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Réforme des retraites : la ville de Nantes va aider les commerçants pénalisés par la mobilisation

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La mobilisation contre la réforme des retraites a des conséquences sur le chiffre d'affaires des restaurateurs nantais. Une baisse de 5 à 25% a été enregistrée en moyenne dans le centre-ville par le groupement des hôteliers-restaurateurs du Grand Ouest, représenté par Catherine Quérard.

Les restaurateurs estiment avoir perdu de 5 à 25% de leur chiffre d'affaires, notamment en raison des poubelles qui s'entassent. Les restaurateurs estiment avoir perdu de 5 à 25% de leur chiffre d'affaires, notamment en raison des poubelles qui s'entassent.
Les restaurateurs estiment avoir perdu de 5 à 25% de leur chiffre d'affaires, notamment en raison des poubelles qui s'entassent. © Radio France - Yves-rene Tapon

La grève des éboueurs est terminée depuis plus de deux semaines maintenant, et pourtant les poubelles débordent toujours à Nantes. Avec les montagnes de déchets qui se sont accumulées, le ramassage prend du temps, au détriment des commerçants et des restaurateurs, qui voient leur chiffre d'affaires baisser. "Comptez moins 5 à moins 25 % en moyenne dans le centre-ville de Nantes depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites", selon Catherine Quérard, la présidente du GNI (Groupement National des Indépendants dans le secteur de l'hôtellerie-restauration) du Grand Ouest.

"Nous avons une saison à lancer" - Marie, gérante d'un restaurant

Alors pour ces professionnels rencontrés dans le centre-ville de Nantes ce samedi 15 avril 2023, c'est le système D pour stocker les ordures. "C'est encore compliqué, parce que les éboueurs ne viennent toujours pas récupérer les cartons, explique Océane, 30 ans, qui travaille dans un restaurant asiatique. Je n'ai pas l'impression qu'il y ait une vraie organisation, chacun se débrouille comme il peut pour stocker où il peut."

Et les professionnels le voient : il y a moins de monde dans les restaurants et les boutiques. Cela se ressent sur le chiffre d'affaires. "Nous avons une saison à lancer, on va espérer que tout redevienne comme avant, confie Marie Paganelli, gérante du restaurant du même nom à Nantes. "Je ne demande pas la Lune, j'aimerais simplement que tout rentre dans l'ordre rapidement."

"On est dans le flou total" - Fabrice, serveur à Nantes

Pour Fabrice, serveur dans un bar-restaurant, il faudrait que la Ville propose des solutions. "On est dans le flou total et on se débrouille par nos propres moyens, déplore-t-il. On est obligés de prendre une petite camionnette de travail, d'aller déposer les ordures dans les conteneurs à droite et à gauche. On se sent délaissé par la Ville par rapport à ça."

Un constat également partagé par Valérie Oppelt, ancienne députée (Renaissance) de Loire-Atlantique et conseillère municipale d'opposition : "Je suis en contact avec certains commerçants, notamment du quartier Bouffay, qui subissent une perte de chiffre d'affaires très importante du fait de la situation particulièrement violente à Nantes, déclare-t-elle. L'image de Nantes est catastrophique en ce moment ; on y croise des rats et des corbeaux. Clairement, personnes ne profitent plus de la ville actuellement."

Un plan de relance pour aider les commerçants

La Ville de Nantes assure de son côté que le ramassage des ordures se fait petit à petit et qu'elle travaille à un plan de relance pour aider les commerçants du centre-ville : "Il y a une volonté et une impatience de voir un retour à la normale, reconnait Gildas Salaün, adjoint en charge du commerce à la Ville de Nantes, et pour anticiper le retour de la clientèle dans les cafés et restaurants qui ont été particulièrement affectés par cette période, nous travaillons avec les associations de commerçants à un plan de relance, pour donner envie de revenir dans le centre-ville. Il n'y aura pas un week-end où il n'y aura pas d'animations, donc autant d'occasions de venir profiter du centre-ville."

Pour Catherine Quérard, la présidente du GNI du Grand ouest, l'une des manifestations nantaises a été un véritable tournant en ce qui concerne le taux de fréquentation dans les bars et restaurants du centre-ville : "Les défilés syndicaux ont été très bien contenus jusqu'au 49.3. Ensuite, c'est une autre histoire, explique-t-elle. Les casseurs se sont mêlés aux défilés et l'ultra violence opérée est la cause des baisses de chiffre. Bien sûr, les poubelles sont un facteur, mais la Ville a cependant fait en sorte de ne pas aggraver les risques. La baisse est constatée par la fermeture des établissements liée aux violences et à la désertification de la ville. La situation est tendue et nous inquiète dans un contexte inflationniste, de coûts d'énergie et de recrutements difficiles."

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