A Lille, 300 personnes réunies pour soutenir un syndicaliste CGT jugé pour "apologie d'un acte de terrorisme"

Une démonstration de force avant une démonstration d'arguments. Environ 300 personnes ont manifesté leur soutien à Jean-Paul Delescaut, le secrétaire départemental de la CGT. Chants, drapeaux, stands politique et discours de dirigeants politiques et syndicaux se sont enchainés à la mi-journée. La secrétaire général de la CGT, Sophie Binet est venue pour dénoncer "un procès politique scandaleux. Ce que disait ce tract tout simplement c'est que la violence entraîne la violence. C'est malheureux. Le tract condamnait la violence et exprimait la solidarité de la CGT avec toutes les victimes civiles".

Aucune maladresse donc dans la rédaction de ce tract selon la numéro 1 de la CGT. On pouvait y lire : "les horreurs de l'occupation illégale (israélienne) se sont accumulées. Depuis samedi (7 octobre), elles reçoivent les réponses qu'elles ont provoquées." L'avocat de l'organisation juive européenne ne fait pas la même lecture que celle de Sophie Binet : "Quand on emploie le terme entité sioniste pour parler du seul Etat juif qui existe sur cette planète, je pense qu'on a très largement dépassé le pacifisme pour rentrer dans un tract partisan, agressif, militant, guerrier et antisémite", estime Nicolas Benouaiche.

Jean-Luc Mélenchon accuse

Plusieurs élus sont également venus soutenir le secrétaire départemental de la CGT dans le Nord. Les 3 députés LFI du Nord étaient là : Adrien Quaténnens, Ugo Bernalicis et David Guiraud ainsi que le leader de leur parti, Jean-Luc Mélenchon. L'ancien candidat à la présidentielle est monté à la tribune pour prendre le micro dans une atmosphère de campagne électorale : "Vous croyez que son tract mérite la prison et des dizaines de milliers d'euros ?" s'est interrogé Jean-Luc Mélenchon en s'adressant aux magistrats. Vous avez persécuté Jean-Paul en surgissant chez lui, en le menaçant de peines immenses !"

De nombreux drapeaux du Parti communiste français étaient également visibles à ce rassemblement ainsi que des drapeaux palestiniens, l'une des participantes s'exclamant au micro : "La Palestine vivra, la Palestine vaincra". Jean-Paul Delescaut risque jusqu'à 5 ans de prison et 75 000€ d'amende pour "apologie publique d'un acte de terrorisme" et "provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion".