JO Paris 2024 : quelles sont les chances de médailles françaises ?

Qui sont les espoirs français pour les Jeux olympiques de Paris, qui débuteront avec la cérémonie d'ouverture le 26 juillet 2024. Emmanuel Macron souhaite que la France termine dans le Top 5 au classement des médailles. Ce qui correspond entre 40 et 50 breloques au total. France Bleu vous présente la vingtaine de chances de médailles d'or pour la France lors de cette édition des JO à domicile.

🏊 Natation : Léon Marchand et Florent Manaudou

Léon Marchand, déjà quintuple champion du monde de natation à 21 ans et détenteur du record mondial en 400m quatre nages, sera indéniablement l'un des visages des Jeux olympiques de Paris. Grâce à sa polyvalence, le Toulousain pourrait viser jusqu'à quatre titres individuels, et pourquoi pas mener les Bleus vers deux podiums en relais.

Dans un monde parfait, le Toulousain souhaiterait prendre part aux 200m quatre nages, 400m quatre nages, 200m papillon, 200m brasse, ainsi qu'aux relais 4x200m nage libre et 4x100m quatre nages masculins. "L'idéal, c'est ça. Mais (...) ça va faire beaucoup", reconnaît-il. "J'ai avancé dans ma réflexion, après ce n'est pas du tout encore décidé. Je pense que ça va se décider dans longtemps encore !"

Aucun nageur français n'a encore été sacré double champion olympique en individuel. Mais "il n'y a pas vraiment de limites à ce que je peux faire", estime Léon Marchand, qui s'entraîne et étudie depuis trois ans aux États-Unis. Dernièrement, il a brillé aux finales universitaires NCAA : victoire et record sur 500 yards nage libre, victoire sur 400 yards 4 nages, victoire et record au 200 yards brasse...

Valeur sûre de l'équipe de France, Florent Manaudou, 33 ans, vise "une dernière médaille", qui serait sa cinquième, sur sa distance fétiche du 50 m nage libre. En décembre, le natif de Villeurbanne a décroché une médaille d'argent inattendue aux Championnats d'Europe. Florent Manaudou fait partie des capitaines qui accompagneront les 10.000 porteurs de la flamme olympique, de Marseille à Paris.

🥋 Judo : Teddy Riner et Clarisse Agbégnénou

Judoka le plus titré de l'histoire de son sport, Teddy Riner vise à Paris un troisième titre olympique en individuel en +100 kg. À 34 ans, Teddy Riner a remporté en février le tournoi de Paris pour la huitième fois, à moins de six mois des Jeux olympiques, et a été sacré champion du monde de judo pour la 11e fois à Doha au Qatar en mai 2023. "Aller aux JO, ce n'est pas juste montrer le bout de son nez, c'est performer et ramener la plus belle des médailles", affirme-t-il.

Le judo français, qui ambitionne d'être le premier pourvoyeur de médailles à Paris, pourra également compter sur Clarisse Agbégnénou. La jeune maman vise un deuxième titre olympique individuel, après avoir décroché en mai 2023 son sixième titre de championne du monde dans la catégorie des moins de 63 kg, onze mois seulement après avoir donné naissance à sa fille Athéna. "De bon augure", estime celle qui remettra son titre en jeu aux Championnats du monde d'Abou Dhabi fin mai. En 2024, "à la maison, je vais faire mal", prévient-elle.

🎽 Décathlon : Kévin Mayer

Déjà double vice-champion olympique (2016 et 2021) et double champion du monde (2017 et 2022), le décathlonien veut décrocher le titre suprême à domicile. Mayer porte sur ses épaules les attentes d'une timide équipe de France d'athlétisme, dont il est la seule valeur sûre au niveau international. Mais, contraint à l'abandon au décathlon de San Diego pour une gêne à l'adducteur, il n'est pour le moment toujours pas qualifié pour les Jeux olympiques de Paris. Après son abandon aux Mondiaux de Budapest l'été dernier, il n'a plus terminé un décathlon depuis son titre mondial à Eugene (Oregon, États-Unis) en juillet 2022.

Kevin Mayer portera quoi qu'il en soit la flamme olympique à Montpellier. Une fierté, même s'il porte surtout son regard vers les JO. "Je vous avoue que je ne pense qu'à une chose : être dans les starting blocks au Stade de France en août 2024. Le reste, c'est un peu secondaire", assure le natif d'Argenteuil.

