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Montpellier Hérault : Dimitry Bertaud n'en "veut à personne" et se dit "prêt à repartir de l'avant"

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Convoqué pour la première fois par la RDC, Dimitry Bertaud (25 ans) a rejoint les Léopards, ce lundi. Le gardien remplaçant de Montpellier explique son choix et revient sur les mois difficiles qu'il a traversés, depuis une grave blessure au genou qui a modifié sa trajectoire, en août 2022.

Dimitry Bertaud compte 24 matchs de Ligue 1 avec Montpellier Dimitry Bertaud compte 24 matchs de Ligue 1 avec Montpellier
Dimitry Bertaud compte 24 matchs de Ligue 1 avec Montpellier © Getty - Tim Clayton

Cette première convocation par la République Démocratique du Congo, est-elle l'aboutissement d'un long processus ?

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Oui, c'était dans les tuyaux depuis cet été, et j'attendais le coup de fil du sélectionneur. Il avait des échéances à préparer pour se qualifier pour la CAN. Cela s'est donc fait juste avant le rassemblement d'octobre. Et oui, c'est quelque chose qui me fait plaisir, très plaisir. Je suis heureux d'y aller.

Quel est votre lien avec ce pays là ?

En fait, c'est mon grand père qui est Congolais, qui est né là bas et qui était venu en France. Il a rencontré ma grand mère, ils ont eu ma mère ensuite. Ma mère n'y est jamais allée, moi non plus. Elle a perdu son père très jeune, elle avait huit ans. On en a toujours parlé, mais ce n'est pas forcément dans la culture, à la maison. Cela va donc aussi me permettre de me pencher sur mes origines.

A quel moment a germé l'idée de changer de nationalité sportive, sachant que vous avez notamment été international espoirs français ?

En fait, c'était il y a deux ans, avec l'ancien staff technique du Congo. Le sélectionneur m'avait contacté pour y aller. A ce moment là, je ne savais pas si j'allais passer numéro un ou rester numéro deux, à Montpellier. Du coup, je préférais me concentrer sur le club et voir ce qu'il allait advenir. Ensuite, je me suis blessé. Tout a été remis en question. Je pense qu'aujourd'hui, c'était le bon moment. Cela va me permettre de voyager, de m'enrichir et de voir un peu autre chose.

Peut-on parler de choix du coeur ou de choix de la raison, dans la mesure où les portes de la sélection françaises se sont fermées ?

Franchement, et pour être honnête, c'est les deux. Il y a la raison, comme vous l'avez dit, par rapport à l'équipe de France. D'autant que j'ai 25 ans et que je n'ai, aujourd'hui, pas beaucoup de temps de jeu. Et puis après, c'est aussi le choix du cœur, parce que j'en ai parlé avec ma mère. Elle est contente pour moi. Mon père aussi. Il n'y avait pas de problème. J'ai donc fait ce choix et je suis très fier de ça.

Quel sera votre rôle ? Le sélectionneur vous a-t-il dit ce qu'il attendait de vous ?

La hiérarchie, je ne sais pas ce qu'elle sera. Moi, j'y vais pour me donner au maximum aux entraînements, et si j'ai l'opportunité de jouer, même les matches amicaux, j'essaierai de me montrer. J'y vais pour travailler et être à la disposition de l'équipe.

La Coupe d'Afrique des Nations, est-ce une compétition qui vous fait rêver ?

Oui, c'est une compétition qui est très regardée et que, moi, j'ai toujours regardée avec mes amis. Et puis, au sein de la République Démocratique du Congo, il y a beaucoup de qualités, des très bons joueurs qui sont passés en France, certains sont même en Premier League. Il y a un très bon niveau. C'est un groupe très professionnel et discipliné, de ce que j'ai entendu. Avec la mentalité du groupe et les qualités footballistiques, je pense que c'est une très grosse nation du football africain.

Le dernier match de Ligue 1 disputé par Dimitry Bertaud, c'était contre le PSG
Le dernier match de Ligue 1 disputé par Dimitry Bertaud, c'était contre le PSG © AFP - Jean Catuffe

Falaye Sacko, Kiki Kouyaté, Issiaga Sylla... vos partenaires africains vous disent quoi de l'Afrique et de la CAN ?

