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"Une aide de 15 000 € c'est que dalle" : des agriculteurs de Dordogne sinistrés de la grêle appellent à l'aide

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Les agriculteurs du Ribéracois se sont réunis ce vendredi 16 décembre 2022, à l'initiative de la chambre d'agriculture de Dordogne. Six mois après les orages de grêle, les exploitations sont toujours dévastées. Ils demandent plus de subventions et seront devant la préfecture en janvier 2023.

Six mois après les orages de grêle, les agriculteurs sinistrés du Ribéracois (Dordogne) appellent à l'aide. Six mois après les orages de grêle, les agriculteurs sinistrés du Ribéracois (Dordogne) appellent à l'aide.
Six mois après les orages de grêle, les agriculteurs sinistrés du Ribéracois (Dordogne) appellent à l'aide. © Radio France

Leurs champs sont toujours inexploitables et leurs exploitations toujours détruites : six mois après la tempête de grêle survenue dans la nuit du 20 au 21 juin 2022, les agriculteurs du Ribéracois (Dordogne) se sentent toujours abandonnés à leur sort. Sur une proposition de la chambre d'agriculture départementale, ils se sont réunis ce vendredi après-midi, à Siorac-de-Ribérac, pour réfléchir à la manière d'obtenir davantage d'aides financières de l'ensemble des acteurs concernés (Etat, banques, assureurs, coopératives, etc.) Ils se mobiliseront devant la préfecture le 19 janvier prochain.

L'exploitation de Roland Bouthier est à Vanxains, épicentre des orages en juin. La tempête a arraché ses toitures, trois de ses veaux sous la mère ont été assommés et en sont morts. Aujourd'hui, il "travaille sous l'eau, avec le froid". "Nous sommes obligés de traiter tout le cheptel, raconte-t-il, parce que les bâtiments sont bâchés, mais avec le vent, ça s'arrache."

Bâcher plutôt que reconstruire

"Les assurances préfèrent payer pour bâcher que de débloquer l'argent pour la totalité de la toiture, s'indigne l'agriculteur. J'en ai quand même pour 16  000 euros de re-bâchage, ce n'est pas logique." Roland Bouthier craint de devoir mettre la clé sous la porte sans aide supplémentaire. Il a également perdu 90 % de ses récoltes de céréales.

Même constat dramatique fin juin pour son voisin Pascal Beau. "Nous avons touché une première aide de 5 000 euros, une deuxième de 10 000 euros, éclaire le céréalier qui élève aussi des poulets. Quand nous avons une perte de 150 000 euros, c'est que dalle (sic). Nous attendons mieux."

"C'est une remise en question"

Pascal Beau doit partir à la retraite et transmettre son exploitation à son fils. Avec la situation actuelle, la passation est difficile pour le père. Pour Sami Beau justement : "C'est une pression, c'est une remise en question aussi." Le jeune homme de 21 ans "espère revivre [ces épisodes climatiques] le moins de fois possible".

"Nous espérons passer cette crise au mieux, en essayant d'y laisser le moins de plumes possibles", veut croire Sami Beau. Il ne remet aucunement en question son projet d'exploitation familiale, même s'"il faut avoir l'envie aujourd'hui" d'être agriculteur. "Ça met un coup" ces difficultés financières suite à la grêle, avoue le passionné du métier.

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7 % des dégâts couverts

"Nous avions chiffré les pertes à 40 millions d'euros, intervient Jean-Philippe Granger, le président de la chambre d'agriculture de Dordogne. Aujourd'hui, nous sommes à moins de 7 % couverts. Le bilan est loin d'être satisfaisant : beaucoup d'exploitations vont disparaître si nous ne faisons rien." Il affirme même : "Quand on voit l'étendue des dégâts et la gravité des situations économiques des exploitations et qu'il n'y a aucune proposition exceptionnelle faite par les services de l'État et par l'ensemble des acteurs de notre société, je dis 'On ne nous croit pas'."

Jean-Philippe Granger estime qu'il faut 5 000 euros d'indemnisations par hectare détruit. De son côté, le sénateur Serge Maurillou (PS) considère que les 1,5 million d'euros versés par l'Etat ne représente que 20 % des apports nécessaires à la remise en route des exploitations touchées du Bergeracois. Il a envoyé une lettre au ministre : il demande des efforts "quoiqu'il en coûte" pour ces agriculteurs, à l'image des subventions perçues par les artisans et commerçants pendant la crise de la Covid-19.

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