Mémoire de l'esclavage : depuis La Rochelle, Gabriel Attal annonce "une grande exposition nationale" en 2026

En cette journée nationale de "la traite, de l'esclavage et leur abolition", Gabriel Attal a annoncé depuis La Rochelle souhaiter "une grande exposition nationale sur la mémoire de l'esclavage en 2026", pour "les 25 ans de l'adoption de la loi sur la reconnaissance de l'esclavage comme crime de l'humanité". Le Premier ministre a également rappelé la promesse du président Emmanuel Macron d'un mémorial dédié aux victimes de l'esclavage à Paris. Gabriel Attal a confirmé qu'il serait bien érigé l'année prochaine.

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"Le dire, c'est grandir"

Gabriel Attal est arrivé vers 11h à La Rochelle, alors que venait d'être inaugurée face au port, derrière le casino, une statue de bronze représentant Clarisse, une nourrice noire affranchie à La Rochelle. Le Premier ministre y a rappelé l'importance de la mémoire, alors que La Rochelle a été le deuxième plus grand port de France ayant participé au commerce des esclaves. Il a rappelé ce chiffre : 160.000 hommes et femmes dont le destin a été scellé dans cette ville. "Le dire, le reconnaître, ce n’est pas s’affaiblir. Au contraire, c’est grandir.", a-t-il asséné.

Le Premier ministre a rappelé que l'Histoire de la traite en France avait commencé en 1594 à La Rochelle, lors du départ d'un bateau pour aller chercher des esclaves, nommé l'Espérance. "Ce nom sonne comme une promesse, comme un avenir radieux", a-t-il dit. "Et pourtant, en 1594, à quelques centaines de mètres d’ici, dans le vieux port, dans cette ville de La Rochelle, L’Espérance avait le goût du reniement, le reflet de l’indignité, le sceau de la forfaiture."

Un peu avant 11h, l'ambassadeur d'Haïti en France a pris la parole pour rappeler que : "La France a une dette morale vis-à-vis d’Haïti. Cette dette, je vous enjoins d’en faire quelques chose de concret en mémoire de Toussaint Louverture." "Je vous demande de nous aider davantage dans la reconstitution de nos institutions, nos économies, dans la lutte contre la pauvreté extrême."

Pour la première fois, la cérémonie de commémoration de l'abolition de l'esclavage s'est tenu hors de Paris, dans une des villes françaises connues pour son port négrier : La Rochelle. Elle avait été délocalisée une seule fois auparavant, il y a six ans, outremer. Il s'agit, pour Matignon, de "permettre à chaque Français, et particulièrement les Français concernés par le sujet, de pouvoir se sentir intégré dans les cérémonies nationales, qu'elles ne soient pas uniquement parisiennes".