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Calais: des lignes de car prises d'assaut par des migrants

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Chaque jour, des centaines de migrants tentent de monter à bord des cars des lignes régulières des Hauts-de-France qui desservent la Côte d'Opale, avec parfois des bagarres à la clef. Et une situation très difficile pour les chauffeurs.

Des dizaines, parfois des centaines de migrants se massent aux arrêts de la ligne de car des Hauts-de-France qui dessert la Côte d'Opale Des dizaines, parfois des centaines de migrants se massent aux arrêts de la ligne de car des Hauts-de-France qui dessert la Côte d'Opale
Des dizaines, parfois des centaines de migrants se massent aux arrêts de la ligne de car des Hauts-de-France qui dessert la Côte d'Opale © Radio France - Odile Senellart

"Il m'arrive d'avoir une boule au ventre parce que des fois ça se passe très mal comme tout à l'heure. A 9h40, les migrants se sont battus parce qu'ils savent très bien qu'ils ne pourront pas tous monter", explique David Couster, chauffeur sur la ligne 423 qui dessert la Côte d'Opale. Ces scènes sont devenues habituelles pour de nombreux Calaisiens mais elles restent saisissantes: voir des centaines de migrants massés à la gare routière, attendre le car.

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Pour éviter les bagarres entre migrants au moment de monter dans le car, les policiers viennent régulièrement les encadrer à l'arrêt de la gare routière de Calais
Pour éviter les bagarres entre migrants au moment de monter dans le car, les policiers viennent régulièrement les encadrer à l'arrêt de la gare routière de Calais © Radio France - Odile Senellart

Suite à cette bagarre, l'entreprise a demandé aux forces de l'ordre d'être présentes. Plusieurs policiers sont donc présents à la gare routière pour encadrer les migrants qui attendent le prochain car en direction de Gravelines. Les policiers repoussent les nouveaux migrants qui arrivent à la gare: ils sont déjà trop nombreux, ils ne pourront pas tous monter dans le car. Frédéric Potier, directeur de Transdev Littoral Nord qui exploite cette ligne de car pour la région des Hauts-de-France nous explique la situation: "Là par exemple, il y a une centaine de migrants qui attendent pour prendre le car, et le car c'est seulement une cinquantaine de places." En présence des policiers, la montée dans le car se passe dans le calme, chaque migrant paie en montant. Le chauffeur doit aussi faire en sorte de garder quelques places de libre pour les "locaux" qui voudraient par exemple monter à Oye Plage.

"Il m'arrive d'avoir une boule au ventre", explique le chauffeur de car David Couster, habitué à transporter des migrants sur la ligne 423 sur la Côte d'Opale
"Il m'arrive d'avoir une boule au ventre", explique le chauffeur de car David Couster, habitué à transporter des migrants sur la ligne 423 sur la Côte d'Opale © Radio France - Odile Senellart

Des passeurs parmi les passagers des cars

Des situations forcément difficiles à vivre pour les conducteurs, comme l'explique David Couster : "C'est un ras-le-bol parce qu'on fait sans cesse le 17, mais on sait que la police ne peut pas être sur place au bout de cinq minutes. C'est compliqué, parce que parfois il faut râler. Et puis il arrive qu'il laisse les cars dans des états lamentables". Situation difficile aussi parce qu'il sait que des passeurs se trouvent parmi ces migrants; certains paient par exemple pour les autres et ne montent finalement pas dans le car.

Des migrants montent dans le car, gilet de sauvetage à la main

Un quotidien rendu difficile aussi pour les chauffeurs, spectateurs malgré eux de la détresse de ces migrants qu'ils voient en partance ou de retour de tentatives de traversées de la Manche, parfois même encore mouillés et pleins de sable. "Nous avons rencontré sur nos lignes des migrants qui arrivaient directement aux arrêts de car avec leur gilet de sauvetage", explique Frédéric Potier, "ils ont leurs bagages, un petit sac, un gilet de sauvetage".

Les policiers peuvent aussi aider le conducteur quand des migrants veulent monter sans payer le car
Les policiers peuvent aussi aider le conducteur quand des migrants veulent monter sans payer le car © Radio France - Odile Senellart

Ces situations sont évidemment compliquées à gérer souligne Frédéric Potier: " C'est dur à double titre. D'abord en tant que responsable d'entreprise pour gérer la sécurité de mes salariés; et d'autre part de voir cette misère humaine présente."

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