Passer au contenu

Jugé aux assises pour avoir tué son ancien codétenu dans la forêt de Bouconne

Par

Un procès de trois jours débute devant la cour d’Assises de la Haute-Garonne. Un homme de 63 ans, qui a passé la majorité de sa vie en prison, est jugé pour le meurtre de son ancien codétenu.

Maison d'arrêt de Seysses - Centre pénitentiaire de Toulouse - Seysse Maison d'arrêt de Seysses - Centre pénitentiaire de Toulouse - Seysse
Maison d'arrêt de Seysses - Centre pénitentiaire de Toulouse - Seysse © Radio France - Manon Klein

Le 30 octobre 2019, le corps d’un homme, tué à coups de marteau, a été découvert par des promeneurs dans la forêt de Bouconne, près de Toulouse.

Lannemezan et Seysses

Le lendemain des faits, un suspect (aujourd’hui âgé de 63 ans) a été interpellé par les gendarmes. Il a reconnu avoir intercepté la victime à la descente d’un bus et l’avoir frappée. Il sera jugé à partir de ce mercredi et pendant trois jours. La victime et l’accusé ont été détenus ensemble à Lannemezan et à Seysses. Ils ont fréquenté les mêmes centres de détention et travaillaient via la même association de réinsertion.

L’accusé se voyait un peu comme un justicier. Alors ce jour-là, il va chercher sa victime, à un arrêt de bus à Basso-Cambo. Un homme condamné à une lourde peine pour viol en 1993 dans l’Oise. Leurs relations sont tendues. Et surtout l’accusé a gardé les règles de la prison malgré sa sortie 10 mois auparavant. Visiblement, il a peur que l’ancien détenu ne viole à nouveau. Alors une bagarre éclate. L’homme frappe violement, à coups de marteau, son ancien codétenu, et le tue.

Pas adapté à la liberté

L’avocat de l’accusé insiste. C’est un homme abîmé par la prison, qui y a passé 40 ans de sa vie. Pour lequel le travail de réinsertion n’a pas fonctionné précise Maître Pierre Dunac : "Il affiche 40 ans de détention, ce qui n'est pas vraiment neutre dans la construction de l'individu. Surtout quand il explique que sa première incarcération est une incarcération terriblement injuste et alors même qu'il était très jeune. Et à partir de là, il s'est construit sur un mode qui en a fait un garçon peut-être particulièrement agressif pendant un certain nombre d'années. En prison, on est confronté à la violence au quotidien, avec une nécessité de s'adapter à cela. Et donc des comportements au moment de la libération totalement inadaptés."

L'avocat qui espère que la prison et son fonctionnement seront aussi interrogés pendant ce procès. Le procès s’ouvre aux assises de Haute-Garonne ce mercredi 4 octobre et doit durer trois jours.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

undefined