Jeux paralympiques : "Je n'ai jamais lâché", l'athlète mosellan Michel Munsch "confiant" pour sa qualification
L'athlète non-voyant Michel Munsch, originaire de Sarreguemines, doit encore réaliser ses minimas pour espérer se qualifier aux Jeux paralympiques de Paris, qui commenceront à la fin du mois d'août. Il compte sur son nouveau guide, Romain Discher, pour "faire la différence".
"On est super confiants avec mon guide", assure l'athlète handisport Michel Munsch, originaire de Sarreguemines, invité de France Bleu Lorraine, mercredi 17 avril. À J-100 des Jeux olympiques de Paris 2024, le sportif non-voyant est en pleine préparation pour réussir à se qualifier pour les Jeux paralympiques, qui débuteront le 28 août. "Il nous reste cinq ou six meetings et je dois faire des minimas qui sont juste sous seize minutes, à 15min59s. Sachant que je détiens le record de France en 16min40s, on va avoir plusieurs occasions de décrocher ce billet", explique-t-il.
"Il y a un mois, on est partis sur un challenge un peu fou avec mon guide, Romain Discher", raconte l'athlète mosellan. "Pour la première fois, je me suis aligné sur du cross-country en étant non-voyant, attaché à Romain, et on a fait champion de France élite de la discipline. La semaine suivante, on a fait un superbe dix kilomètres au championnat de France, où l'on a battu notre record. Donc c'est vraiment de bon augure pour la suite."
"On a une complicité incroyable"
Michel Munsch avait déjà tenté de se qualifier pour les Jeux olympiques de Tokyo en 2021, sans succès. "Ce n'est même pas au niveau de l'endurance ou de la vitesse que ça s'est joué", affirme-t-il. "J'avais un autre guide à Paris. On ne pouvait pas souvent s'entrainer ensemble, donc on se voyait juste pendant les compétitions. Mais pour vraiment performer, quand on est attachés à son guide par un lien de 20 centimètres, il faut avoir une superbe synchronisation. Aujourd'hui, je m'entraine beaucoup plus souvent avec Romain, et je pense que c'est ça qui fera la différence."
"Ce sont mes yeux, tout simplement", confie le sportif non-voyant, dont la vue s'est progressivement dégradée depuis un grave accident en 2005. "C'est lui qui me donne toutes les informations. Il me dit où sont les obstacles, quand il faut doubler d'autres concurrents, etc. Il doit aussi tout le temps m'encourager à me dépasser. Le guide doit être plus fort que l'athlète, sans jamais être dans le rouge. Romain est très fort, c'est un athlète de haut niveau en course d'orientation, donc j'ai vraiment de la chance de l'avoir à côté de moi. C'est le fils de mon entraineur, on a une complicité incroyable."
"Un aboutissement du travail acharné"
Le 10 avril, Michel Munsch a lancé un appel sur les réseaux sociaux, pour trouver un deuxième guide. "Ça va me servir si jamais Romain n'est pas disponible", explique-t-il. "Lui aussi, il a sa carrière de sportif de haut niveau à côté, avec des championnats de France. Donc Romain restera le guide numéro un, mais au cas où il se blesse, il me faudra absolument un autre guide."
Pour l'athlète handisport, ces Jeux paralympiques "représentent énormément". "Après mon accident, les médecins me disaient que si je pouvais remarcher un jour ce serait déjà une grande victoire. Donc c'est vraiment un aboutissement du travail acharné", affirme le Mosellan. "Je n'ai jamais rien lâché, et arriver aujourd'hui là où j'en suis, à viser une qualification aux Jeux paralympiques chez nous, c'est vraiment que du bonheur. Je n'arrive même pas à imaginer..."
