Cinq migrants morts à Wimereux : "C'est choquant de voir mourir des gens qui tentent de sauver leur peau"

"C'est la première fois que ça arrive dans ma commune. J'ai toujours prié pour que ça n'arrive pas chez moi. Aujourd'hui c'est mon tour", déplore Jean-Luc Dubaële, le maire de Wimereux quelques heures après le drame survenu dans sa commune. Cinq migrants sont morts dans la nuit de samedi à dimanche alors qu'ils tentaient visiblement de monter à bord d'une embarcation qui devait les emmener en Angleterre. Le maire redoute que ce drame se reproduise encore, sur sa commune ou dans les communes voisines : "Aujourd'hui, on subit. Mais moi je ne veux plus subir. Stop ! Ce sont des vies humaines! Il y avait un bébé de trois mois, une femme enceinte.". Le maire dénonce des trafics humains odieux et insupportables.

Un choc pour les habitants

A Wimereux, beaucoup d'habitants disent être habitués à voir passer des migrants, plutôt la nuit. Mais ce drame mortel, le premier sur la commune, est un véritable choc, notamment pour Quentin qui se trouvait justement sur la digue de Wimereux vers 1h30 du matin dans la nuit de samedi à dimanche quand le drame a eu lieu: "On a vu des migrants qui n'arrivaient pas à monter sur le bateau. Tout le monde criait, tout le monde paniquait. On a appelé la police".

Avec ses amis, il a essayé d'aider les migrants présents, en allant chercher des pulls, des joggings, des chaussettes, etc.  Le jeune homme a été très choqué par ce qu'il a vu: "C'est traumatisant d'entendre des bruits, de voir des personnes en train de se noyer dans l'eau. Il y avait des personnes âgées, des bébés. Et de voir des corps morts sur la digue alors que ces gens-là ne veulent que sauver leur peau.".

Un sentiment que partage André, l'habitant de Wimereux qui a découvert vers 8h45 ce dimanche matin le cinquième corps sans vie.  Lui aussi dit s'être d'une certaine façon habitué à voir passer des migrants qui arrivent par le train, et pour ceux qui n'ont pas réussi à traverser, repartent également par le train. Lui a déjà assisté à plusieurs départs de migrants : "C'est dramatique, ce sont des jeunes qui viennent avec des enfants. Ils ne savent pas ce qui les attend. Espérons que ça ne se reproduise plus."