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Bébé secoué à Prades-le-Lez : la nourrice condamnée à cinq ans de prison ferme

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À l'issue de trois jours de procès, la cour criminelle de l'Hérault a condamné une nourrice de 65 ans à cinq ans de prison ferme. Elle a été reconnue coupable d'avoir provoqué des lésions graves et irréversibles à un bébé de sept mois en le secouant trop fort, en novembre 2018 à Prades-le-Lez.

Le code pénal 2024 (illustration) Le code pénal 2024 (illustration)
Le code pénal 2024 (illustration) © Maxppp - Ketty Beyondas

La cour criminelle de l'Hérault a condamné une nourrice de 65 ans à cinq ans de prison ferme dans l'affaire du bébé secoué à Prades-le-Lez. Les cinq magistrats ont prononcé leur sentence ce vendredi, après moins d'une heure de délibération, et ils ont assorti cette peine d'une interdiction définitive d'exercer toute fonction ou activité impliquant des mineurs. Reconnue coupable d'avoir provoqué des lésions graves et irréversibles au petit garçon de sept mois, le 9 novembre 2018, l'assistante maternelle a été conduite en détention.

Stoïque, comme tout au long des trois jours de procès, la nourrice a embrassé une dernière fois ses proches en pleurs. Alors que Robert Bartoletti, l'avocat général, avait requis contre elle cinq ans de réclusion criminelle dont deux ans avec sursis, elle ne devrait a priori pas faire appel.

Une peine plus légère requise

Dans son réquisitoire, l'avocat général avait estimé que, même si la nourrice n'a pas voulu que l'enfant, "polyhandicapé", se retrouve dans cet état, il n'en reste pas moins que ses violences ont eu "des conséquences innommables et elles ont été commises par une professionnelle, sur une victime innocente dont le destin a basculé".

Pour autant, Robert Bartoletti s'était attaché à tenir également compte de la personnalité et du parcours de la nourrice, une femme qui avait eu jusque-là "un comportement d'honnête citoyenne".

"Pleine de regrets, de remords et de compassion"

En défense, Me Anthony Chabert avait insisté sur le fait que sa cliente, "pleine de regrets, de remords et de compassion", n'avait jamais eu l'intention de faire mal à l'enfant, tout en reconnaissant la violence de son geste quand elle s'y est reprise à trois fois pour le sortir de sa chaise haute.

"Le plus important, pour mes clients, était que le caractère volontaire des violences, soit reconnu, mais rien ne réparera. Ils sont condamnés à vie et encore plus grave, la vie de leur fils a été volée, a réagi Me Louis Dolez, avocat des parties civiles. Tous ses rêves ont été détruits en 14 secondes de secouements extrêmement violents, ce qui est une éternité et cela a entraîné des séquelles gravissimes et irréversibles pour ce jeune enfant".

"C'est une sanction très très lourde qui, à mon sens, est disproportionnée, a dénoncé de son côté Me Anthony Chabert, avocat de la défense. Dans ce dossier, l'émotionnel a pris le pas sur toute la raison. Envoyer une femme de 65 ans en prison, avec le profil qui est le sien, je ne comprends pas et je ne le comprendrai jamais. Ça n'a aucun sens".

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