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Pénurie de soignants dans les hôpitaux : un lit sur huit fermé en chirurgie en Occitanie

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Ce jeudi 13 octobre, c'est la troisième journée nationale des urgences. Une journée d'échanges entre professionnels du monde médical est organisée à Plaisance-du-Touch, près de Toulouse. Le coordonnateur de l'observatoire régional des urgences en Occitanie est notre invité.

Ce jeudi 13 octobre, l’ORU Occitanie organise au Mas Tolosa de Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne), la 3e journée des urgences. L'ORU est un groupement d’intérêt public, spécialiste du recueil et de l'analyse des données de l'urgence sur les volets hospitaliers et pré-hospitaliers. 

Avec plus se 20 millions de passages par an, les services des urgences dans les hôpitaux et les cliniques sont confrontés à de graves problèmes d’engorgement. Les professionnels souffrent d'épuisement physique et psychologique que la revalorisation des salaires n'a pas endigué, entraînant de fortes difficultés de recrutement. Le médecin coordonnateur des urgences en Occitanie, le Dr Hervé Mourou, qui exerce à Carcassonne (Aude) était l'invité de la matinale de France Bleu et France 3 Occitanie. 

D'abord une question sur les carburants. Quatre stations de Haute-Garonne, neuf du Tarn ont des files réservées pour les soignants. Est-ce qu'il faudrait, selon vous, généraliser ce dispositif ?

Oui, mais je pense que c'est ce qui va se passer progressivement. J'ai fait un petit test hier soir. Le problème, c'est le week-end, aller travailler pour les infirmières, les médecins, il vaut mieux prévoir avant. Pour l'instant, en tous les cas, il n'y a pas de personnels qui ne peuvent pas venir faute d'essence. 

"Cet été, on a eu jusqu'à 2.000 lits fermés dans la région, faute de personnel disponible."

On a eu un été compliqué, avec des services d'urgences qui ont fermé la nuit et d'autres qui n'ont accueilli que les urgences vitales. Quel bilan en tirez-vous ?

On nous annonçait que les services d'urgences allaient craquer. On était quand même dans une grosse crise qui existait déjà avant le Covid et qui a pris une ampleur importante. Mais on a tenu grâce à une régulation de l'accès aux urgences qui a permis de diminuer, même sur les trois mois d'été, le nombre de passages aux urgences. Dans le Tarn-et-Garonne, qui a mis cela en place dès le mois de juin, il y a une baisse de 30% du nombre de passages aux urgences. Cela n'a pas touché le taux d'hospitalisation. Par contre, tous les patients qui venaient en consultation aux urgences, le Samu a pu donner un conseil d'orientation vers le médecin traitant, soit d'attendre une consultation. 

L'un des gros problèmes, c'est le manque de personnel. Est-ce qu'aujourd'hui, en Occitanie, on ferme des lits à cause de ces manques ?

C'est un problème essentiel. Le problème dans l'hôpital public, mais aussi dans les cliniques privées, c'est un problème de ressources humaines. On manque d'infirmiers, surtout dans les services d'hospitalisation, ce qui entraîne la fermeture de lits. Actuellement, dans les services de médecine, il y a à peu près 10% de lits fermés, 13% dans les services de chirurgie. Cet été, en août, on a eu jusqu'à 2.000 lits fermés en Occitanie.

"Les nouveaux soignants cherchent de la qualité au travail, plus seulement de travailler pour un grand établissement renommé."

Que faut-il faire pour arriver à recruter ? On augmente les salaires ?

Je pense qu'il y a plusieurs méthodes. Il y a effectivement un problème de salaires, mais également un problème de management de l'hôpital, de sens du travail. Il ne suffit plus maintenant pour attirer le personnel, aussi bien médical qu'infirmier, d'avoir un grand hôpital avec une grande renommée. Il faut faire autre chose. Les nouveaux nouveaux infirmiers, les nouveaux médecins cherchent autre chose, notamment de la qualité, une qualité de travail.

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