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Un Héraultais, ancien élève à Bétharram, porte plainte pour viols et violences aggravées

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Un Héraultais fait partie des anciens élèves de l'école privée Notre-Dame-de-Bétharram, située près de Lourdes. Brice dit avoir été victime de viols et de violence et a porté plainte, comme plusieurs autre écoliers. Cinq personnes sont visées, un prêtre décédé et quatre laïcs.

Lécole catholique Notre-Dame-de-Bétharram dans les Pyrénées-Atlantiques Lécole catholique Notre-Dame-de-Bétharram dans les Pyrénées-Atlantiques
Lécole catholique Notre-Dame-de-Bétharram dans les Pyrénées-Atlantiques © AFP - Hans Lucas

Brice, 48 ans aujourd'hui, en avait tout juste 8 quand il est arrivé l'école privée Notre-Dame-de-Bétharram, près de Lourdes. L'Héraultais passera plus de six ans dans cet établissement catholique réputé pour son extrême sévérité et qui se retrouve au cœur d'un scandale lié à des violences physiques, des agressions sexuelles et des viols sur des garçons mineurs, entre 1970 et les années 2000.

La plupart des plaignants se sont regroupés au sein d'un collectif qui continue de recevoir des témoignages.

"De la violence à tous les étages et la boule au ventre en arrivant le dimanche soir à l'internat"

Brice fait partie des 76 hommes qui ont porté plainte à ce jour. La sienne, qui date de février, vise cinq personnes : l'ancien directeur de l'école, le père Carricart qui s'est suicidé en 2000, et quatre laïcs.

Contrairement à d'autres, les faits qu'il dénonce ne sont pas prescrits. "Moi, j'ai été violé par deux personnes", confie-t-il, non sans difficulté. "On a eu droit aussi aux piqures d'eau sous l'épiderme ou dans les fesses. On prenait des gifles au visage avec des chevalières retournées, donc oui, c'était de la violence à tous les étages", révèle Brice, se rappelant avoir eu "la boule au ventre en arrivant le dimanche soir à l'internat".

"Ça fait plus de 40 ans que personne ne nous croit"

Pourquoi avoir mis autant de temps à porter plainte ? "Parce que ça fait plus de 40 ans que personne ne nous croit, mais aujourd'hui, le collectif fait qu'on ne peut plus dire que c'est faux". Dans le même temps, Brice reconnait qu'il y avait une sorte "d'omerta" autour de ce qui se passait dans l'école. "Et puis, on n'avait pas envie d'en parler non plus parce que c'est très compliqué".

Que la honte change de camp

Aujourd'hui, tous ses proches, sa mère, sa sœur, sont au courant et il a même envoyé une photocopie de sa plainte à ses meilleurs amis "parce que je veux qu'ils sachent et que tout le monde sache ce qu'il s'est passé là-bas, pas que pour moi".

Brice souhaite en fait que la honte change de camp : "Je ne veux pas qu'ils meurent ces gens-là, mais je veux qu'ils payent. Je veux que ce soit dit, que ces noms soient bannis. Je veux que la justice soit rendue."

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