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Contrôleurs aériens : 50 à 75% des vols annulés ce jeudi, malgré un accord in extremis

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Le trafic sera très perturbé dans tous les aéroports français ce jeudi, malgré l'accord trouvé en dernière minute avec les contrôleurs. Les compagnies doivent annuler entre 50 et 75% de leurs vols selon les aéroports.

L'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, en région parisienne. L'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, en région parisienne.
L'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, en région parisienne. © AFP - JOEL SAGET

Si vous avez prévu de prendre l'avion ce jeudi, vous risquez de voir votre vol annulé, perturbé ou décoller avec un important retard. La grève des contrôleurs aériens va conduire à de nombreuses annulations de vols dans tous les aéroports français, et ce malgré la levée du préavis de grève par le principal syndicat, le délai étant trop court pour reprogrammer les vols.

Par ailleurs, si le principal syndicat, le SNCTA, a levé son préavis de grève, l’UNSA-ICNA, l'un des trois syndicats représentatifs des contrôleurs aériens, maintient son préavis de grève pour ce jeudi.

50 à 75% des vols annulés

Trois vols sur quatre seront donc supprimés au départ ou à l'arrivée de Paris-Orly, le deuxième aéroport français ; 55% à Roissy-Charles-de-Gaulle, le premier ; 65% à Marseille-Provence et 45% sur toutes les autres plateformes de France métropolitaine.

Grève des contrôleurs aériens : trafic perturbé dans les aéroports jeudi.
Grève des contrôleurs aériens : trafic perturbé dans les aéroports jeudi. © Visactu

Plus de 2.000 vols en Europe ont été annulés et 1.000 risquent de devoir se dérouter pour éviter l'espace aérien français, selon la principale association de compagnies aériennes du Vieux Continent, Airlines for Europe.

Ryanair, dont le patron ne cesse de dénoncer les grèves françaises, a annulé à lui seul "plus de 300 vols" jeudi, et Transavia, compagnie à bas coûts du groupe Air France-KLM, 198 vols.

En plus de ces annulations, il faut s'attendre à "de très gros retards", a indiqué à l'AFP un secrétaire national du Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA, majoritaire).

Un impact "rarement vu depuis une vingtaine d'années"

L'impact de cette grève est "rarement vu dans notre histoire depuis une vingtaine d'années", a souligné ce mercredi sur franceinfo Augustin de Romanet, le PDG d’Aéroport de Paris. "Les abattements de vols demandés aux compagnies sont extrêmement élevés. 75 % à Orly, 65 % à Charles de Gaulle, c'est vraiment très, très pénalisant pour les passagers", a-t-il expliqué. Augustin de Romanet rappelle que les grèves, c'est "pour les compagnies aériennes, pour les aéroports, plusieurs dizaines de millions d'euros qui sont en jeu chaque jour".

"L'ampleur des perturbations causées par ce mouvement de grève et l'impact qu'il a sur nos clients sont totalement inacceptables, en particulier pour les centaines de milliers de clients dont les vols ne décollent ou n'atterrissent pas en France, mais qui subiront des perturbations importantes", s'est irrité le directeur général d'easyJet, Johan Lundgren, dans une déclaration transmise à l'AFP. Comme d'autres compagnies, easyJet a précisé que ses clients affectés avaient la possibilité de changer de vol gratuitement ou d'être remboursés.

L'Association internationale du transport aérien (Iata) qui rassemble plus de 300 compagnies captant 83% du trafic mondial, a pour sa part accusé les contrôleurs aériens français de "chantage" avec leurs "exigences exorbitantes".

Un accord trouvé à la dernière minute

Les négociations entre le principal syndicat du métier, le SNCTA, et la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) n'ont abouti que mercredi, trop tard alors que les compagnies avaient déjà commencé à annuler une partie de leurs vols en prévision de la grève.

"Malgré la levée de ce préavis, l'aboutissement tardif des négociations avec le SNCTA et la nécessité de finaliser les discussions avec les autres organisations syndicales ne permettront pas d'éviter des perturbations" jeudi, a indiqué la DGAC, en appelant "les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage et à s'informer auprès de leur compagnie aérienne".

"Un accord a été trouvé, le SNCTA lève son préavis", avait auparavant annoncé l'organisation dans un court message sur son site internet, à l'issue d'une conciliation de "dernière minute" dans la nuit de mardi à mercredi.

Le SNCTA protestait contre les mesures d'accompagnement, notamment salariales, d'une refonte du contrôle aérien français. Elle promettait une "mobilisation record", malgré l'engagement à ne pas faire grève dans le cadre de la "trêve olympique" annoncée en septembre dernier. Le SNCTA réclamait notamment 25% d'augmentation des rémunérations étalées sur cinq ans.

Le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete a salué un accord "gagnant-gagnant".

Une nouvelle grève pour le pont de l'Ascension ?

Le SNCTA a renoncé à un deuxième préavis de grève, qui avait été déposé pour le week-end à rallonge de l'Ascension les 9, 10 et 11 mai.

Leux autres syndicats représentatifs des contrôleurs aériens, l'Unsa Icna et l'Usac-CGT, n'ont pas communiqué ce mercredi. "On est très optimistes sur le fait de pouvoir boucler l'accord" avec eux, a dit le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete. L'Unsa ICNA a de son côté déposé un nouveau préavis courant sur l'ensemble du mois de juin.

"On arrive à très fortement abîmer la sérénité des Français et des étrangers avec ces mouvements qui, objectivement, devraient pouvoir être réglés par la négociation", a estimé le PDG d'Aéroports de Paris.

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