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Lycée Ravel à Paris : le proviseur menacé de mort a quitté ses fonctions

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Le proviseur de la cité scolaire Maurice Ravel de Paris a quitté ses fonctions, a confirmé le rectorat de Paris à France Bleu ce mardi. Il avait été menacé de mort sur internet après une altercation avec une élève fin février.

Lycée Maurice Ravel, Paris Lycée Maurice Ravel, Paris
Lycée Maurice Ravel, Paris © Maxppp - Alexis Bisson

Menacé de mort en février après une altercation avec une élève à laquelle il demandait de retirer son voile dans l'enceinte de l'établissement, le proviseur de la cité scolaire Maurice Ravel, dans le 20ᵉ arrondissement de Paris, a quitté ses fonctions. Joint par France Bleu Paris, le rectorat de Paris assure que le proviseur a quitté son poste "pour convenances personnelles" et qu'il a été "accompagné et soutenu par les services du rectorat". Ce "départ anticipé" à la retraite a été accordé "au vu des évènements qui ont marqué ces dernières semaines, de leur médiatisation et de l'impact qu'ils ont pu avoir sur lui". Le rectorat a en outre confirmé à France Bleu Paris qu'un nouveau proviseur a été nommé. Il a pris ses fonctions au sein de l'établissement le 25 mars dernier.

Le Premier ministre Gabriel Attal et sa ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, doivent recevoir l'ex-chef d'établissement ce mercredi après-midi à Matignon, à partir de 16h30. Le point sur ce que l'on sait de cette affaire.

Il avait demandé à trois élèves de retirer leur voile

Le chef d'établissement a été la cible de menaces après un incident survenu le 28 février 2024. Ce jour-là, il avait demandé à trois élèves de retirer leur voile dans l'enceinte du lycée. L'une d'elles, majeure et étudiante en BTS, avait ignoré le proviseur, ce qui avait provoqué l'altercation.

Des menaces de mort à l'encontre du proviseur avaient ensuite été proférées sur internet. Une enquête avait été ouverte à Paris pour cyberharcèlement.

Deux plaintes ont été déposées : une par l'élève "pour violences n'ayant pas entraîné d'incapacité de travail", et une par le proviseur "pour acte d'intimidation envers une personne participant à l'exécution d'une mission de service public pour obtenir une dérogation aux règles régissant ce service". La plainte de l'élève a été classée sans suite pour "infraction insuffisamment caractérisée", a indiqué mercredi le parquet de Paris.

Un homme de 34 ans a été interpellé à son domicile le 14 mars sur la commune de Trouville. Un homme de 26 ans, originaire des Hauts-de-Seine, a également été interpellé dans cette affaire pour avoir menacé de mort le proviseur sur Internet. Il sera jugé le 23 avril prochain à Paris. Il risque une peine de cinq ans de prison et une amende de 45.000 euros.

Vague d'indignation

Cette affaire a suscité une vague d'indignation. Le 4 mars, quelque 150 chefs d'établissements scolaires se sont rassemblés devant la Sorbonne, à Paris, en soutien au proviseur de Maurice-Ravel. Le 5 mars, la ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet s'est rendue au lycée Maurice-Ravel et a assuré que le ministère avait "réagi pour former un bouclier de protection autour de l'établissement et de ses personnels".

De la gauche à l'extrême droite, plusieurs responsables politiques ont, de leur côté, déploré un "échec" face à la "mouvance islamiste"."Voilà à quoi aboutit le 'pas de vagues', voilà où nous mènent les petites lâchetés et les grands renoncements", a notamment réagi le président des sénateurs LR Bruno Retailleau. "On ne peut pas l'accepter", a déclaré le chef des députés socialistes Boris Vallaud, y voyant "un échec collectif". "C'est surtout une défaite de l'État" face à "la gangrène islamiste qui prospère", a pour sa part estimé sur Sud Radio la tête de liste Reconquête! aux élections européennes, Marion Maréchal.

La maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, qui a eu le proviseur au téléphone pour "l'assurer de son soutien total et de sa solidarité", est "atterrée et consternée" "mais comprend sa décision de se protéger", selon son cabinet. Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France, a aussi apporté son "soutien" au proviseur. "Ses agresseurs doivent être mis hors d'état de nuire", a-t-elle écrit sur le réseau social.

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