Arzacq : un centre de santé dentaire inauguré en grande pompe pour lutter contre la désertification médicale

La présence des plus gros noms du Conseil régional et départemental pour inaugurer un cabinet dentaire à Arzacq-Arraziguet, vendredi 3 mai, a de quoi étonner. Alain Rousset, président du Conseil régional** de Nouvelle-Aquitaine a même coupé le ruban bleu blanc rouge, avant d'aller visiter le nouveau centre de santé dentaire, aux côtés notamment de Jean-Jacques Lasserre, président du Conseil départemental, et de presque tous les sénateurs et députés des Pyrénées-Atlantiques. C'est dire à quel point l'ouverture d'un pôle médical en milieu rural a de l'importance.

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Chasseurs de tête

Mais il faut dire que les collectivités territoriales et l'État ont mis les moyens pour remettre à neuf ce bâtiment, adjacent à la mairie. "On est à 1,2 million d'euros entre l'achat et la rénovation du bien, et l'achat de matériel de pointe avec des radios panoramiques et d'analyse", détaille Bernard Dupont, conseiller départemental, et président de l'association L'Arribet qui a porté le projet.

C'est pourtant le prix nécessaire pour lutter contre la désertification médicale. Depuis le départ à la retraite du dernier dentiste du village en 2022, il fallait parfois faire plus de 30 kilomètres pour trouver un praticien, à Orthez, à Pau ou à Hagetmau. Mais avec ce nouveau centre dentaire, quatre praticiens arrivent. Ils ont été recrutés par l'Arribet. "L'association s'est équipée de chasseurs de tête pour aller draguer des médecins à droite à gauche et les ramener ici en leur donnant envie de s'installer. Ça devient compliqué maintenant. C'est comme pour un sportif de haut niveau, on est prêt à tout faire pour garder des médecins", avoue le maire d'Arzacq, Jean-Pierre Crabos.

Des besoins quotidiens

Parmi ces praticiens, Patrick Sennour est arrivé de Toulouse avec sa compagne qui travaille elle aussi dans le cabinet dentaire. Pour lui, "c'est très valorisant pour un praticien" d'être recruté sur un poste comme celui d'Arzacq, "parce que ça répond à un besoin, les patients nous le disent tous les jours. Ça correspond à ma vision du métier qui est de rendre service".

En plus, la patientèle est déjà quasiment constituée. "On est entre 18 et 23 rendez-vous par jour, avec des patients qui se sont un peu éparpillés ces dernières années qui reviennent sur Arzacq, mais aussi l'EHPAD du village où l'on va faire des soins", explique Patrick Sennour. La mairie a également fait appel à des médecins étrangers. L'une des dentistes est Espagnole, l'autre Portugaise.