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Piquet de grève illégal, agression d'un syndicaliste et arrestations : la situation se tend à Vertbaudet

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Ce mercredi 17 mai, depuis 8 heures, des salariés grévistes et leur soutien ont réinvesti le piquet de grève devant l'entrepôt de Vertbaudet à Marquette-lez-Lille malgré l'évacuation de la veille. La CGT dénonce l'agression d'un délégué syndical et parle d'une expédition punitive.

Ce mercredi, des salariés grévistes et des syndicalistes ont réinvesti le piquet de grève devant l'entrepôt de Vertbaudet malgré l'évacuation de la veille Ce mercredi, des salariés grévistes et des syndicalistes ont réinvesti le piquet de grève devant l'entrepôt de Vertbaudet malgré l'évacuation de la veille
Ce mercredi, des salariés grévistes et des syndicalistes ont réinvesti le piquet de grève devant l'entrepôt de Vertbaudet malgré l'évacuation de la veille © Radio France - Hélène Fromenty

La situation est plus que tendue à Vertbaudet. Depuis 8 heures, ce mercredi, une trentaine de salariés grévistes et de syndicalistes sont de nouveau mobilisés devant l'entrepôt de l'entreprise à Marquette-lez-Lille. La police est intervenue hier pour déloger une quarantaine de manifestants. L'évacuation a été ordonnée par le Préfet du Nord, alors que les salariés grévistes sont mobilisés depuis deux mois sur ce piquet de grève pour demander une augmentation de leurs salaires.

Une nouvelle mobilisation devant Vertbaudet

Ce mercredi, plusieurs dizaines de blocs de béton ont été installés en lieu et place du piquet de grève et les forces de police sont présentes pour empêcher tout blocage. Cela n'a pas empêché une trentaine de personnes de se mobiliser devant l'entreprise spécialisée dans la vente de vêtement et mobilier pour enfants. Depuis le 20 mars, des grévistes et des syndicalistes de la CGT sont mobilisés pour demander une augmentation salariale. Selon la direction, 72 salariés sur 327 sont toujours en grève.

La réunion prévue cet après-midi entre la direction et les syndicats n'a pas eu lieu. La CGT a décidé qu'après les violences hier, il n'était pas possible d'échanger avec la direction. Les syndicats et salariés grévistes continuent de se mobiliser et réfléchissent à de nouvelles actions.

Des blocs de béton ont été installé devant l'entrepôt de Vertbaudet à Marquette-lez-Lille pour empêcher tout rassemblement devant l'entreprise
Des blocs de béton ont été installé devant l'entrepôt de Vertbaudet à Marquette-lez-Lille pour empêcher tout rassemblement devant l'entreprise © Radio France - Hélène Fromenty

Un délégué syndical de la CGT agressé

Dans un premier communiqué, l'Union locale de la CGT a par ailleurs annoncé hier soir qu'un des deux délégués CGT du site a été "copieusement gazé, frappé" par des personnes se présentant comme des "policiers en civil" venus l'interpeller devant son domicile au cri de "sale gréviste". L'homme en question a été "plaqué sur sa voiture devant son enfant" et "embarqué dans un véhicule banalisé", fustige la CGT. Il aurait également reçu des crachats au visage. Ces individus l'auraient "finalement jeté de leur véhicule sur la commune de Ronchin, après l'avoir délesté de son portefeuille."

Si dans un premier temps, l'Union locale de la CGT dénonçait "une agression caractérisée du délégué CGT Vertbaudet par les forces occultes de la police", dans un deuxième communiqué, les syndicalistes sont restés plus prudents sur les responsables de cette agression : "Nous exprimions un doute sur la qualité des individus qui l'ont agressé. Ce doute se renforce aujourd'hui, après que nous ayons pu échanger avec divers interlocuteurs." Pour le moment, le délégué syndical n'a pas porté plainte.

La classe politique s'empare du sujet

Le secrétaire national du PCF et député du Nord, Fabien Roussel a annoncé à l'AFP avoir saisi le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin sur cette agression "extrêmement grave", et souhaite que le parquet s'en saisisse.

Le député nordiste Adrien Quatennens lui aussi a réagi sur Twitter, ce mercredi. Le député LFI explique s'être entretenu avec le délégué syndical en question. Il dénonce cette agression.

Le patron des insoumis, Jean-Luc Mélenchon a également réagi sur twitter à propos de l'agression de ce délégué syndical. Alors que toute la classe politique condamne ce mercredi, l'agression subie par Jean-Baptiste Trogneux, le petit-neveu de Brigitte Macron à Amiens, Jean-Luc Mélenchon lui condamne fermement l'agression du délégué de la CGT.

Sur France Inter, ce matin, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a condamné les violences dans ce conflit social : "Non seulement le patron refuse de négocier mais en plus le préfet, au lieu de faire organiser une médiation, vient de leur envoyer les CRS pour démanteler le piquet de grève et nous avons une gréviste qui a fini aux urgences et plusieurs gardes à vue." La responsable syndicale a rendez-vous cet après-midi à Matignon avec la première ministre pour parler des retraites. Sophie Binet a prévu de demander à Élisabeth Borne, "de cesser toutes les poursuites contre les grévistes" et d'ouvrir " une médiation nationale avec la direction générale du groupe".

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