Passer au contenu

Stade Rennais - Stade Brestois : un derby entre amis

Le Stade Rennais reçoit le Stade Brestois ce dimanche au Roazhon Park pour la 31e journée de Ligue 1. Ce derby breton est le plus apaisé des rivalités, illustré par les bonnes relations historiques entre dirigeants. Qu'importe la récente sollicitation brétilienne pour le finistérien Lees-Melou.

Les dirigeants rennais (à gauche) et brestois (à droite) entretiennent historiquement de bonnes relations Les dirigeants rennais (à gauche) et brestois (à droite) entretiennent historiquement de bonnes relations
Les dirigeants rennais (à gauche) et brestois (à droite) entretiennent historiquement de bonnes relations - Nicolas Creach / Nicolas Blanzat

Ce dimanche, le Stade Rennais et le Stade Brestois s'affrontent au Roazhon Park pour la 31e journée de Ligue 1, avec un enjeu fort sur le plan sportif pour les deux clubs : troisième, Brest rêve d'Europe et de Ligue des Champions, et espère résister à la pression de Lille et Nice qui poussent derrière les Finistériens ; tandis que Rennes, septième, aimerait rejoindre au plus vite le top 6 pour assurer une nouvelle qualification directe pour la Coupe d'Europe. Mais, pour les deux clubs bretons, cet enjeu n'empêche pas des relations cordiales et même amicales entre dirigeants des deux clubs.

Président du Stade Rennais, Olivier Cloarec a travaillé cinq ans au Stade Brestois

L'un de ceux qui symbolisent le mieux cette entente, aujourd'hui, est le président du Stade Rennais, Olivier Cloarec. Finistérien de naissance, il œuvre, dans son parcours, par deux fois au Stade Brestois. D'abord de 2004 à 2008 comme responsable billetterie, merchandising, communication et marketing, puis en 2012-2013 comme responsable du projet de création du nouveau centre d'entraînement. Alors, quand on lui demande la nature des relations entre les deux clubs, la réponse est claire. "Elles sont bonnes, voir très bonnes et ce depuis longtemps. Je ne ressens pas de rivalité" fait valoir le natif de Pont-l'Abbé. "Mon passé brestois fait que je connais beaucoup de gens toujours en poste aujourd'hui : les frères Le Saint, qui étaient partenaires du club à l'époque où j'y travaillais. Ils sont dans le staff sportif désormais mais Bruno Grougi, Yvan Bourgis et Julien Lachuer étaient joueurs à cette époque. Christophe Revel était notre gardien quand je travaillais au Vannes OC (de 2008 à 2012). Et je travaillais déjà à l'époque avec Pascal Robert, l'actuel directeur général brestois, avec qui j'ai toujours des contacts réguliers. Je pense qu'il y a beaucoup de respect entre les deux clubs".

Pascal Robert et Olivier Cloarec ensemble, le pinceau en main sous la tribune Pen Huel

A la pointe du Finistère, Pascal Robert acquiesce. "Je connais Olivier depuis 20 ans. Il est arrivé ici en 2004, lors de notre remontée en D2. Depuis, nous nous sommes liés d’amitié. Olivier a connu une évolution fulgurante remarquable et n’a jamais changé. J’étais très heureux de sa nomination à la présidence du Stade Rennais. Olivier, c’est la gentillesse, la compétence et surtout une grande humilité. Nous échangeons régulièrement sur les résultats et l’actualité de nos clubs. Je me rappelle encore quand, tous les deux avec Jean-Luc Le Magueresse, nous repeignons l’espace de réception sous la tribune Pen Huel. C’était une autre époque, mais ces souvenirs nous ont marqués. Il était également souvent de la partie pour accompagner nos partenaires et moi-même dans des déplacements européens".

Car, comme on le constate souvent chez les supporters - malgré quelques bagarres déplorables entre ultras des deux camps ces dernières années - Rennes et Brest n'apparaissent pas comme rivaux. Brest réserve son animosité footballistique à Guingamp et Lorient, Rennes à Nantes et Guingamp. "C'est assez logique" reprend Olivier Cloarec, "c'est le derby breton avec la plus grande distance entre les deux villes, avec près de 250 kilomètres par la route".

"Entre clubs amis, ça ne se fait pas"

Pourtant, début 2024, les bonnes relations sont mises à l'épreuve au coeur d'une saison inhabituelle avec des Brestois en haut du classement, et des Rennais dans la deuxième moitié de tableau. Resplendissant chez les Ty Zefs, le milieu Pierre Lees-Melou est courtisé par le Stade Rennais pour un transfert au mercato hivernal. Cette approche déplaît au président brestois et provoque l'une de ses rares sorties médiatiques mi-janvier. " Entre clubs amis, ça ne se fait pas " dit alors Denis Le Saint. Trois mois plus tard, cet épisode appartiendrait au passé, selon son homologue rennais Olivier Cloarec. " Il y a en effet eu un petit sujet à ce moment-là, mais je ne crois pas que ça ait laissé de traces. J'ai croisé Grégory Lorenzi (le directeur sportif du SB29) et Denis Le Saint lors du match Lens-Brest, la veille de notre match à Lille, et on a discuté normalement".

Saison singulière, rivalité le temps de 90 minutes

Alors que la hiérarchie reste singulière à quatre matchs de la fin de la saison, avec des Brestois sur le podium, et en quête d'une qualification directe pour la Ligue des Champions, et des Rennais lancés dans un sprint pour arracher une place européenne, les dirigeants des deux clubs se font plus cocardiers. "Ce match est un joli clin d’œil. Nous plaisantons sur cette rencontre à venir, malgré l’importance de ce match pour les deux clubs" confie Pascal Robert, "mais, attention, il y aura quand même une rivalité" rétorque Olivier Cloarec, "avec d’ailleurs un parcage plein et 1270 supporters brestois. Et sans doute aussi quelques Finistériens dans les autres tribunes, même si je fais confiance à nos supporters avec un stade à guichets fermés ! " Dans la cité du Ponant, Pascal Robert a bien conscience que l'année est historique et que Brest n'a pas l'envergure de Rennes. "Nous sommes deux clubs différents et nous n’avons pas du tout les mêmes objectifs. Nos relations sont saines et nous hésitons pas à échanger et à partager pour s’accompagner quand c’est nécessaire". Ce dimanche, ils ne seront rivaux que le temps de 90 minutes.

undefined