Ils me disent beaucoup de bien de l'Afrique. Ils me disent que je vais me régaler. J'attends donc avec impatience de découvrir tout ça.

Grâce à cette sélection, vous voyez aussi la possibilité de vous montrer à nouveau, et d'obtenir un nouveau statut : celui d'international ?

Oui, aussi ! Si je joue, ce sera à moi de faire qu'il faut. Après, si ce n'est pas le cas, ce sera comme ça. Mais déjà, je pense que ça va me faire du bien. Du bien dans la tête.

C'est un bol d'air, finalement. Un bol d'air nécessaire ?

Oui, vraiment. J'en ai besoin. Vous savez, cela a été difficile. J'étais tout poche d'être numéro 1 avec Montpellier. Et au final, après la blessure, tout le projet a été remis en question. Donc oui, je pense que j'ai besoin de ça.

Dan quel état d'esprit êtes vous, aujourd'hui ?

Ce n'est pas facile, parce que j'avais des ambitions. Enfin, j'en ai toujours, mais j'avais un projet. Et cette blessure a tout remis en cause. J'ai essayé de partir, pour avoir du temps de jeu. Cela ne s'est pas fait, encore une fois. Ce n'est donc pas facile tout le temps. Mais je continue à travailler et je me tiens prêt si je dois jouer.

Vous arrivez à vous dire que c'est finalement un coup de frein et pas un coup d'arrêt, cette blessure ?

Oui, c'est un coup de frein. Je ne vais pas m'arrêter là parce que je me suis blessé. Toute mes étapes ont pris un gros coup de frein. Mais ce n'est qu'une blessure. J'ai bien travaillé pour revenir à mon niveau. Et je suis maintenant prêt à repartir de l'avant.

Au fond, que souhaitez vous désormais ?

Mon envie intérieure, à l'heure actuelle, c'est de jouer. Evidemment, si c'est à Montpellier, je serai le plus heureux, parce qu'ici, j'ai tout le monde. J'aime le club, parce que c'est le club de ma ville de naissance. Après, si cela ne doit pas se faire ici, cela se fera ailleurs. Pour l'instant, je continue à travailler, je donne tout de mon côté pour que je sois performant au moment où on fera appel à moi.

Il faut être solide mentalement, quand même...

Oui... c'est surtout le mental, d'ailleurs, à l'heure actuelle. Le travail pour revenir au haut niveau, c'est fait. Maintenant, il ne faut il faut rien lâcher, il faut continuer à travailler. Et ça paiera bien un jour.

Benjamin Lecomte et Dimitry Bertaud forment un duo de très haut niveau
Benjamin Lecomte et Dimitry Bertaud forment un duo de très haut niveau © AFP - Urbanandsport

Quand vous avez vu la hiérarchie changer, sans pouvoir rien y faire, on imagine la difficulté de garder le sourire ?

Oui, cela a été dur. Dur, parce que ça a tout freiné. Je n'en veux à personne. Pour le club, c'était vital de récupérer quelqu'un. Benjamin, ils ont très bien fait de le reprendre. Il nous a fait six mois incroyables, qui nous ont permis de nous sauver. Donc je n'en veux à personne. J'essaie simplement de faire mon travail de mon côté.

Cet été, vous n'avez pas trouvé le club, le projet qui vous correspondait ?

Il y a eu des clubs. Mais après, cela ne s'est pas fait pour des raisons financières, ou bien parce que je ne savais pas si je serais numéro 1 ou numéro 2, dans certains clubs.

Vous faites donc une saison de plus à Montpellier : est-ce compliqué à aborder ?

Non, pas compliqué. Parce que, comme je le disais, mine de rien, je suis chez moi ici. Je sais que le mercato a été compliqué pour tout le monde. C'était un mercato très bizarre. Alors non, la saison ne va pas être compliqué parce que je suis aussi avec des super bon mecs. On s'entend super bien. Avec Benjamin Lecompte, on aime travailler ensemble, on rigole tout le temps. Donc ça ne sera pas difficile. C'est plutôt par rapport à mes ambitions et mes envies personnelles. Il faut que je les mette de côté, cette saison encore.

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