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VIDÉO - Avec la nouvelle taxe, Emmaüs Dordogne paie des milliers d'euros de frais pour traiter ses déchets

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Emmaüs en Dordogne paie plus de 2.700 euros par an pour traiter ses ordures ménagères depuis la mise en place de la taxe incitative. La règle des 14 ouvertures de collecteurs s'applique également à l'association, qui dénonce l'absence d'un "tarif social".

Entre les multiples bâtiments d'Emmaüs en Dordogne à Coulounieix-Chamiers, il y a le restaurant. Dans cet endroit, 60 personnes mangent chaque jour, ce qui produit forcément des déchets alimentaires. Juste à côté, le bac des sacs noirs est d'ailleurs rempli. Cédric Thomas, le directeur de l'association dans le département, compte tout un par un. "17 sacs, voilà donc ça fait 85 euros supplémentaires pour des ouvertures", explique-t-il.

Des ordures au milieu des dons

Une situation incompréhensible pour les membres de la communauté, puisque 20 personnes vivent et travaillent sur le site d'Emmaüs. "Nous sommes un acteur de la seconde main et du recyclage depuis 70 ans, s'emporte Cédric Thomas. C'est incompréhensible, nous traitons 825 tonnes d'objets que l'on nous apporte chaque année, et on arrive à remettre 750 tonnes." Avec la mise en place de la taxe incitative, cela amène à des situations que l'association ne connaissait pas.

Certaines personnes viennent déposer leurs ordures au milieu de leurs dons. Lorsqu'ils viennent déposer des sacs noirs, il s'en glisse parfois qui sont en réalité des poubelles. "Ça reste ponctuel, mais nous sommes obligés de remettre ce sac parmi les nôtres et ça ne fait qu'en rajouter, détaille Cédric Thomas. Je ne peux même pas leur en vouloir parce que cela montre qu'il faut être dans un sacré désarroi pour en arriver là." Le directeur aimerait plus largement qu'il y ait plus d'ouvertures dans les foyers de Dordogne afin d'éviter ce genre de situations.

Problème de législation

Du côté du Syndicat départemental des déchets de la Dordogne (SMD3), on explique que ce choix de tarification ne peut pas être décidé par l'instance locale, mais qu'il s'agit d'un problème de législation nationale. "J'ai supplié les députés, j'ai travaillé avec les sénateurs, j'ai rencontré des ministres, mais j'ai l'impression de mettre des coups d'épée dans l'eau"répond Pascal Protano, le président du SMD3.

L'association Emmaüs confie également avoir reçu une amende, puisqu'une fois un des visiteurs a déposé une paire de chaussures dans le mauvais sac, et ce dernier a été fermé et jeté sans vérifier le contenu. Le directeur continue d'attendre un changement de la tarification pour éviter de payer des milliers d'euros de surplus sur le traitement de ses déchets.

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