À Rennes, on met les camions sur des trains

À l’heure de la transition écologique et de la décarbonation des activités, le fret ferroviaire est une des alternatives possibles. Il s’agit de transporter des marchandises par la voie ferrée plutôt que par la route. Pour une même tonne transportée, le fret ferroviaire consomme six fois moins d’énergie que la route et émet neuf fois moins de CO2.

Si la France est en retard en Europe, la Bretagne l’est encore plus. La part du fret ferroviaire est de 1,4% dans la région, contre 9% au niveau national. L’objectif du gouvernement en 2021 est de passer à 18% en 2030, puis à 25% en 2050. En Bretagne le Contrat de Plan État-Région (CPER) 2021-2027 prévoit de consacrer 64,3 millions d’euros au fret ferroviaire, notamment en réhabilitant des voies ferrées portuaires à Brest et Lorient (six millions d'euros), en remettant en état des lignes dites capillaires, comme Auray-Pontivy-Saint Gerand (40,3 millions d'euros) et en développant le terminal combiné rail-route de Rennes (15 millions d'euros).

À Rennes, Plaine de Baud, le terminal combiné rail-route, qui appartient à SNCF Réseau, est exploité par le groupe Lahaye Global Logistics. Ici, l’entreprise transfère les caisses (les remorques) du camion au train et vice-versa. Le train peut alors mesurer 800 mètres de long et accueillir 40 de ces caisses. Transportant jusqu’à 1.700 tonnes, il remplace donc 40 poids lourds.

Pour le moment, la plateforme rennaise enregistre cinq allers-retours par semaine avec Lyon et trois avec Lille. À Lille, même ballet, les caisses sont déchargées sur de nouveaux camions, qui vont desservir les clients, voire aller aux ports tous proches de la mer du Nord (Dunkerque, Rotterdam, Zeebruges ou Anvers).