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Stage de seconde : 26.000 jeunes concernés en Normandie mais pas assez de solutions

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Quelque 560.000 lycéens en filières générale et technologique sont concernés par un stage obligatoire de deux semaines en juin, dont 26.000 en Normandie. "On observe une véritable cacophonie dans la mise en œuvre de ce dispositif", estime la présidente de la FCPE du Calvados.

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UNE JEUNE LYCEENNE CONSULTE LE SITE INTERNET UN JEUNE UNE SOLUTION © Maxppp - DAVID ADEMAS / OUEST-FRANCE

Il faut "reconquérir le mois de juin pour les élèves qui ne passent pas d'épreuves en fin d'année", avait signifié Emmanuel Macron l'été dernier dans une interview au Point. "Tous les pays qui réussissent mieux que nous sur l'orientation, vont faire beaucoup plus de stages à leurs élèves. Nous, on a le stage de troisième, qui est utile, mais ce n'est pas suffisant", avait déclaré, dans la foulée Gabriel Attal, alors ministre de l'Éducation nationale.

Des stages en seconde ? Une mesure gouvernementale approuvée par le président MEDEF en Normandie, Pierre-Jean Leduc : "C'est une bonne idée parce qu'aujourd'hui, on doit attirer les jeunes, leur faire découvrir ce qu'est l'entreprise et l'entrepreneuriat. Plus vite on les intéresse, plus vite ils peuvent nous rejoindre. Nous, entrepreneurs, on a compris qu'il fallait qu'on soit plus proche des jeunes et c'est encore plus vrai maintenant. Et je pense que c'est doublement une bonne idée parce que beaucoup de jeunes se posent des questions sur leur avenir et ce qu'ils doivent faire. Souvent, quand on reçoit les jeunes en classe de troisième, ils n'ont pas vraiment d'idées sur qu'ils veulent faire. Si on peut les aider en seconde, c'est d'autant mieux."

"On se demande quel est l'intérêt pédagogique derrière tout ça"

Vision différente pour Maud Rothmann, présidente de la FCPE, la Fédération des Parents d'élèves du Calvados, pour qui le projet a été lancé dans la précipitation : "Ça a failli être une bonne idée. On ne peut pas être totalement contre le contact entre élèves et le monde de l'entreprise. Le souci, c'est qu'on observe une véritable cacophonie dans la mise en œuvre de ce dispositif. On a un peu plus de 500.000 élèves de seconde qui se retrouvent à chercher des stages sur les quinze mêmes jours du mois de juin. On entend sur le terrain des parents et des lycéens qui peinent à trouver des stages. On entend parfois dire que dans tel ou tel lycée, ce n'est pas obligatoire, que ceux qui ne trouvent pas de stage et n'en font pas. Et on se demande quel est l'intérêt pédagogique derrière ça, puisque qu'il ne sera pas demandé aux élèves de présenter un rapport de stage. On est assez loin d'un élément qui va vraiment contribuer à l'instruction des élèves, à leur apporter quelque chose. Là où la reconquête du mois de juin, c'était censé être des cours et des apprentissages supplémentaires."

Cinq offres de stages seulement autour de Caen sur la plateforme "1 jeune 1 solution"

Un avis partagé par Antoine Besnier, secrétaire académique SGEN-CFDT de Normandie : "Notre sentiment, c'est qu'il y a quelque chose de démagogique. En effet, on estime ici qu'il faut occuper les élèves à tout prix. C'est important de rappeler que si les élèves n'ont pas cours, c'est parce qu'on fait le choix en France de maintenir un baccalauréat national avec des épreuves écrites, ce qui mobilise les enseignants à la fois pour surveiller et encore plus pour corriger. Proposer des stages à des élèves, ça peut être très pertinent si c'est à la main des équipes, mais il ne faut pas imposer deux semaines de stage à la même période pour les 550.000 élèves de seconde générale et technologique de France. En Normandie, on estime qu'il doit y avoir 26.000 élèves en seconde générale et technologique et 9.000 en seconde professionnelle. Ça fait énormément de stages sur la même période. Et pour l'instant, de ce qu'on voit, c'est que la promesse ministérielle de proposer des offres de stages sur la plateforme "1 jeune, 1 solution" n'est pas tenue. Quand je fais une recherche pour un stage en juin à quinze kilomètres autour de Caen, je trouve cinq offres de stages, ça ne fait pas beaucoup."

Autre option proposée aux élèves : participer au SNU, le Service National Universel. Là aussi, la FCPE et le SGEN-CFDT s'y opposent, se demandant quelle est la finalité, parlant d'un dispositif extrêmement coûteux. La Fédération des parents d'élèves et le syndicat enseignant préfèreraient que l'argent investi dans le SNU le soient plutôt dans l'Education nationale. En attendant, les élèves et leurs parents vont devoir trouver un stage du 17 au 28 juin prochain.

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