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Métrocâble entre Fontaine et Saint-Martin-le-Vinoux : le rapport de la commission d'enquête jette un froid

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La commission d'enquête publique a rendu ce mardi 26 mars un avis globalement négatif sur le projet de liaison par câble entre Fontaine et Saint-Martin-le-Vinoux (Isère). Le rapport s'est notamment positionné défavorablement sur la déclaration d'utilité publique.

La station Oxford imaginée pour le futur projet de transport par câble. La station Oxford imaginée pour le futur projet de transport par câble.
La station Oxford imaginée pour le futur projet de transport par câble. - Groupe 6

Le rapport d'enquête sur le Métrocâble dans la métropole grenobloise était attendu tant par les opposants que par le SMMAG (syndicat mixte des mobilités de l’aire grenobloise), porteur de ce projet entre Fontaine et Saint-Martin-le-Vinoux (Isère). Le moins que l'on puisse dire est qu'il jette un froid sur ce dernier. Menée du 6 novembre au 21 décembre 2023, l'enquête publique organisée par le préfet de l'Isère rend notamment un avis défavorable sur la déclaration d'utilité publique, mais aussi sur les autorisations environnementales. Le rapport a été publié ce mardi sur le site internet de la préfecture de l'Isère. Même si la commission ne rend qu'un avis et que la décision finale peut "être prise malgré son avis défavorable", le rapport compromet sérieusement la réalisation du projet.

Un "tracé inutilement complexe", pas "décarboné"

Si la commission d'enquête reconnaît que "le transport par câble urbain bénéficie d’une image très positive" et qu'il permettrait de franchir des obstacles telles que "les rivières Drac et Isère, l’autoroute A 480, la RN 481, les voies de chemin de fer", elle en pointe néanmoins les limites en termes d'utilité publique. Par exemple, la construction puis l'entretien de la liaison aérienne par câble serait trop consommatrice en CO2. "Le projet envisagé ne peut être qualifié de décarboné", assène le rapport.

Le tracé retenu est "inutilement complexe", ajoute la commission d'enquête. "Il conduit à un budget d’investissement trop élevé et à une consommation énergétique trop importante qui obère un gain en C02 déjà ténu. Sur ces critères, un tracé direct entre Fontaine et la Presqu’île à Grenoble aurait eu un moindre impact et renforcé le bilan socio-économique". Le rapport dénonce aussi "des nuisances pour quelques riverains". "Le SMMAG a pris le maximum de dispositions pour limiter ces nuisances au niveau de la construction de l’infrastructure. Néanmoins, le phénomène d’émergence et le cas particulier de l’Argentière n’ont pas été pris en compte", peut-on lire.

Le plan local d'urbanisme intercommunal (PLUI) à revoir

La commission d'enquête dit s'être prononcée favorablement sur ce point, mais seulement si le PLUI Grenoble-Alpes-Métropole est mis à niveau. En effet, le SMMAG (syndicat mixte des mobilités de l’aire grenobloise), maître d'œuvre du projet, s'est engagé à effectuer des ajustement pour rendre son projet compatible avec le PLUI. Par exemple, dans ce plan d'urbanisme, les pylônes ne peuvent pas excéder une hauteur de plus 15 mètres. Or, pour l'instant, "les pylônes P6 et P7 sont d’une hauteur respective de 29,70 m et 26,10 m", indique le rapport.

La commission d'enquête note que le SMMAG a bien rempli le cahier des charges pour acquérir les surfaces nécessaires à l'installation des pylônes qui permettraient au Métrocâble de fonctionner. "Dix neufs propriétaires potentiels ont été notifiés par courrier recommandé avec accusé de réception, la totalité des courriers ayant atteint leurs destinataires, soit directement, soit par l’intermédiaire d’un membre de la famille", précise l'enquête. "La procédure pour la cessibilité des biens situés dans l’emprise foncière du projet", peut donc continuer.

Avis défavorable à la demande d'autorisation environnementale

Le rapport d'enquête remet en cause l'affirmation contenue dans la demande de dérogation du SMMAG. Il indique que son projet permettrait de lutter contre le changement climatique. La commission estime que "le projet ne permet qu’une très faible diminution des polluants atmosphériques", partageant le même avis que celui de l'Autorité environnementale. En effet, "la commission d’enquête constate que le report modal de la voiture vers le câble est très faible : à la mise en service du câble en 2025, 93 % des usagers seront reportés depuis les transports en commun, 2 % depuis la marche à pied et 5 % depuis la voiture soit environ 150 voitures en moins".

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