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Un couple de motards biterrois expulsé en slip d'un hôpital espagnol après un grave accident malgré le froid et la pluie

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INFO FRANCE BLEU - Les témoignages de Yannick et Angélique sont édifiants. Ce couple de motards a été victime d'un accident de la route en mars 2024. Sans carte Vitale européenne et alors que Gérone était en fête, ils ont été expulsés de l'hôpital. Le conducteur finira par être opéré en France.

Angélique et Yannick, victimes d'un grave accident de moto en Espagne Angélique et Yannick, victimes d'un grave accident de moto en Espagne
Angélique et Yannick, victimes d'un grave accident de moto en Espagne © Radio France - Stéfane Poher

“Nous avons été mis dehors de l'hôpital de Gérone en Espagne, comme des malpropres. Mon mari était en caleçon, sans chaussettes et j'ai dû voler un fauteuil roulant pour le transporter en attendant à l'extérieur, l'arrivée d'une ambulance. Nous n'avions plus nos chaussures et nos vêtements déchirés. Et pour nous protéger du froid alors que nous n'avions plus d'habits, j'ai dû prendre un drap de lit”.

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Angélique ne cache pas sa colère et a encore bien du mal, comme son mari de 43 ans, à cacher ses émotions. Cette Biterroise a été victime avec Yannick son époux d'un grave accident de moto, le samedi 23 mars en fin de journée à Llançà au nord de Figueres (à 30 km de Banyuls-sur-Mer dans les Pyrénées-Orientales). Le couple de cinq enfants était parti se promener la journée avec un groupe d'amis avec leur BMW S1000 X3, achetée neuve un an plus tôt.

Suite à un problème GPS et un blocage de roues, la moto chute à moins de 70 km/heure. La route est sinueuse. Le conducteur passe sous la glissière de sécurité alors que sa passagère est éjectée du deux-roues. Yannick est aussitôt héliporté en urgence à l'hôpital de Gérone. Deux commotions cérébrales sont diagnostiquées. Double fracture à la jambe gauche, 40 points de suture au mollet droit. Son épouse, salariée à la mairie de Béziers, qui souffre de plusieurs lésions cutanées et d'hématomes, est acheminée vers l'établissement en ambulance.

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“Nous avons été dégagés de l'hôpital manu militari, car il y avait les festivités à Gérone ” - Angélique

“Nous n'avons rien à dire sur les premiers soins et la prise en charge rapide des secours, mais c'est après que tout s’est compliqué. Ils ne m'ont pas donné de lit, explique Angélique, j'ai dû me mettre dans celui de mon mari.

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Le couple n'avait pas de carte vitale européenne, mais est-ce l'unique raison de cette sortie précipitée le lundi matin ? "Une infirmière nous a expliqué qu'il y avait les fêtes à Gérone et qu'ils ne pouvaient pas nous garder faute de personnel. Mais pourquoi nous mettre dehors dans cette tenue au milieu du froid ? C'est incompréhensible".

"J'ai dû uriner dans une bouteille plastique que ma femme avait trouvée, faute de mieux".

Le couple est en effet mis dehors à 10 heures de la chambre qu'ils occupaient, sans aucun médicament et avec comme seule consigne, le retour à leur domicile à  Béziers (Hérault). “Nous avons bien senti que nous gênions. Nous n'avions pas le même traitement de faveur que l'Espagnol qui était dans la même chambre que nous".

"J'ai dû voler des vêtements à l'hôpital, car nos combinaisons motos étaient déchiquetées"

Ce n'est que vers 16h qu'une ambulance en provenance de Céret, les récupère après avoir une longue attente dans le froid. Le couple fait d'abord un passage à la clinique de Boujan-sur-Libron dans l'agglomération de Béziers pour faire un contrôle, mais en raison de la gravité des blessures Yannick est orienté vers l'hôpital de Béziers.

"Les urgences ne voulaient rien savoir, j'ai dû insister confie Angélique, car sur le papier de sortie remis à Gérone, il était noté retour à domicile".  Il subira une intervention chirurgicale (triple fracture du tibia, péroné et cheville) et passera une semaine à l'hôpital.

La nécessité d'une carte Vitale européenne

Yannick, conducteur d'engin est en arrêt de travail jusqu'à juin prochain. Son épouse, employée à la mairie de Béziers comme ATSEM reprend le travail ce vendredi 26 avril. "Je ne souhaite à personne de vivre ce que nous avons vécu, mais il est important que chacun sache la nécessité d'avoir sur soi une carte Vitale européenne, elle peut être utile" confie Yannick.

"Angélique a été exemplaire malgré ses blessures. Elle pouvait à peine marcher. Elle s'est démenée pour trouver un fauteuil roulant sans quoi j'aurais été contraint de ramper au sol. Heureusement qu'elle était là".

"Je ne comprends pas ce comportement, nous sommes en Europe, pas à l'autre bout de la planète".

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“Je suis estomaqué par le comportement du consulat espagnol”

Yannick et Angélique ont ensuite essayé de prendre contact avec le consulat d'Espagne. "J'ai été malmené au téléphone" dixit Angélique. "On nous a raccroché au nez en nous disant qu'ils en avait marre de ces Français qui appelaient après des accidents, que ce n'était pas à eux de gérer cela. J'ai filmé mon entretien téléphonique. C'était ahurissant”.

Le couple déchante rapidement. Malgré une assurance tous risques chez AMV et en l'absence d'une tierce personne responsable, la prise en charge corporelle est impossible et ils se retrouvent avec une perte de salaire non-négligeable liée à l'arrêt de travail.

Angélique et Yannick viennent de porter plainte à la gendarmerie de Valras-Plage. Ils ont des doutes sur l'issue de cette procédure, mais l'un et l'autre, qui restent marqués non seulement par cet accident, mais aussi par l'attitude du personnel de l'hôpital de Gérone, espèrent que chaque Français et motard aient connaissance de leur mésaventure.

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