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Grève des enseignants : à Argences, la réforme du collège ne passe pas

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Nouvelle journée de grève dans l'Éducation Nationale ce mardi 6 février de la maternelle au lycée. À Argences, près de Caen, les enseignants se mobilisent autour de l'application des mesures du "choc des savoirs", lancé par Gabriel Attal. C'est peu dire que la réforme ne passe pas.

Le collège Jean Castel à Argences avait fermé lors de la dernière grève Le collège Jean Castel à Argences avait fermé lors de la dernière grève
Le collège Jean Castel à Argences avait fermé lors de la dernière grève © Radio France - Philippe Thomas

La dernière journée de grève dans l'Éducation Nationale a entraîné la fermeture de certains établissements dans la région, faute d'enseignants. C'était le cas notamment à Argences, au sud de Caen, où la réforme voulue par Gabriel Attal, alors ministre de l'Éducation Nationale, est mal vécue. Le "choc des savoirs" va entraîner, selon un tract distribué par les professeurs du collège, "la suppression de la technologie en sixième (...) dans un monde toujours plus connecté, la réduction des heures de cours de maths et de français pour les sixièmes ou encore la suppression de toutes les heures de demi-classe dans plusieurs matières."

Et une mesure cristallise la colère : à la rentrée prochaine, les élèves de 6e et de 5e seront répartis en groupes de niveaux en français et en mathématiques. Puis, ce sera le tour des classes de 4e et de 3e l’année suivante. Bénédicte Lecerf, professeure d'anglais, résume l'état d'esprit général : "il y a deux choses. La première, c'est que scientifiquement, des études ont montré que les élèves faibles, s'ils restaient ensemble, ça ne les élevait pas. Et ce sera hyper stigmatisant quand on ira chercher nos élèves dans la cour en disant : voilà, on va prendre le groupe des faibles, le groupe des moyens, le groupe des bons. Deuxième chose, le gouvernement prétend que les élèves vont pouvoir progresser plus vite et pourquoi pas passer d'un niveau à un autre, mais ça c'est la théorie. Sur le terrain, on a vu nos ce qu'il en était de nos heures et il ne va pas être possible pour les élèves de passer d'un niveau à un autre. Ça veut dire que l'élève qui sera catalogué comme élève faible en début d'année restera toute l'année dans ce groupe. Ce n'est pas comme ça qu'on fait progresser les élèves."

Des enseignants en colère inspirés par Stromaë
Des enseignants en colère inspirés par Stromaë © Radio France - Philippe Thomas

Les enseignants dénoncent un manque de moyens

Christèle Louiset est professeure de mathématiques. Pour elle, cette réforme ressemble à "de la comm' mal gérée" : "on ne décide pas du jour au lendemain de tout changer en ayant une super idée. Ça ne marche pas et on ne nous donne pas les moyens pour faire. Il nous manque des heures. Clairement, on n'a pas suffisamment d'enseignants, donc on réduit les heures en mettant de plus en plus d'élèves par classe. Comme ça, on a l'impression qu'on ne manque pas de profs. Ça ne fonctionne pas parce que les élèves sont trop nombreux dans les classes. Dans les classes où ils sont trente, on ne peut pas s'occuper de chaque élève." Pour se faire entendre, les enseignants se préparent à mener d'autres actions.

Jeudi, lors de la première journée de mobilisation organisée partout en France, 15,6% des enseignants en primaire et 24,5% des profs en collège et lycée étaient en grève, d'après le Rectorat. Des chiffres qu'il faut au moins multiplier par deux selon les syndicats.

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