VIDÉO - Un député du Finistère teste un simulateur de règles douloureuses
La commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale examine ce mercredi une proposition de loi qui prévoit un congé pour les femmes souffrant de "menstruation incapacitante". Pour appuyer son propos, l'auteur du texte a fait tester à ses collègues un simulateur de règles douloureuses.
Le texte est cette fois porté par un député écologiste de Dordogne, Sébastien Peytavie. La proposition de loi portée par les socialistes, instaurant un congé menstruel pour les femmes ayant des règles douloureuses, avait été rejetée en février dernier par les sénateurs. Cette fois, la proposition est portée par un député écologiste. Elle prévoit un congé de 13 jours par an pour "menstruation incapacitante". Elle est examinée ce mercredi 27 mars en commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, et sera débattue le 4 avril en séance.
Râles et grimaces
Et pour appuyer son propos, le député de Dordogne a proposé, avec une autre députée écologiste, de faire tester à des hommes députés un simulateur de règles douloureuses. Parmi eux, Erwan Balanant, député Modem du Finistère. Et en visionnant la vidéo, on a parfois l'impression que ces hommes découvrent la lune. Certains députés ne réussissent pas à finir leurs phrases, on les voit grimacer, râler. Et pour Erwan Balanant, cette vidéo a le mérite de mettre en lumière un sujet encore tabou. "Les femmes, c'est la moitié de l'humanité. C'est donc un sujet dont il faut prendre en compte les conséquences, estime le député de la circonscription de Quimperlé-Concarneau. Les règles douloureuses peuvent rendre leur travail difficile. Une réflexion me semble importante."
Mise en œuvre pratique
Reste que ce texte n'est qu'un début. Le député Modem estime qu'il faudra aller "au-delà" d'un congé menstruel de 13 jours par an. "Comment on le [met en œuvre] sans non plus qu'il y ait un retour de bâton pour les femmes et que tout d'un coup, il y ait de la discrimination ?" illustre le parlementaire. "Vous pouvez parfaitement avoir des employeurs qui pourraient se dire bah non, non, attendez, moi je ne vais pas employer une femme si je dois lui donner treize jours supplémentaires." Pour Erwan Balanant, il faut "y réfléchir". Mais, "on ne peut pas aujourd'hui ne pas se poser cette question parce que je pense en plus que quelqu'un qui va travailler avec des douleurs, c'est quelqu'un qui ne pourra pas faire son travail dans de bonnes conditions et qui en plus va souffrir. Et la souffrance, c'est quelque chose qu'il faut éviter".
Parmi les pistes de solution, "il faut mettre en place une discussion entre les branches, entre les employeurs et puis évidemment les syndicats. Et puis l'État aussi devra prendre sa part à cette réflexion", termine le député.
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