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Romain Ntamack : "Je sais que je ne suis pas regardé comme les autres joueurs"

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L'ouvreur toulousain et international Romain Ntamack revient sur la Tournée d'Automne des bleus, debrief la défaite contre Lyon pour la 11e journée de Top14 et parle de son petit frère Théo !

L'ouvreur toulousain et international Romain Ntamack L'ouvreur toulousain et international Romain Ntamack
L'ouvreur toulousain et international Romain Ntamack © Radio France - Anaïs Genin

Pas trop dur le retour sur les terrains directement avec le maillot des bleus après ta blessure ?

Romain Ntamack : Trop dur, non parce que physiquement j'étais bien, je m'étais entraîné pour ça depuis ma blessure, je m'étais entretenu comme il le fallait pour être en forme physiquement. Et après il me tardait de rejouer donc j'espérais avoir un petit peu de temps de jeu avec le club juste avant de partir. Mais avec la blessure, ce n'était pas possible. Donc l'objectif c'était de reprendre avec l'équipe de France et la tournée s'est bien passée parce qu'on a gagné trois matches. Donc même si je ne suis pas totalement satisfait de mes prestations, l'essentiel c'est que physiquement je me sois senti bien et en forme, et que je ne me sois pas refait mal dessus.

La défaite à Lyon pour cette 11e journée de Top14 (21-14), malgré ton coup de génie en première période, il y avait un manque d’énergie collective. Comment tu l’as ressenti ?

Romain Ntamack :  Oui, c'est un peu ça, un manque de repères collectifs peut être après quinze jours d'arrêt, un peu de fraîcheur du groupe. Donc même si on était quelques internationaux à ne pas avoir coupé, on était plutôt bien physiquement. Je pense que l'ensemble du groupe a eu un peu de mal à se remettre dedans. Ces sont des petits détails qu'il va falloir gommer, même si tout n'est pas à jeter puisqu'on a fait quand même des actions plutôt intéressantes, même s'il y a encore des détails, des fautes de main qu'il faut qu'on arrive à supprimer. Mais je pense que c'est une défaite qui nous embête un peu parce qu'on avait, je pense, la place et le potentiel pour gagner mais ça n'a pas été le cas, donc on va se remettre en question, on va retravailler, on va aborder Perpignan avec le plus de sérieux possible.

Ça va être quoi justement la recette du succès pour battre l’USAP ?

Romain Ntamack : Mais la recette du succès, c'est toujours pareil face à n’importe qui. C’est mettre de l'engagement, de l'agressivité et du combat. Ce qui nous a peut-être manqué à Lyon et qui nous a fait défaut. Donc il va falloir remettre ça un peu à l'ordre du jour et en priorité avant de vouloir faire du beau jeu, et se faire des passes. Je pense que c'est souvent ça qui nous manque quand on perd les matchs. Et il va falloir qu'on se remette dedans très vite parce qu'on sait que Perpignan joue sa survie en Top14. Ils vont venir avec l'équipe, une équipe qui va venir nous embêter pour tenter de gagner chez nous et faire un coup. Donc on aborde ce match avec beaucoup de sérieux et d'attention.

Comment ça se gère émotionnellement de passer du Top14 aux matchs internationaux ?

Romain Ntamack : C'est plutôt facile parce qu'on est dans un club où c'est assez simple de basculer de l'équipe de France au Top14. A titre personnel, j'avais vraiment à cœur de revenir avec le club parce que ça faisait un moment que je n'avais pas joué pour le stade. Donc j'étais plein d'envies, plein d'enthousiasme et j'ai essayé d'apporter un peu ma fraîcheur et ma joie de retrouver le club ce week end. J'avais hâte de pouvoir jouer avec le stade et honnêtement, ça s'est plutôt bien passé toute la semaine. J'avais vraiment envie de re-porter ce maillot. Donc non, c'est plutôt assez facile de passer du maillot de l'équipe de France à celui du Stade Toulousain.

Il va y avoir la Coupe d'Europe. Est ce qu'il y a un petit un sentiment de revanche ?

Romain Ntamack : Non, je ne pense pas qu'il y ait un sentiment de revanche par rapport à l'année dernière. Je pense qu'on a tous envie de jouer des matches de haut niveau comme ça. Et la Coupe d'Europe, ça en fait partie. On a une grosse poule, un gros premier déplacement en Irlande au Munster qui eux, je pense, on un sentiment de revanche par rapport à l'année dernière. Donc c'est ce qui va nous attendre, même s'il y a un match contre Perpignan ce week end. D'abord il va falloir qu'on négocie bien celui-là avant de se projeter sur la Coupe d'Europe. Mais évidemment que tout le monde a envie de jouer ces matches européens parce que ce sont des matches de haut niveau qui se rapprochent de très près du niveau international.

Ça fait quoi de te retrouver sur le terrain avec ton “petit” frère Théo ?

Romain Ntamack : C'est chouette. On s'est toujours suivi à travers les catégories, donc c'est la première fois qu'on a la chance de jouer ensemble. Il me tardait de revenir pour jouer avec lui parce qu'il a démarré en Top14 au moment où moi je me suis blessé donc j'ai pas eu la chance de pouvoir jouer avec lui. En plus il faisait de très bonnes prestations donc j'avais encore plus hâte de jouer avec lui. Donc on a fait un premier match ce week-end. C'est un peu particulier. J'ai un regard un peu différent quand c'est lui qui a le ballon ou quand je sais qu'il va faire des actions. Donc non, j'appréhendais un peu ça, je ne voulais pas trop le surveiller et pas trop me focaliser sur lui et le laisser faire. Mais il s'en sort bien. Ça se passe très bien donc je suis très content pour lui. Moi je suis très content de pouvoir jouer avec lui.

Fier de lui ?

Romain Ntamack : Oui, très fier de son début de saison, de voir à quel point il est à l'aise à ce niveau-là. Il a encore plein de choses à travailler, même si c'est déjà très très bien. Mais maintenant il va progresser et prendre encore plus de poids et honnêtement il est très à l'aise même dans la vie du groupe. Ce n'est pas quelqu'un qui parle beaucoup mais par ses actions sur le terrain, il montre beaucoup donc je suis très content pour lui.

Comment tu gères la critique - positive et négative - concernant tes performances ?

Romain Ntamack : J'ai toujours mis des œillères par rapport à ça. C'est vrai qu'il y a eu un petit déferlement après cette tournée d’automne. Mais bon, l'essentiel comme je dis c'est que le collectif ait remporté ces matchs, mon cas personnel ça passe bien après. Après on ne pourra jamais empêcher les gens de parler, de critiquer, que ce soit bon ou mauvais. Je sais que je ne suis pas regardé comme les autres joueurs, donc non, honnêtement, ce n'est pas des choses qui me touchent. J'avais pas du tout à cœur de revanche contre Lyon, de montrer de quoi je suis capable. Je pense que j'ai plus grand chose à prouver, surtout aux journalistes. En tout cas moi je fais ce que je fais sur le terrain. Quand c'est pas bon je sais me gérer, quand c'est mieux et bien, je suis content. Je ne joue pas pour prouver à qui que ce soit en tout cas.

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