🥊 Boxe : Estelle Mossely et Sofiane Oumiha

"C'est le rêve d'une vie", assurait la boxeuse française Estelle Mossely, championne olympique des poids légers à Rio en 2016, après avoir décroché sa qualification pour les JO de Paris lors des Jeux européens en Pologne en juin 2023. Forfait pour son dernier combat professionnel avant les Jeux en octobre dernier, à cause d'une fracture du nez, elle a toutefois assuré qu'elle serait dans les temps. "En termes de timing et de préparation, on est bon", a-t-elle estimé.

Auparavant, la Française avait dû interrompre sa carrière après avoir eu deux enfants. "Il y a eu beaucoup d'années qui sont passées, sept ans, depuis les derniers Jeux. Ça ne s'oublie pas, mais il faut quand même bosser pour revenir au haut niveau." Consciente qu'il y aura "les meilleurs aux Jeux olympiques", la Française se réjouit de pouvoir participer aux JO à Paris, mais s'autorise aussi à rêver : "Franchement, c'est tellement unique que j'ai envie de me donner à 300% pour obtenir cette médaille d'or à Paris", affirme Estelle Mossely.

À 29 ans, le Toulousain Sofiane Oumiha a quant à lui un palmarès déjà bien fourni : triple champion du monde des poids légers, vice-champion olympique à Rio en poids légers, il a remporté son premier titre européen lors des Jeux européens de 2023 à Cracovie en Pologne. Connu pour son sourire communicatif, il tentera de décrocher une nouvelle breloque aux Jeux de Paris, pour lesquels il est déjà qualifié.

🏉 Rugby : Antoine Dupont

La tête de gondole du rugby français et capitaine du XV de France a réussi une intégration éclair avec l'équipe de France de rugby à VII, pour réaliser son rêve olympique. Avec ses coéquipiers, il a remporté le tournoi de Los Angeles début mars, premier succès du groupe sur le circuit mondial depuis 19 ans. De quoi espérer pour les JO, et faire définitivement oublier la déception du Mondial.

"On est un groupe très ambitieux qui a envie de se donner les moyens de remporter cette médaille cet été. On est tous dans cette optique-là à cravacher. On veut faire quelque chose de grand", a prévenu Antoine Dupont. Un dernier tournoi à Madrid du 31 mai au 2 juin leur permettra de prendre la température, à moins de deux mois de l'échéance.

🚴‍♀️ Cyclisme sur piste : Mathilde Gros et Benjamin Thomas

Mathilde Gros est l'une des patronnes de l'équipe de France de cyclisme sur piste. À quatre mois des JO de Paris, mi-mars, elle a pris la deuxième place de la vitesse lors de la manche de Coupe des nations à Hong Kong. Un résultat encourageant pour la Provençale de 24 ans, même si elle a été dominée sans contestation en finale par la Britannique Emma Finucane.

De quoi redonner confiance à la championne du monde 2022, qui était repartie bredouille des Mondiaux-2023. "Depuis que je suis toute petite, j'ai dit à mon père que je participerai un jour à des JO et que je les gagnerai ! Mon objectif est donc de marquer mon sport, avec mon empreinte, en allant chercher cette belle médaille d'or", a-t-elle confié à franceinfo.

Benjamin Thomas, spécialiste de l'omnium (une compétition de cyclisme sur piste composée de quatre épreuves), va tenter de décrocher l'or à Paris pour étoffer son - déjà riche - palmarès : à 28 ans, le Tarnais est quintuple champion du monde de cyclisme sur piste (l'omnium en 2017 et 2020, la course à l'américaine en 2017 et 2022 et la course aux points en 2021). Champion d'Europe d'omnium en titre, il avait remporté la médaille de bronze en 2020 à Tokyo dans la course à l'américaine, mais terminé l'omnium au pied du podium. Une revanche à prendre ?

🏀 Basket : Victor Wembanyama

L'équipe de France de basket comptera sur sa nouvelle pépite "Wemby" pour décrocher une nouvelle médaille olympique, après l'argent obtenu à Tokyo en 2021, mais surtout pour rebondir après son élimination dès le premier tour du Mondial 2023. Si ce n'est pas encore officiel, la star des San Antonio Spurs sera, sauf surprise, appelée par le sélectionneur Vincent Collet.

Le Français a terminé sa première saison NBA le 14 avril sans jouer les play-offs, les Spurs ayant été éliminés de longue date de la course aux phases finales, avec 22 victoires pour 60 défaites. Mais individuellement, le premier choix de la draft 2023 a répondu aux attentes, d'abord au niveau statistique, avec des chiffres rares pour un "rookie" (débutant) : 21,4 points de moyenne, 10,6 rebonds, 3,9 passes et 3,6 contres. Sans compter son leadership dans sa jeune équipe.

