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Louviers : le policier qui avait abattu un homme menaçant sa compagne a fait un "usage réglementaire de son arme"

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Le policier placé en garde à vue samedi 4 mai après avoir tiré, lors d'une intervention, sur un homme menaçant sa compagne d'un couteau, à Louviers (Eure), est sorti de garde à vue samedi. Le parquet d'Évreux estime qu'il a fait un usage réglementaire de son arme.

(Image d'illustration). (Image d'illustration).
(Image d'illustration). © Radio France - Carl Dechatre

On en sait un peu plus sur les circonstances de la mort d'un homme, abattu par un policier dans la nuit de vendredi 3 à samedi 4 mai à Louviers (Eure). Cet homme, très alcoolisé au moment des faits, avait agressé sa compagne avec un couteau. Il a été tué par un policier lors de l'intervention des forces de l'ordre, appelées sur place. La garde à vue de ce policier a été levée samedi en fin d'après-midi, le parquet d'Évreux ayant reconnu suite à son audition qu'il avait fait un usage réglementaire de son arme.

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Les faits se sont déroulés vers 1h30 du matin, dans le quartier Maison Rouge, un quartier sensible de Louviers. Cet homme, qui était rentré très alcoolisé d'une soirée passée notamment avec sa compagne, s'était disputé avec cette dernière. Selon le procureur de la République d'Évreux, Rémi Coutin, il commence alors à rouer sa compagne de coups et se saisit d'un couteau de cuisine. Le frère de cet homme s'interpose pour la défendre et reçoit un gros coup de couteau au visage. Il prend la fuite et se hâte d'appeler la police, qui arrive sur place quelques minutes plus tard.

Le policier entendu par l'IGPN

Après plusieurs sommations, l'un des policiers avait fini par tirer sur l'homme armé d'un couteau, décédé par la suite. Ce policier avait été placé en garde à vue, comme c'est la procédure lorsqu'un agent fait usage de son arme, puis auditionné à Rennes par l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN), la police des polices, afin de déterminer s'il avait bien agi en tirant sur l'agresseur.

"Ce policier a fait usage de son arme dans des conditions réglementaires, prévues par la loi", a conclu Rémi Coutin, après les auditions du policier auteur du tir et des deux autres agents qui sont intervenus cette nuit-là. "Il était légitime à tirer sur cet homme qui les menaçait directement, lui et ses collègues."

Les faits filmés par la caméra piéton d'un des policiers

Lors de son audition auprès de l'IGPN, le policier a livré sa version des faits. Un récit qui correspond en tous points aux images issues de la caméra piéton de son collègue policier, qui se trouvait juste derrière lui. Ce dernier avait activé sa caméra juste avant de monter dans l'immeuble où les faits s'étaient produits. Dans le même temps, une policière, qui faisait partie de la patrouille qui est intervenue, a mis en sécurité la compagne agressée, qui s'était réfugiée dans un autre appartement, chez des voisins.

Sur ces images, explique le procureur, on voit effectivement les policiers ordonner "une demi-douzaine de fois, à l'homme violent et très alcoolisé, de déposer son arme." Ce dernier refuse et insulte, invective les policiers au passage. "Il n'y a aucun doute, malgré l'alcool, l'individu identifie bien les agents comme étant des policiers", confirme le procureur d'Évreux. Puis l'homme se jette sur le premier policier, couteau brandi devant lui. L'agent tire alors à quatre reprises, tuant l'agresseur, qui est déclaré mort dans l'heure qui suit. Selon le parquet, on se dirige vers un classement sans suite de la procédure contre ce policier.

L'autopsie est prévue mardi 7 mai

Les enquêtes de la police judiciaire de Rouen et de l'IGPN se poursuivent, le frère de l'agresseur doit encore être entendu. Son pronostic vital n'est plus engagé, mais il gardera une balafre à la joue, due à sa blessure. Quant à la compagne de l'agresseur, elle a été vue par les médecins ; elle présente "des hématomes et s'est vue attribuer une interruption temporaire de travail de deux jours", explique le parquet. Lors de son audition, elle a indiqué que son compagnon avait déjà été violent à son égard. L'enquête pour faits de violences visant l'homme qui avait agressé sa compagne sera classée sans suite, en raison du décès de cet homme.

Ce dernier était déjà connu de la justice : il comptait au total 32 mentions à son casier judiciaire, notamment de violences conjugales envers au moins une autre de ses anciennes compagnes, mais aussi pour outrages, menaces envers des forces de l'ordre, délits divers et trafics. Son corps sera autopsié mardi 7 mai à l'Institut médico-légal de Rouen.

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