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Sommés par la justice de quitter les lieux, les boulistes de Montmartre vont camper sur place

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Le club de pétanque du Clap, installé à Montmartre depuis 52 ans, est sommé par la mairie de Paris et la justice de laisser le terrain qu'il occupe sans titre. Les membres n'entendent pas laisser la place et vont camper sur le site.

Pétanque, photo d'illustration. Pétanque, photo d'illustration.
Pétanque, photo d'illustration. © Radio France - Jean-François Fernandez

Le CLAP (Club Lepic Abbesses Pétanque) va-t-il devoir déménager du boulodrome qu'il occupe depuis près de 50 ans près de l'avenue Junot (Paris 18e)? 
La mairie veut récupérer ce terrain, que les boulistes occupent sans titre depuis 1971, afin d'en fait un "espace vert accessible" à tous les Parisiens qui en ont été trop longtemps privés" par le club.

Le Conseil d'Etat les somme de partir

En juillet 2023, le Conseil de Paris a confié pour 12 ans cet espace vert à un hôtel de standing mitoyen, contre une redevance annuelle de 60 000 euros et la promesse de végétaliser cet endroit, ainsi que de l'ouvrir au public.

Maxime Liogier, porte-parole du Clap, promet de camper sur place dès ce vendredi, dernier délai fixé par le Conseil d'Etat, qui a ordonné au club de partir. "Donner 15 jours à un club de sport de 300 licenciés pour faire ses valises, c'est un coup de massue pour les adhérents : on va planter des tentes, c'est un acte de désobéissance civile", déclare Maxime Liogier à France Bleu Paris.

"On n'est pas d'accord pour donner carte blanche à cet hôtel particulier pour qu'il étende sa terrasse, sous couvert d'un projet écologique, c'est du green-washing", attaque le porte-parole du Clap.
"Cet acteur va quand même faire des travaux aux alentours de 500 000 euros pour renaturer 300 mètres carrés de terrain, qui vont être entièrement revégétalisés, avec une mare, des arbres, des plantations", défend Jean-Philippe Daviaud, conseiller de Paris et délégué auprès du maire dans le XVIIIe arrondissement (Paris en commun). Cet espace, "protégé", n'est "pas fait pour avoir une buvette en dur et huit terrains de pétanque", poursuit Jean-Philippe Daviaud.

Préserver le village Montmartre

Pour Maxime Liogier, "si le Clap disparaît, c'est à la fois l'âme de Montmartre qui disparaît, un lieu de vie populaire pour faire place au sur-tourisme et à la gentrification". Le porte-parole du club estime que les boulistes "ne sont pas des squatteurs" et qu'ils ne sont "pas arrivés hier sur un terrain hier en disant 'on est chez nous' : ça fait juste 52 ans qu'on entretient ce lieu", fait valoir Maxime Liogier.

Il appelle la mairie à revenir à la table des négociations. Celle-ci ne compte pas envoyer la police pour faire respecter l'arrêt du Conseil d'Etat, qui prévoit des pénalités de 500 euros par jour de retard si le club n'évacue pas à la date donnée.

Les boulistes pourraient toujours jouer sur 6 terrains

Si Jean-Philippe Daviaud appelle le Clap à quitter les lieux sans attendre, il assure que la Ville ne compte pas leur interdire de jouer. "Nous avons toujours dire que nous souhaitions que le moyen soit trouvé pour que les adhérents du Clap qui veulent continuer à venir jouer sur ce terrain puissent le faire", avance le conseiller de Paris.

Il appelle le Clap à faire une "réunion tripartite" avec lui et l'hôtel en question, "pour voir dans quelles conditions, sur quels créneaux des adhérents du Clap pourraient continuer à venir jouer dans la nouvelle configuration du terrain", à savoir 2 terrains homologués et 4 autres terrains d'entraînement conservés.

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