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De la prison ferme requise contre dix hommes jugés à Valenciennes pour des relations sexuelles avec une adolescente

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Des peines de prison ferme ont été requises ce jeudi à l'encontre de dix hommes jugés devant le tribunal correctionnel de Valenciennes. Ils sont soupçonnés d'avoir eu des relations sexuelles parfois tarifées avec une adolescente de 14 ans, via des plateformes de chat en ligne.

Le procès s'est tenu au tribunal correctionnel de Valenciennes Le procès s'est tenu au tribunal correctionnel de Valenciennes
Le procès s'est tenu au tribunal correctionnel de Valenciennes © Radio France - Hélène Fromenty

Des peines de 6 mois de prison ferme ont été requises jeudi 25 avril à l'encontre de 10 hommes jugés au tribunal correctionnel de Valenciennes. Au total, ils étaient onze, âgés de 25 à 60 ans, à comparaitre pour avoir eu des relations sexuelles parfois tarifées avec une adolescente âgée de 14 ans, via des plateformes de chat en ligne comme Coco.fr ou le réseau social Snapchat, entre octobre 2022 et avril 2023. Une peine de 18 mois de prison avec sursis a été requise contre la 11e prévenu.

Cinq d'entre eux étaient poursuivis pour "recours à la prostitution d'un mineur" et six pour "atteinte sexuelle sur mineur". Ces onze hommes étaient par ailleurs tous suspectés d'avoir demandé et d'avoir détenu des images à caractère pornographique de la victime.

Au cœur des débats pendant toute la journée d'audience, l'âge de la victime et cette question : les prévenus pouvaient-ils savoir qu'elle était mineure à fois civilement et sexuellement au moment des faits ?

Pour tenter d'y répondre, la présidente du tribunal commence par montrer des photos de la victime : une jeune fille longiligne, 1m61 pour 49 kilos, le visage juvénile avec de grandes lunettes rondes. Puis la magistrate entame les auditions de chaque prévenu avec cette inlassable question : "Au début de vos échanges, est-ce que vous connaissiez son âge ?"

"C'était une enfant"

Certains prévenus ont reconnu qu'ils savaient que la jeune fille avait 14 ans, mais beaucoup ont nié être au courant. Selon Me Kathleen Fontaine, avocate de 3 des prévenus, il était difficile pour ses clients de connaître l'âge réel de la victime. "C'est assez subjectif en réalité. La partie civile montre des photos où elle fait peut-être son âge, mais quand elle s'est présentée [aux prévenus], elle était habillée en noir, très présentable, très élégante, plus apprêtée que dans d'autres circonstances et on ne pouvait pas forcément s'apercevoir qu'elle avait 14 ans."

Mais aux yeux de l'avocat de la victime, Me Grégory Frère, il n'y a aucun doute : les prévenus ne pouvaient pas ignorer que cette jeune fille était mineure, civilement (18 ans) et sexuellement (15 ans), au moment des faits. "C'est une demoiselle qui faisait parfaitement son âge. Elle n'était pas maquillée à outrance, ou habillée de manière vulgaire. On ne pouvait pas la confondre avec une adolescente de 16 ou 17 ans. C'était une enfant."

La procureure abonde en son sens : "il n'y avait aucun doute sur la minorité de cette jeune fille" dit-elle, avant de faire ses réquisitions.  La présidente du tribunal a mis la décision en délibéré au vendredi 3 mai, à 14 heures.

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