Incendie du paquebot Normandie : accident ou sabotage ?
Le 9 février 1942, le paquebot Normandie prend feu et coule dans le port de New York. Une enquête du FBI conclut à un incendie accidentel. Quatre-vingts ans plus tard, Jean-François Pahun apporte une nouvelle version. Celle d’un sabotage sur lequel planent les ombres de la mafia et de réseaux nazis.
Le 9 février 1942 : le paquebot "Normandie" coule dans le port de New York. Un bateau imaginé par Vladimir Yourkevitch, un architecte naval russe de génie exilé. Tourneur-fraiseur chez Renault à l’époque, il va réussir à présenter son projet aux chantiers de Saint-Nazaire. Les chantiers lancent sa construction de de 1932 à 1935. Il est mis à l’eau au Havre dans la foulée.
Un bateau hors norme de 313 mètres de long, soit la hauteur de la Tour Eiffel, qui peut accueillir 1 870 passagers à bord. Il va effectuer 139 traversées dont cinq records de vitesse. Avant d’être bloqué dans le port américain pendant la Seconde Guerre mondiale d’où il ne repartira pas.
Un feu dans le grand salon
Le "Normandie" est en cours de transformation pour être adapté au transport de troupes américaines quand un incendie se déclare dans le grand salon. Une étincelle met le feu aux gilets de sauvetage entreposés à bord. Le feu se propage rapidement et le navire commence à gîter sévèrement sous l'effet des tonnes d'eau déversées avant de couler. Malgré cet incendie impressionnant et le nombre de personnes à bord à ce moment, on ne va dénombrer qu’une seule victime suite à une chute. Une enquête du FBI est menée rapidement et conclut donc à un accident.
Incendie accidentel ou sabotage
Quatre-vingts ans plus tard, c’est toujours la thèse officielle qui prévaut. Mais Jean-François Pahun avance plutôt la thèse d’un sabotage. Auteur d’une trentaine de documentaires sur l’univers marin, il a décidé de se lancer pendant quatre ans dans une enquête sur cet incendie. Et son intime conviction est qu’il s’agit plutôt d’un sabotage orchestré par la mafia et les réseaux allemands. Ce qui a piqué sa curiosité et déclenché son intérêt est la déclaration dans ses mémoires de Lucky Luciano, patron du syndicat du crime à New York, qui revendique cette action. Il s’est donc plongé dans les dossiers du FBI et relevés plusieurs zones d’ombre. Plusieurs témoins affirment, par exemple, avoir constaté que d’autres foyers ont éclaté à bord.
En 1942, le bateau est sorti de l’eau. Il sera vendu et entièrement démonté quelques années plus tard. Et va rapporter un million de dollars de l’époque à ses acquéreurs. Ainsi s’achève l’histoire du plus beau paquebot jamais construit au monde.
- A lire également le livre de Jean-François Pahun : L’incendie du Normandie un sabotage nazi en plein cœur de New York ? - Editions Ouest France
- A voir aussi le documentaire : Normandie, l’ombre d’un doute - France 3
Jean-François Pahun nous raconte avec précision sa version de la fin du paquebot "Normandie" dans ce 11ème épisode de nos "Histoires salées".
Réalisation :
- Auteur : Jérôme Lebreton
Voix : Jérôme Lebreton
Prise de son : Olivier Le Guern
Réalisation et Mixage : Olivier Le Guern
Ces "Histoires salées" sont également disponibles en podcast sur l'application Radio France