du 6 au 18 novembre dans la ville égyptienne de Charm el-Cheikh, seuls 24 pays avaient soumis une NDC nouvelle ou renforcée. Un chiffre "décevant" a commenté le patron de l'ONU Climat, Simon Stiell. "Nous sommes très loin du niveau et de la rapidité de réduction d'émissions nécessaires pour nous mettre sur la voie d'un monde à +1,5°C", a-t-il souligné dans la synthèse rendue publique ce mercredi.

"Pour maintenir cet objectif (de 1,5°C) en vie, les gouvernements doivent renforcer leurs plans maintenant et les mettre en œuvre dans les huit prochaines années", a-t-il insisté. Car selon les experts de l'ONU, les émissions mondiales doivent baisser de 45% d'ici 2030, par rapport aux niveaux de 2010, pour tenir cet objectif, fixé par rapport aux températures moyennes de l'ère-préindustrielle, quand l'humanité a commencé à utiliser massivement des énergies fossiles, produisant des gaz à effet de serre qui causent le réchauffement. 

Très loin de la nouvelle synthèse des NDC, selon laquelle les engagements actuels mèneraient au contraire à une augmentation de 10,6% des émissions sur cette même période. Lueur d'espoir, bien tardive, ils permettraient une baisse des émissions après 2030, ce qui n'était pas le cas l'an dernier.    

"Hors de contrôle"

Dans une étude séparée sur les stratégies à long terme vers la "neutralité carbone" publiée mercredi, l'ONU Climat calcule que les émissions des pays ayant adopté de tels plans pourraient baisser d'environ 68%, s'ils sont effectivement mis en œuvre.

Mais prévient aussitôt que "beaucoup" de ces plans sont "incertains" et sans application concrète. "La COP27 est l'occasion pour les leaders du monde de relancer la lutte contre le changement climatique", a poursuivi Simon Stiell, appelant à des actes qui "reflètent l'urgence, la gravité des menaces et le peu de temps qui nous reste pour éviter les conséquences dévastatrices d'un changement climatique hors de contrôle". 

Selon l'Égypte, "plus de 90" dirigeants du monde entier devraient participer au sommet qui se tiendra dans les premiers jours de la conférence. 

Le dernier rapport des experts climatiques de l'ONU (Giec), publié en 2021/22, a souligné le p**eu de temps restant pour assurer un "avenir vivable"**à l'humanité. Mais les scientifiques rappellent que chaque fraction de degré de réchauffement évité compte et qu'il faut donc agir.  

"Le rapport (sur les NDC) et celui du Giec sont d'utiles rappels", a abondé mercredi dans un communiqué le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, qui présidera la COP27. "Il est indispensable de relever les ambitions et de les mettre urgemment en œuvre (...) pour nous protéger d'impacts climatiques sévères et de pertes et dommages dévastateurs", a-t-il souligné.

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