Passer au contenu
Publicité

Les sauveteurs de l'Abeille Normandie veillent sur une embarcation de migrants

Par

Une nuit avec les sauteveurs auprès des migrants : une série de reportage en immersion avec ceux qui veillent sur les réfugiés qui tentent la traversée de la Manche. Nous avons passé une nuit à bord de l’Abeille Normandie, un des navires de secours, et au CROSS, le Centre opérationnel de sauvetage.

Suivie par l'Abeille Normandie, une embarcation, avec une cinquantaine de migrants, a été repérée grâce à la caméra infrarouge du navire. Suivie par l'Abeille Normandie, une embarcation, avec une cinquantaine de migrants, a été repérée grâce à la caméra infrarouge du navire.
Suivie par l'Abeille Normandie, une embarcation, avec une cinquantaine de migrants, a été repérée grâce à la caméra infrarouge du navire. © Radio France - Matthieu Darriet

Après quelques heures de navigation au calme, bercées par la douceur des moteurs électriques, la tension monte subitement sur la passerelle de l'Abeille Normandie. Il est environ 2 h du matin. Le CROSS, le Centre opérationnel de surveillance et de sauvetage, signale une embarcation repérée par des policiers à terre.

Publicité

Pas de gilets pour les migrants

Mickaël, le commandant de l'Abeille raconte : "On a une embarcation partie de Wimereux. On est en train de la suivre. Il y a une quarantaine ou une cinquantaine de personnes à bord. Personne n'est équipé de gillet de sauvetage. Donc pour ça, c'est potentiellement une embarcation qui pourrait être en détresse rapidement. Pour l'instant, il n'y a pas d'inquiétudes particulières, mais c'est une situation qui peut évoluer très, très rapidement. Donc en étant proche, ça permet d'intervenir dès qu'il se passe quelque chose de négatif."

Il est assez fréquent, pour les sauveteurs, de rencontrer des migrants qui ne portent pas de gilets, certains ont parfois des chambres à air pour assurer un minimum de flotabilité. Au ras de l'eau, avec des vagues qui peuvent parfois les masquer en pleine nuit, ces embarcations de fortune ne sont pas faciles à repérer. La Marine nationale a donc équipé le navire d'une caméra infrarouge.

Pendant ses heuress de suivi des embarcations de migrants, l'Abeille Normandie utilise ses caméras. Elles permettent d'évaluer la situation à bord.
Pendant ses heuress de suivi des embarcations de migrants, l'Abeille Normandie utilise ses caméras. Elles permettent d'évaluer la situation à bord. © Radio France - Matthieu Darriet

"Nous avons repéré cette embarcation quasiment simultanément au radar et avec la caméra thermique, explique Mickaël. C'est une caméra avec acquisition automatique de la cible, qui se maintient dessus. Cela nous permet d'assurer un suivi et de voir ce que ne permet pas le radar, notamment ce qui se passe à bord. Si la situation ne se dégrade pas, ces migrants seront pris en charge par les Anglais. S'ils tombent en panne avant, ce qui arrive régulièrement, nous pourrons les récupérer."

Pendant cette opération, l'Abeille Normandie utilise son projecteur puissant pour compléter ses informations. Il suffit d'un rien pour que les réfugiés soient désorientés ; un banc de brume peut leur faire perdre leurs répères, quelques lumières anglaises. Régulièrement, le moteur s'arrête et les migrants remettent de l'essence. Chaque interruption met l'équipage de l'Abeille en alerte, prêt à passer à l'action.

Pour augmenter les chances de répérer des embarcations de migrants, durant la nuit, la passerelle de l'Abeille Normandie est très peu éclairée.
Pour augmenter les chances de répérer des embarcations de migrants, durant la nuit, la passerelle de l'Abeille Normandie est très peu éclairée. © Radio France - Matthieu Darriet

Si le navire reste ainsi au plus près de l'embarcation surchargée, alors que les migrants n'ont pas demandé d'aide, c'est que le danger est bien réel, rappelle la Capitaine de corvette Véronique Magnin, la porte-parole de la Préfecture maritime : "C'est très risqué de tenter cette traversée de la Manche sur des embarcations aussi précaires, avec des courants violents, qui ne sont pas du tout dans le sens dans lequel les embarcations veulent naviguer. Les personnes ne sont pas équipées, elles ne connaissent pas la navigation et parfois, malheureusement, elles ne savent pas nager non plus."

Pour ces migrants, tout va finalement bien se terminer. Au milieu de la Manche, sur la frontière, ils sont confiés aux Anglais. Pour être plus rapidement revenus sur les lieux de sauvetage, les Britanniques ont fait le choix de récupérer les migrants et leurs embarcations au plus vite, pour les ramener à terre en sécurité.

loading

A lire et à écouter : notre série de reportage en immersion à bord de l’abeille Normandie avec les secours en mer

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined