Arrêt de l'usine Stellantis d'Hordain : la reprise s'annonce difficile la semaine prochaine selon les syndicats

Aucun des syndicats contactés par France Bleu Nord ne peut affirmer que l'usine automobile Stellantis d'Hordain (Nord) va bien rouvrir ses portes mardi 7 mai 2024, comme déclaré par la direction du groupe.

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L'usine de fabrication de voitures et de véhicules utilitaires tourne au ralenti depuis le 24 avril, car elle ne reçoit plus les pièces de ferrage habituellement fournies par MA France, basée à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Le site parisien est en grève depuis le 17 avril car ses salariés sont inquiets pour leur avenir. En effet, Stellantis va lancer l'assemblage de ses nouveaux utilitaires dans une usine turque dès l'année prochaine.

Des solutions trouvées en interne pour résoudre la crise

Cette grève paralyse donc la production nordiste, une situation à laquelle la direction de Stellantis Hordain veut mettre fin. Elle explique que pour redémarrer, l'usine a besoin de pièces d'embouteillages (côtés de caisses, capot, portières) et le site n'ayant pas d'atelier d'embouteillage, la production de ces éléments a été répartie entre les différents emboutissages internes des sites du groupe en Europe.

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Une grève qui va se répandre à d'autres usines ?

D'après la CGT, le syndicat majoritaire à Hordain, la situation actuelle à MA France peut mettre le feu aux poudres sur d'autres sites Stellantis de France, dont celui dans le Valenciennois. "Les salariés sont très inquiets aussi pour leur avenir parce que ce qu'il se passe à MA France va forcément avoir des conséquences dans notre usine. Et justement, après, il y aura certainement une convergence des luttes au niveau des fournisseurs mais aussi au niveau des usines de PSA." Pour l'instant, le syndicat n'appelle pas à la grève dans le Nord.

Pourtant, d'autres syndicats, ainsi que des salariés, souhaitent un retour au travail le plus rapide possible à Hordain. "Il est dans l'intérêt de tous que la production reprenne le plus tôt possible, notamment étant donné que nous sommes en APLD pour les salariés en CDI et en contrat de professionnalisation, alors que les intérimaires sont dans une situation plus précaire", nous explique-t-on.

Une situation économique compliquée pour les salariés

A cause de la situation actuelle, les 1.400 CDD et CDI d'Hordain sont payés à 84% de leur salaire, contrairement aux 610 intérimaires. Chacun doit également appeler chaque jour un numéro vert pour savoir s'il travaille ou non.

Pamir les autres mesures qui font grincer des dents, le congé estival est réduit au minimum légal et des séances de travail seront rajoutées les dimanches soirs pour l'équipe de nuit et le samedi matin en alternance pour les équipes de jour pour rattraper les jours non-travaillés, "d'où une grogne latente compréhensible" des salariés selon un autre syndicat.

Les élus demandent donc des gestes de la part de la direction pour soutenir ses employés, qui ne travaillent pas malgré eux. Ils évoquent notamment la rémunération complète des CDI et des intérimaires ou la mise en œuvre d'une prime exceptionnelle de rattrapage.

Malgré tout, les trois syndicats l'affirment, les salariés soutiennent le combat des travailleurs d'Aulnay-sous-Bois.