Les actes antisémites ont bondi de 1.000% en France après les attaques du 7 octobre, selon le Crif

Des chiffres alarmants. Le Crif, le Conseil représentatif des institutions juives de France, vient de dévoiler son rapport sur les actes antisémites, réalisé "grâce aux remontées des commissariats et des gendarmeries, qualifié ensuite lors d'échanges mensuels avec le ministère de l'Intérieur et le SPCJ" et constate une "explosion" après le 7 octobre et l'attaque du Hamas en Israël. Durant les trois mois qui ont suivi, leur nombre "a égalé celui des trois années précédentes cumulées", selon son président Yonathan Arfi.

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"Le 7 octobre a servi de catalyseur à la haine, en activant un antisémitisme latent, et en désinhibant le passage à l'acte", estime-t-il. Dans le détail, 25% des actes faisaient "l'apologie du Hamas", 33% du jihadisme et 25% étaient "des appels au meurtre". Ainsi, d'une quarantaine chaque mois sur la période estivale, les actes antisémites sont passés à 563 en octobre, 504 en novembre et 175 en décembre.

En 2012 déjà, après l'attentat contre une école juive de Toulouse où trois enfants et un enseignant avaient été tués par le délinquant radicalisé Mohamed Merah, une hausse de 200% des actes antisémites avait été constatée. La progression avait été de 300% après l'attaque jihadiste contre le supermarché Hypercacher, en 2015.

Le chiffre global sur l'année 2023 explose aussi

Plus globalement, le nombre d'actes antisémites recensés en France a bondi l'an dernier, à 1.676 contre 436 en 2022. Jamais un tel niveau n'avait été atteint, selon Yonathan Arfi, qui rappelle que "dans les années 90, on était à quelques dizaines d'actes par an et quelques centaines sur la période 2000-2022".

Dans six cas sur dix (57,8%), les actes recensés l'an dernier ont été des atteintes aux personnes (violences physiques, propos et gestes menaçants...) plutôt qu'aux biens. Mais ces chiffres ne reflètent "qu'une partie" des actes antisémites, ceux qui ont fait l'objet d'une plainte ou d'un signalement à la police, rappelle le Crif. Dans plus de 40% des cas, il s'agissait de "propos et gestes menaçants". Et s'ils ont été surtout commis dans la sphère privée (32%) et sur la voie publique (20,4%), 7,5% ont été recensés sur internet.

Autre point inquiétant pour le Crif, 12,7 % des actes ont eu lieu en milieu scolaire, dont une majorité au collège. "On assiste à un rajeunissement des auteurs d'actes antisémites. L'école n'est plus un sanctuaire de la République", déplore le président de l'organisme.