Les pomiculteurs limousins face aux premiers gels de l'année 2024, "une période cruciale pour la réussite de la récolte"

"On est sur une floraison précoce, au niveau de l'année 2011 qui était un record", explique Laurent Rougerie, producteur de pommes à Lubersac et président du syndicat de la pomme AOP du Limousin. "Cette année, on a dix jours d'avance par rapport à une année normale", poursuit Loïc Kammerer, pomiculteur à Coussac-Bonneval. "Forcément, les années précoces sont les plus sensibles", continue Laurent Rougerie alors qu'une nuit de gel est attendue entre ce jeudi et ce vendredi.

"Le niveau de résistance au froid des fruits est de -1.2 à -1.5 degré", précise Laurent Rougerie. Les pomiculteurs limousins ont donc passé les derniers jours à se préparer, "vérifier la fonctionnalité du matériel", dit-il encore. "Sur mon verger, je protège les fruits par un système d'aspersion, c'est à dire que l'on irrigue les arbres de manière à créer une protection et j'ai aussi des tours à vent qui vont chercher de l'air chaud un peu plus en hauteur pour le ramener sur les arbres", détaille Loïc Kammerer.

Une vigilance de tous les instants

"Je vous rassure, on ne dormira pas cette nuit", ironise Loïc Kammerer tant passer l'épisode de gel est indispensable pour la récolte. "On peut avoir des déformations sur les fruits, des traces grises sur les pommes qui ne seront pas vendables", dit-il.

"Quand on voit passer des périodes de fortes chaleurs puis une baisse des températures aussi brutale, on est forcément inquiets pour la nuit de ce jeudi à ce vendredi mais aussi la semaine prochaine", lance Laurent Rougerie du syndicat de la pomme AOP du Limousin. "On a des stations météo, on va surveiller ça", termine-t-il, "parce que c'est crucial pour la prochaine récolte".