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Un homme abattu par la police à Louviers, sur fond de violences conjugales

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Un homme a été abattu par un tir de police à Louviers (Eure), dans la nuit de vendredi à samedi. Selon les premiers éléments, il était alcoolisé et menaçait sa compagne. Il a blessé son frère venu s'interposer avec un couteau. L'un des policiers présents l'a abattu alors qu'il s'en prenait à eux.

Une voiture de police (photographie d'illustration). Une voiture de police (photographie d'illustration).
Une voiture de police (photographie d'illustration). © Radio France - Nicolas Joly

Un homme a été abattu par la police dans la nuit du vendredi 3 au samedi 4 mai vers 1h30 du matin dans le quartier Maison Rouge à Louviers (Eure), un quartier sensible. Une affaire sur fond de violences conjugales : selon les premiers éléments de l'enquête, cet homme a d'abord menacé sa compagne. Armé d'un couteau, il a ensuite blessé son propre frère qui tentait de s'interposer.

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Selon le procureur de la République d'Évreux, Rémi Coutin, une patrouille de trois policiers découvre vers 1h30 le frère de l'agresseur dans la rue : il présente une "blessure impressionnante au visage, qui ressemble à une blessure faite au couteau", précise le procureur. Il a été transporté aux urgences, son pronostic vital était toujours engagé, samedi matin.

L'homme armé s'en est pris aux policiers avant d'être abattu

Les policiers se dirigent alors vers l'immeuble où l'homme menaçant se trouve. Selon le parquet d'Évreux, les agents seraient montés dans l'escalier. L'auteur des faits, très alcoolisé, "serait sorti de son appartement" et "aurait refusé d'obéir aux injonctions des policiers, qui lui demandent de poser son arme". L'homme se serait alors rué sur l'équipage de police avec son arme, une information confirmée par plusieurs sources policières. Après plusieurs sommations, l'un des agents de police aurait tiré à plusieurs reprises, indique le parquet, et l'aurait abattu.

L'homme est décédé sur place, déclaré mort par le Samu peu après 2 heures du matin. Des faits qui restent encore partiellement au conditionnel, car les investigations sont en cours et doivent se poursuivre tout le week-end, précise Rémi Coutin. Une autopsie du corps de l'auteur des faits doit être menée prochainement, à l'Institut médico-légal de Rouen. "On espère que cela pourra être fait lundi, au plus tôt", confirme le procureur d'Évreux.

Deux enquêtes sont ouvertes

Selon le parquet d'Évreux, le policier a été placé en garde à vue, comme le prévoit la procédure quand les policiers font usage de leur arme. Deux procédures sont désormais ouvertes : une confiée à la police judiciaire de Rouen, pour les faits de violences commises par l'agresseur présumé, l'autre est confiée à l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN) de Rennes. Elle doit déterminer si le policier qui a tiré le coup de feu a fait un usage réglementaire de son arme. Cet agent de police était entendu ce samedi 4 mai à la mi-journée par l'IGPN.

"Nous apportons tout notre soutien à notre collègue placé en garde à vue", a réagi auprès France Bleu Normandie Johann Maugé, secrétaire départemental dans l'Eure du syndicat policier Unité. "Nos trois collègues ont fait preuve de courage et de professionnalisme. Sans leur action, cette femme menacée par son compagnon pourrait ne pas être en vie aujourd'hui."

"C'est la procédure habituelle, que ce policier soit placé en garde à vue, mais pour nous, c'est une mesure trop coercitive. Notre syndicat souhaiterait qu'il y ait une présomption de légitime défense pour les policiers dans ces cas-là", explique Julien Le Cam, secrétaire zonal adjoint dans l'Eure, pour Alliance police nationale.

Une cellule psychologique mise en place

Joint par France Bleu Normandie, le maire de Louviers François-Xavier Priollaud, qui s'est rendu sur place, apporte tout son soutien au policier à l'origine des tirs. "C'est un drame absolu, c'est très choquant, pour ce policier comme pour notre commune. On voit bien, ces dernières années, une recrudescence des violences intra-familiales, c'est vraiment un fléau de notre société aujourd'hui,", a réagi l'élu. Une cellule psychologique a été ouverte dans la nuit pour les personnes touchées par cet événement.

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