Saint-Nazaire : le premier des "plus gros paquebots du monde" à tourner au GNL part pour ses essais en mer

Le paquebot Utopia of the Seas, commandé aux Chantiers de l'Atlantique par les américains de la Royal Caribbean, quitte le bassin C sur le port de Saint-Nazaire ce mardi, avec la marée haute vers 17h. Le géant de 362 m de long, dont la construction a commencé il y a seulement deux ans, part pour plus de trois jours d'essais mer entre Saint-Nazaire, Belle-Ile et Noirmoutier. Le retour est prévu samedi, dimanche au plus tard.

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Le paquebot en test entre Saint-Nazaire, Belle-Ile et Noirmoutier

Il s'agit de tester les accélérations, les freinages, les girations et autres virements de bord du paquebot. "Il faut pousser le bateau à son maximum. Par exemple, en termes de vitesse contractuelle, il doit monter à 22,5 nœuds", précise Florence Mauduit, responsable d'affaire aux Chantiers, chef de projet de l'Utopia.

Ces essais mer servent à vérifier que tous les systèmes fonctionnent et pas seulement au niveau de la propulsion, mais aussi par exemple en ce qui concerne la production d'eau ou encore les instruments de navigation. "Tout a été testé à quai, mais il faut vérifier tout cela en mer, en situation, évidemment".

Car il faut remplir le contrat aussi bien en termes de sécurité, de respect des normes, que de promesses faites à l'armateur, présent d'ailleurs à bord pour ces essais mer.

Des cuves de GNL et des moteurs dernier cri

Des essais qui représentent toujours "une phase clé dans la construction d'un paquebot". Peut-être encore plus cette fois-ci, car c'est le premier de la gamme des Oasis, la série des plus gros paquebots du monde, à tourner au GNL, au gaz naturel liquéfié. "Les moteurs aussi sont dernier cri, ce sont des prototypes, ils doivent nous permettre d'économiser en carburant et donc de réduire encore les émissions. On les a testés à quai, il faut le faire en mer".

C'est le troisième paquebot au gaz naturel construits aux Chantiers de l'Atlantique, mais "la difficulté avec celui-ci, c'est qu'il a fallu intégrer les cuves sur une série sur laquelle ce n'était pas prévu au départ, et donc changer tout le design sans perdre pour autant trop de place".

Conséquences directes : l'Utopia ne battra pas le record de capacité, car il faut de la place pour les quatre cuves de 2.500 m³ de GNL. Néanmoins, il reste un géant des mers avec ses 2.773 cabines dont 62 suites.

Plusieurs centaines de personnes vont travailler 24h/24

Pas question, par ailleurs, pendant ces essais en mer de perdre du temps sur les finitions. Plusieurs centaines de personnes resteront donc à bord durant ces quelques jours et continueront de travailler 24h/24. "Quand on rentrera des essais mer, ce sera la course finale jusqu'à la livraison, on se met à compter en jours et non plus en semaines ou en mois", précise Florence Mauduit. Chaque seconde compte.

L'Utopia of the Seas doit être livré à son armateur américain mi-juin pour une première croisière cet été. 7.000 passagers et 2.400 membres d’équipage seront alors à bord.

Avec une nouveauté cette année proposée par l'armateur  : des courts séjours de trois ou quatre jours entre Port Canaveral en Floride et l'île privée de la Royal Carribbean, CocoCay aux Bahamas. Objectif : attirer la clientèle de Disneyland, à Orlando.