Après un peu de repos, Victor Wembanyama pourra se concentrer sur les Jeux olympiques de Paris, d'autant plus impatient qu'il a jusqu'ici seulement connu quatre sélections seniors : "C'est mon rêve de jouer les JO. Quand je serai sur le parquet, je donnerai 200%, comme je le fais toujours avec ce maillot. Mais je serai aussi présent avec mes yeux d'enfants pour apprécier ce moment."

🤸‍♀️ Gymnastique : Mélanie De Jesus Dos Santos

Elle avait failli tout arrêter après des JO 2020 décevants, mais Mélanie De Jesus Dos Santos, 22 ans, quadruple championne d'Europe, a retrouvé le plaisir de la gymnastique en partant s'entraîner aux États-Unis, dans l'équipe de la superstar Simone Biles. "Je me sens très bien ici", disait-elle en février. "Je travaille surtout mon mental. Je me sens plus forte qu'avant".

Résultat, en mars, elle a remporté la médaille d'or aux barres asymétriques, lors de l'étape d'Antalya de la Coupe du monde de gymnastique, ainsi que la médaille de bronze au sol, pour sa première sortie internationale de l'année. De bon augure pour les JO 2024.

La spécialiste de la poutre Marine Boyer ou la récente médaillée mondiale au saut Coline Devillard auront aussi leur mot à dire. Elles participeront d'ailleurs aux Championnats d'Europe de gymnastique début mai à Rimini en Italie, un bon test avant les Jeux.

🚲 BMX freestyle : Anthony Jeanjean et Laury Perez

Champions de France en titre, Anthony Jeanjean et Laury Perez font partie des favoris pour cette discipline représentée aux Jeux depuis les JO de Tokyo en 2020, dans laquelle ils enchaînent de sauts et de figures, pendant trois minutes.

Anthony Jeanjean, 25 ans, originaire de Sérignan (Hérault), est vice-champion du monde de BMX freestyle park (2022) et triple champion d'Europe (en 2019, 2020 et 2021). Il a aussi glané la médaille d'argent lors des derniers Championnats d'Europe en Pologne. Il a surtout très bien commencé son année puisqu'il a remporté la première manche de Coupe du monde en février au Japon.

Laury Perez, 20 ans, également originaire de Sérignan, a remporté la 3e place lors de la dernière épreuve de Coupe du monde 2023 et le bronze aux championnats d'Europe en Pologne en juin. Elle commence plus difficilement l'année 2024 avec une 14e place en épreuve de Coupe du monde au Japon.

🚲 BMX Racing : Romain Mahieu

Champion du monde en titre de BMX racing - une course sur piste -, Romain Mahieu, 29 ans, a terminé 6e des JO de Tokyo. "L'objectif, c'est l'or à Paris", assurait-il à France Bleu Vaucluse il y a quelques mois. "J'ai l'expérience de Tokyo. On va garder la même routine, la même recette et on ira avec ça".

🧗‍♀️ Escalade : Oriane Bertone

Oriane Bertone, 18 ans, fait partie des grands espoirs de l'escalade tricolore. En octobre dernier, elle a validé son billet pour les JO 2024 en remportant le tournoi de qualification européen d'escalade en combiné bloc et difficulté à Laval (Mayenne).

La grimpeuse, déjà double championne du monde chez les jeunes, a gagné sa toute première médaille d'or en bloc dans le circuit international senior, lors de l'étape de Coupe du monde en République tchèque en juin 2023. Elle a coiffé au poteau Janja Garnbret, championne olympique et star de la discipline. Dans cette même épreuve, une autre française, Flavy Cohaut, a décroché le bronze.

Depuis, Oriane Bertone a décroché la médaille d'argent aux Championnats du monde de bloc à Berne, en Suisse.

🤺 Escrime : Marie-Florence Candassamy et Ysaora Thibus

La Parisienne Marie-Florence Candassamy, championne du monde d'épée en titre, a pris la troisième place au Grand Prix de Budapest, épreuve principale du circuit international, en mars dernier. Elle a aussi décroché l'or en équipe lors des Jeux européens de 2023. Une régularité de bon augure pour les JO de Paris 2024.

Autre espoir de médaille, Ysaora Thibus, championne du monde en fleuret en individuel en 2022 et vice-championne d'Europe par équipe en 2023, a été suspendue en février en raison d'un contrôle positif à l'ostarine, mais espère prouver d'ici les Jeux avoir "été exposée par contamination" malgré elle. Elle assure que son équipe a "pu identifier l'origine probable de cette contamination" et tentera de le démonter à la Fédération internationale. Elle avait remporté l'argent par équipe aux Jeux de Tokyo en 2021.

