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Liaison ferroviaire Bordeaux-Lyon : la société Railcoop annonce avec "regret" sa prochaine liquidation

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La coopérative Railcoop, qui voulait relancer la liaison ferroviaire entre Bordeaux et Lyon via Périgueux, Limoges, Guéret ou encore Roanne, a annoncé ce mercredi "avec le plus grand regret" sa prochaine liquidation, après un jugement qui fait peser sur elle une dette "insoutenable".

Railcoop, qui voulait relancer la liaison ferroviaire entre Bordeaux et Lyon, a annoncé mercredi "avec le plus grand regret" sa prochaine liquidation Railcoop, qui voulait relancer la liaison ferroviaire entre Bordeaux et Lyon, a annoncé mercredi "avec le plus grand regret" sa prochaine liquidation
Railcoop, qui voulait relancer la liaison ferroviaire entre Bordeaux et Lyon, a annoncé mercredi "avec le plus grand regret" sa prochaine liquidation © Maxppp - Jérémie FULLERINGER/PHOTOPQR/LA MONTAGNE/

La mobilisation de ses sociétaires et de ses soutiens n'aura pas été suffisante pour la coopérative ferroviaire Railcoop. Celle qui voulait relancer la ligne directe Bordeaux-Lyon s'achemine vers une liquidation en raison de sa dette "insoutenable""Le schéma prévu pour sortir du redressement judiciaire est désormais caduc. En l'état, le tribunal de commerce de Cahors ne devrait pas avoir d'autre choix que de prononcer, le 15 avril 2024, la liquidation de notre coopérative", a indiqué Railcoop dans un message à ses sociétaires.

Née en 2019, la coopérative aux 14.500 sociétaires s'était fixé comme objectif de lancer une liaison ferroviaire transversale entre Bordeaux et Lyon via Périgueux, Limoges, Guéret, Montluçon et Roanne. Prévu initialement à l'été 2022, le lancement avait été plusieurs fois retardé, et elle tablait encore récemment sur le second semestre 2024.

Recherche de fonds infructueuse

La société avait cherché pendant tout l'été 2023 à lever 500.000 euros supplémentaires auprès de ses sociétaires pour payer les salaires et les factures de ses fournisseurs. Mais fin septembre, elle n'avait réuni que 383.500 euros, la contraignant à ouvrir une procédure collective devant le tribunal de commerce, compte tenu de son manque de fonds.

Railcoop avait été placée en redressement judiciaire à la mi-octobre, ce qui ouvrait un délai de six mois pour trouver des capitaux afin de garantir la poursuite de son activité. La coopérative avait en particulier prévu de céder deux rames - rachetées d'occasion à la région Auvergne-Rhône-Alpes -, stockées par la société ACC M, spécialiste de la restauration de matériels ferroviaires, sur son site de Clermont-Ferrand, a-t-elle expliqué mercredi. Mais ACC M "nous réclamait 880.000 euros de frais de garage, en sus des 350.000 euros déjà payés pour la réalisation de l'audit des rames (qui n'a pas été terminé)", a affirmé Railcoop. Dans ce contentieux, le tribunal de commerce de Clermont-Ferrand "vient de (...) donner raison le 21 mars" à ACC M.

"Par cette décision, le tribunal nous empêche de procéder à la vente des deux rames (qui était signée), nous coupe toute source de financement de court terme, et nous fait porter une nouvelle dette, insoutenable", a remarqué Railcoop.

"Belle aventure collective"

"Cette décision de justice incompréhensible scelle le sort de Railcoop. (...) C'est avec le plus grand regret que nous vous adressons ce message, après des mois passés ensemble à se battre, pour éviter la fin de notre belle aventure collective", a conclu la coopérative. La liaison directe entre Bordeaux et Lyon avait été abandonnée en 2014 par la SNCF au profit d'un parcours en TGV avec changement à Paris. Railcoop prévoyait un trajet en 6 heures 47. Au-delà, la coopérative, qui voulait "réintroduire le train dans les territoires délaissés en portant une autre vision de l'économie, coopérative et au service de la transition écologique", voyait grand.

Elle avait identifié plusieurs lignes en France pour développer son offre, comme Massy-Palaiseau - Brest via Caen et Avranches, Clermont-Ferrand - Strasbourg en passant par Dijon, ou encore Toulouse - Saint-Brieuc. L'entreprise, basée à Figeac (Lot), fait partie des quelques projets concurrents de la SNCF qui se sont montés en France pour tirer parti de l'ouverture à la concurrence sur le transport de voyageurs, comme Le Train et Kevin Speed.

Ces nouveaux opérateurs ferroviaires devraient pouvoir proposer des places dans leurs trains au plus tôt à partir de 2025.

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