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Syndrome du bébé secoué : une nourrice jugée devant la cour criminelle de l'Hérault

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Une assistante maternelle est jugée pour avoir provoqué des lésions irréversibles à un bébé de 7 mois en le secouant trop fort, en novembre 2018 à Prades-le-Lez, au nord de Montpellier. La nourrice de 65 ans comparait devant la cour criminelle de l'Hérault à partir de ce mercredi. Verdict vendredi.

La cour d'assises de l'Hérault La cour d'assises de l'Hérault
La cour d'assises de l'Hérault © Radio France - Salah Hamdaoui

C'est une affaire délicate qui est jugée, à partir de mercredi jusqu'à vendredi devant la cour criminelle de l'Hérault. Une assistante maternelle de Prades-le-Lez est accusée d'avoir provoqué des lésions permanentes à un bébé de sept mois qu'elle gardait chez elle, le 9 novembre 2018.

Ce jour-là, quand la nourrice appelle les pompiers, puis la mère du petit garçon, elle est complètement paniquée. L'enfant, dit-elle, a du mal à respirer, il est tout blanc, tout mou. Elle indique également que ses yeux se sont soudainement révulsés. Elle ne comprend pas ce qui arrive.

Une journée plus éprouvante que les autres

Dans un premier temps, devant les enquêteurs, l'assistante maternelle confirme ses propos en précisant que ce même jour, elle l'avait trouvé un peu "grognon", lui qui est d'ordinaire souriant et plutôt calme. Mais très rapidement, elle livrera une autre explication.

Elle gardait trois autres enfants dont une fillette qui pleurait tout le temps, ne voulait pas manger, ni dormir. "Ça m'a angoissée" reconnait la nounou qui se rappelle avoir été "énervée".  D'autant que dans sa vie personnelle, elle venait d'apprendre que son frère était atteint d'un cancer.

Les séquelles du syndrome du bébé secoué

Au moment de sortir le petit garçon de sa chaise haute, elle ne soulève pas la tablette, contrairement à d'habitude. Le pied de l'enfant reste coincé, elle doit s'y reprendre à trois fois. Résultat : syndrome du bébé secoué. Quand il est amené aux urgences pédiatriques du CHU de Montpellier, il présente des lésions au niveau des deux bras et les premiers examens font état d'un traumatisme crânien grave.

Une expertise réalisée neuf mois après les faits révèle que le petit garçon souffrait de séquelles neurologiques et visuelles ainsi que des troubles psychomoteurs.

"J'aime tellement les enfants"

À l'époque des faits, l'assistante maternelle disposait d'un agrément depuis plus de 20 ans et jusqu'alors, aucune faute professionnelle n'avait été signalée. Elle certifie qu'elle ne voulait pas faire de mal à cet enfant, qu'elle y pense "toute la journée" et que cela l'empêche de dormir.

Mais, selon l'accusation et au regard de sa longue expérience, elle ne pouvait pas ignorer que de tels gestes sont très dangereux.

Pour rappel, à la différence de la cour d'assises, il n'y a pas de jury populaire dans une cour criminelle. En revanche, cinq magistrats professionnels y siègent au lieu de trois.

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