🚵‍♀️ VTT : Pauline Ferrand-Prévot

Quintuple championne du monde en VTT cross-country, "PFP" est la principale candidate à l'or aux JO. Après quinze titres de championne du monde toutes disciplines confondues (VTT, route, gravel et cyclo-cross), elle visera à Paris son premier titre olympique. Elle a jusque-là été maudite aux JO : 26e à Londres en 2012, elle avait abandonné quatre ans plus tard à Rio, avant de terminer seulement 10e à Tokyo.

Autre grand espoir français, Loana Lecomte aura aussi sa carte à jouer. La vice-championne du monde a remporté en décembre le test-event de l'épreuve olympique de cyclo-cross dans les Yvelines.

🔫 Tir : Clément Bessaguet

À 32 ans, Clément Bessaguet a une carte à jouer à Paris en pistolet à 25 mètres. Le Montpelliérain a décroché la médaille d'argent lors des deux derniers championnats du monde et la 7e place aux derniers Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo.

Arrivé au tir après une blessure au foot, il tombe amoureux de ce sport : "Il me fallait une activité pour m'occuper. Ma mère m'a emmené au stand de tir... J'ai adoré et comme j'ai fait tout de suite de bons résultats, je ne suis plus retourné au foot ! Merci maman", se souvient celui qui est douanier de métier, mais détaché à sa discipline à plein temps.

⛵ Voile : Camille Lecointre et Jérémie Mion

Tous deux ex-champions du monde, Camille Lecointre, 39 ans, et Jérémie Mion, 34 ans, viseront l'or aux JO 2024 en 470, discipline désormais mixte. Les deux skippers forment "un duo équilibré", selon les mots de Camille Lecointre, titulaire d'un master de chimie à la ville. "Ça peut être une de nos forces", souligne celle qui a décroché deux médailles de bronze aux JO, à Rio 2016 avec Hélène Defrance et à Tokyo 2021 avec Aloïse Retornaz. Jérémie Mion est "de loin le mec le plus efficace que j'ai eu parmi mes équipiers ou équipières", estime-t-elle. De quoi aller chercher l'or ?

Il faudra pour cela passer outre "la pression", "plus forte" à l'approche des Jeux", selon Jérémie. "L'environnement te le fait sentir, les médias, la sécurité, les logos un peu partout. C'est génial, c'est ce qui nous porte. Mais il faudra peut-être entrer dans la bulle un peu plus tôt que d'habitude, gérer notre quotidien différemment pour ne pas se faire bouffer. Ce sont des choses que des stars vivent tout le temps, mais pas nous."

🤸‍♂️ Breakdance : Dany Dann

À 35 ans, Dany Dann, de son vrai nom Danis Civil, champion d'Europe de breakdance et champion de France en titre, espère marquer l'histoire de son sport, qui fait son entrée au programme des Jeux Olympiques. Originaire de Guyane, le b-boy aux cheveux bleus est désormais installé à Perpignan - quand il ne s'entraîne pas à l'Insep, près de Paris.

En décembre, il confiait à franceinfo être très inspiré par la triple championne olympique Marie-Jo Pérec : "C'est l'une des premières personnes qui m'a fait comprendre que c'était possible. J'étais tout jeune, et je l'ai vue prendre la médaille d'or. Je me reconnais en elle, en tant que sportif et en tant qu'ultramarin. Elle m'a mis des étoiles dans les yeux. J'ai envie de faire pareil. J'ai envie d'aller chercher l'or." Aide-soignant de profession, il est également père de deux enfants.

⚽ Football : Kylian Mbappé ?

Kylian Mbappé a déjà fait savoir qu'il rêvait de porter le maillot bleu aux JO, surtout à Paris. Pour lui, "c'est un rêve d'enfant" et il "en avait parlé dans les contours du contrat avec" le Paris Saint-Germain quand il avait négocié pour prolonger jusqu'en 2024. Sauf que depuis, le champion du monde 2018 a annoncé son départ du club parisien pour la fin de la saison. Et le club qu'il est susceptible de rejoindre, le Real Madrid, a prévenu qu'il ne libèrerait pas ses joueurs.

Il est d'autant plus difficile d'imaginer le natif de Bondy aux JO de Paris que son calendrier est surchargé, partagé entre l'équipe de France qui sortira de l'Euro 2024, dont la finale se joue le 14 juillet, et la reprise des championnats avec son futur club.

Dans l'émission Envoyé Spécial diffusée en janvier, Kylian Mbappé ne se met pas la pression : "Si je vais aux Jeux, je serai très très content. Mais je ne veux plus forcer les choses. Si le club ne veut pas, je comprendrai".