Passer au contenu

Il se dénonce 13 ans après avoir tué son voisin près de Toulouse et encourt 30 ans de réclusion criminelle

- Mis à jour le
Par

Un "cold case" peu commun est jugé du 28 au 29 mars devant les assises de Haute-Garonne : un homme est accusé d'avoir tué son voisin de plusieurs coups de couteau à Plaisance-du-Touch en mai 2007. L'affaire classée sans suite en 2009 a rebondi en 2020 quand le meurtrier s'est constitué prisonnier.

C'est au rez-de-chaussée de ce petit HLM que le crime a eu lieu en 2007. C'est au rez-de-chaussée de ce petit HLM que le crime a eu lieu en 2007.
C'est au rez-de-chaussée de ce petit HLM que le crime a eu lieu en 2007. © Radio France - Pascale Danyel

Un "cold case" peu commun devant la cour d'assises de Haute-Garonne à Toulouse en cette fin de semaine : un homme de 58 ans comparait pour avoir tué son voisin alors âgé de 65 ans de plusieurs coups de couteau à Plaisance-du-Touch en mai 2007. C'était il y a 17 ans. En 2009, une ordonnance de non-lieu définitive avait été rendue, mais l'enquête a rebondi en 2020 quand le meurtrier présumé s'est constitué prisonnier. À Plaisance-du-Touch, l'histoire est encore fraîche dans les esprits.

L'accusé a souvent raconté son geste, sans que personne ne le croit

Ce meurtre vieux de 17 ans révélé au bout de 13 années, c'est l'histoire de deux voisins, handicapés tous les deux. L'un touche une pension, l'autre non.

D'après l'avocat de la défense, la jalousie pourrait être le mobile du crime et cela n'étonne pas le boucher de Plaisance-du-Touch. Gérard a déjà vu le meurtrier présumé sortir de ses gonds pour une autre histoire de jalousie après un refus d'embauche dans son commerce : "Il avait un problème de jalousie. Quand il a appris par d'autres qu'on avait un apprenti, il est devenu très agressif, il est venu nous menacer, on a été obligé de le sortir. Il est revenu une semaine plus tard comme si de rien n'était. Deux personnes quoi."

Le meurtrier présumé est un homme aux petits boulots, promeneur de chiens, qui donnait un coup de main au zoo, mais à l'alcool mauvais et à la confidence facile, explique Gérard, le boucher de Plaisance-du-Touch : "Il se vantait souvent quand il était alcoolisé d'avoir tué quelqu'un, donc nous, on le connaissait, on ne faisait pas attention et après, on a su qu'il est allé se dénoncer à la gendarmerie."

L'accusé a donc vécu à quelques mètres des lieux de son crime pendant 13 années, comme si de rien n'était ou presque, Mickaël qui travaille lui aussi à la boucherie de Plaisance-du-Touch se souvient d'un homme difficile à cerner : "Je le croisais de temps en temps au magasin et au bar en face, il y avait des rumeurs comme quoi il avait poignardé son voisin, mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit vrai.

Il disait toujours bonjour avec le sourire, je me disais qu'il rigolait. S'il a raconté ce qu'il a fait c'est parce qu'il a dû avoir des remords. Pour les familles, je trouve que c'est bien de savoir qui a fait quoi, c'est bien aussi qu'il y ait un procès."

Dans l'immeuble du crime, petit collectif HLM de deux étages sorti de terre il y a moins de 20 ans, les voisins ne veulent plus entendre parler de cette histoire.

"Une réouverture de dossier extrêmement rare"

Pour l'avocat de l'accusé, Maître Cédrick Bréan, ce dossier n'est comparable à aucun autre : "C'est extrêmement rare puisque la plupart du temps, lorsque des affaires sont rouvertes, c'est parce que nous avons des éléments nouveaux grâce aux avancées technologiques, techniques, mais rarement parce que la personne se rend par elle-même."

L'avocat précise : "Je n'avais jamais eu de personne qui s'était rendu treize ans après les faits, pour moi, c'est une première. C'est un dossier qui a été rouvert parce que mon client est allé se rendre, il avait cette affaire sur la conscience, il avait des remords et la justice ne clôture jamais définitivement ce type d'affaire en réalité

Je trouve ça intéressant et plutôt positif que même dans le cas précis d'un meurtre sombre, il y ait un peu de lumière." Et de conclure : "On voit que même sur ses affaires les plus terribles, il peut y avoir un peu de conscience."

Les deux filles de la victime seront présentes à l'audience. Leur avocat, Maître Hervé Adoukonou, indique qu'elles "appréhendent le procès et les détails du crime : l'auteur revendique neuf coups de couteau."

L'accusé est en détention provisoire depuis 2020, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

undefined