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Jacques Nouy, souvenirs de pêche à la langouste verte

À retrouver dans le podcast
- Mis à jour le
Par
  • France Bleu

C’est l’histoire d’une pêche aujourd’hui disparue et tombée dans l’oubli dans laquelle nous allons plonger : celle à la langouste verte. Pratiquée au début des années 1900 et jusqu’à la fin des années 60, elle a fait la richesse du port de Douarnenez dans le Finistère. Pendant plusieurs mois, les marins partaient en campagne au large des côtes africaines à bord de bateaux appelés « mauritaniens ». Des bateaux aujourd’hui disparus. Jacques Nouy fait partie de ces marins embarqués dans les années 50 qui ont pratiqué cette pêche aux filets. A 80 ans, il témoigne pour que cette pêche ne disparaisse pas des mémoires.

Histoires salées : Jacques Nouy, souvenirs de pêche à la langouste verte
Histoires salées : Jacques Nouy, souvenirs de pêche à la langouste verte © Radio France - Sarah Debris-Erny / Atelier graphique

Rares sont les photos et les archives de cette pêche à la langouste verte aujourd’hui tombée dans l’oubli. Elle débute au début des années 1900 et perdure jusqu’à la fin des années 60. Des campagnes qui durent plusieurs mois et s’effectuent au départ de Douarnenez dans le Finistère. Seul port de pêche en France à la pratiquer, avec quelques bateaux du port voisin de Camaret-sur-mer. 

Une pêche au large des côtes d'Afrique

Avec une dizaine d’hommes à bord, le bateau met le cap vers les côtes africaines. Plus précisément le Sahara Occidentale (à l’époque : Rio de Oro, une ancienne colonie espagnole). Bien qu’ils ne descendaient rarement jusqu’en Mauritanie, les bateaux et les hommes étaient surnommés « mauritaniens ». Aujourd’hui, ces bateaux ont disparu. Mais il reste quelques marins, témoin de cette période.

Jacques Nouy fait partie de ceux-là. Il embarque pour la première fois à l’âge de 14 ans, suivant les traces de son père. Pendant une dizaine d’années, il va effectuer des campagnes à la langouste verte. Aujourd’hui délaissée au profit de la langouste rose plus appréciée des consommateurs. De chaque côté du bateau : deux canots sont mis à l’eau pour se rapprocher des côtes et poser des filets. Une fois relevés, les langoustes sont transférées à bord dans des viviers pour les ramener vivantes en France.

Jacques Nouy, ancien pêcheur de langoustes vertes
Jacques Nouy, ancien pêcheur de langoustes vertes © Radio France - Jérôme Lebreton - France Bleu Breizh Izel

Le crustacé nécessite une surveillance constante qui oblige l’équipage à plonger régulièrement en scaphandre pour vérifier la qualité du produit avec un équipement pour le moins rudimentaire. Quant à la vie à bord, outre l’activité de pêche, elle s’organise autour des repas. Alimenté par les lapins et autres cochons embarqués au départ, sans oublier le poisson évidemment. 

Une passion intacte pour garder la trace de cette pêche

Aujourd’hui, à 80 ans, c’est cette histoire que Jacques tient à transmettre pour qu’elle ne disparaisse pas des mémoires. Dans son « bureau-musée », on trouve certes des objets maritimes, des photos de cette époque, ses classeurs qui compilent cette période de sa vie. Mais surtout : des archives soigneusement classées dans son armoire. Régulièrement, il intervient au port-musée de Douarnenez pour partager son histoire avec passion.

Les archives de Jacques Nouy
Les archives de Jacques Nouy © Radio France - Jérôme Lebreton - France Bleu Breizh Izel

Seule trace de cette pêche aujourd’hui disparue : un bateau « mauritanien » qui pourrit dans le port de Douarnenez. Le dernier en France !

Jacque Nouy nous livre ses souvenirs de pêche à la langouste verte dans ce 9ème épisode de nos "Histoires salées"

Réalisation

  • Auteur, voix & prise de son : Jérôme Lebreton
    Réalisation, montage & mixage : Frédéric Baguet
    Merci à Jean-Jacques Chapalain pour sa participation
    (Extrait archive INA, Les langoustiers JT 20H du 03/03/2019)

Ces "Histoires salées" sont également disponibles en podcast sur les applications France Bleu et Radio France

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