Élections européennes 2024 : tout comprendre au scrutin du 9 juin

Du 6 au 9 juin se tiennent les 10ᵉ élections européennes de l’histoire. Les 27 pays de l’Union sont appelés à désigner leurs eurodéputés. Comment se déroule ce scrutin, à quoi sert-il, quelles seront ses conséquences ? France Bleu vous explique.

Quatre jours de vote à travers l’Europe

Près de 360 millions d’Européens vont voter du 6 au 9 juin. La majorité des pays, dont la France, organisent le scrutin le dimanche 9 juin, mais l’organisation tient compte des habitudes propres à chaque pays.

Les premiers à glisser un bulletin dans l’urne seront les Néerlandais, le 6 juin, suivis des Irlandais et des Tchèques, le 7 juin. En revanche, les résultats ne doivent pas être dévoilés avant la fermeture de tous les bureaux de vote sur le territoire de l’Union, donc le 9 au soir. Il n’y a qu’un seul tour.

Comment se déroulent les élections ?

Elles ont lieu tous les cinq ans depuis 1979. Il faut élire 720 députés qui siègeront au Parlement européen, soit 15 de plus qu’actuellement. Le nombre de sièges dépend de la population des pays. Pour la France, ce seront 81 députés. L’Allemagne, qui compte le contingent le plus important, reste à 96. Luxembourg, Chypre et Malte, les plus petits, conservent six élus.

Dans une grande majorité de pays, les candidats se répartissent sur des listes politiques. En France, les partis présentent des listes de 81 candidats, sur une circonscription unique : le territoire national. Un seuil électoral a été fixé à 5%, comme dans d’autres pays, c’est-à-dire qu’une liste qui recueille moins de 5% n’a pas d’élu. Pour la répartition des sièges entre les listes au-dessus des 5%, c’est la représentation proportionnelle qui s’applique.

Les listes de candidats peuvent être déposées entre le 6 et le 17 mai, puis la campagne officielle débutera en France le 27 mai, mais dès le 15 avril, les médias audiovisuels doivent décompter le temps de parole, sur le principe de l’équité.

Quel est le rôle des députés européens ?

Dans les semaines qui suivent les élections, les députés élisent leur président ou présidente. Actuellement, c'est la Maltaise Roberta Metsola. Puis ils désignent, à la majorité absolue, celui ou celle qui va présider la Commission européenne, sur proposition des 27 chefs d’État et de gouvernement. Aujourd’hui, c’est l’Allemande Ursula von der Leyen qui occupe ce poste. Elle est candidate à sa succession. Les eurodéputés vont aussi auditionner les commissaires européens et peuvent en écarter.

Ensuite, les eurodéputés pourront se consacrer à leurs pouvoirs de parlementaires : ils participent à l’adoption des actes juridiques communautaires et peuvent déposer des propositions. Ils votent le budget annuel de l’Union européenne. Les députés européens ont un rôle de contrôle avec, par exemple, la possibilité de recevoir des pétitions émanant des citoyens.

À noter que, pour exercer leur mandat, les députés font la navette entre deux parlements : celui de Strasbourg, le siège officiel, où se tiennent les sessions plénières, quatre jours par mois, et celui de Bruxelles où s'organise le travail en commission, des réunions de groupe et même des "mini-plénières". Au fil des années, le poids de Bruxelles n'a cessé de s'alourdir, du fait notamment de la proximité des autres institutions qui siègent dans la capitale belge, dont la Commission. Mais le siège strasbourgeois, symbole historique fort, reste inscrit dans les textes et défendu par la France.

Le Parlement actuel penche-t-il à gauche ou à droite ?

Au sein du Parlement, les élus ne siègent pas par pays, mais par groupe politique. Ils sont sept. Le groupe majoritaire actuel est le Parti populaire européen (PPE) qui rassemble les élus de droite réputés favorables à la construction européenne. Le deuxième plus grand groupe politique est l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates, étiquetée à gauche.

Lors des précédentes élections en 2019, c’est la liste du Rassemblement national qui était arrivée en tête en France, suivie de celles de La République en marche et des Écologistes.

Faut-il s'attendre à une forte abstention en juin 2024 ?

Après une augmentation régulière depuis 1979, l’abstention aux européennes a reculé en France à partir de 2014. Lors des dernières élections, en 2019, elle est passée sous la barre des 50%, on a même parlé de rebond de la participation. Cette remobilisation a été constaté dans 20 pays membres, notamment l’Espagne ou l’Allemagne.

L’abstention n’est donc pas une fatalité, y compris pour un scrutin complexe dont de nombreux citoyens peinent à saisir les véritables enjeux. Le rôle de l’Europe est régulièrement évoqué quand il est question d’immigration, d’environnement, d’agriculture et de droits sociaux.

Les électeurs français ont jusqu’au 3 mai pour s'inscrire sur les listes électorales en mairie ou jusqu’au 1ᵉʳ mai en ligne. On peut aussi voter par procuration.

Sachez enfin qu’en Belgique, au Luxembourg, en Bulgarie et en Grèce, le vote obligatoire. Autre particularité, si la majorité électorale dans la majeure partie des pays membres, dont la France, est de 18 ans, elle est de 16 ans à Malte ou en Autriche, de 17 ans en Grèce.