Pays de Craon : les sept déchèteries en accès restreint à partir de cet été

Il faudra bientôt montrer patte blanche. La communauté de commune du Pays de Craon va mettre en place, au mois de juin 2024, un système de contrôle d'accès pour les sept déchèteries de la collectivité. Les usagers auront la plaque de leur voiture qui sera scannée afin de lever une barrière filtrante à l'entrée des sites.

Avant de prendre cette décision, la communauté de commune a sorti la calculatrice. Chaque année, environ 15 % des déchets sont jetés par des personnes qui n'habitent pas le pays de Craon. Ça représente plus de 100 000 euros de dépense pour les déchèteries. Pierrick Gilles est vice-président, en charge notamment des déchets : "Nous avons observé que la plupart des déchèteries aux alentours ont déjà mis en place des restrictions. Certaines entreprises viennent donc jeter gratuitement leurs déchets chez nous."

400 000 euros d'investissement

Autre constat : l'augmentation de la taxe payée par la déchèterie à l'État. Elle est passée de 45 euros par tonne en 2020, à 185 euros cette année. Afin de ne pas payer cette taxe sur des déchets qui ne viennent pas de la collectivité, les élus ont donc décidé de mettre en place un contrôle d'accès : "l'investissement aujourd'hui est de 400 000 euros sur les sept déchetteries, ils vont être remboursés en deux, voire trois ans", explique le vice-président.

Une plateforme d'inscription sera mise en place sur les sites des communes au mois de mai. Chaque habitant devra renseigner sa plaque d'immatriculation, qui sera ensuite scannée pour ouvrir la barrière de la déchèterie. Les foyers peuvent déclarer autant de voitures qu'ils veulent et il n'y aura toujours pas de limite de poids. 
Pierrick Gilles rassure aussi, il y aura un temps d'adaptation "On sera tolérants notamment sur le premier passage, s'il a oublié de s'inscrire, il pourra rentrer avec un interphone et se signaler à l'agent".
De quoi continuer à remplir les quelque 3 500 tonnes par an des déchetteries du Pays de Craon.

Les usagers, eux, sont plutôt satisfaits de cette décision : "Si on paye pour notre déchèterie, ce n'est pas pour que d'autres puissent en profiter", lance-t-on sur le marché de Cossé-le-Vivien. "Je trouve que c'est une bonne idée, en soi ça ne change rien pour nous, les habitants !", se réjouit Géraldine.

La crainte des dépôts sauvages

Deux réticences remontent cependant ; la première exprimée par Dominique "Je me demande si on va être aidé pour les démarches sur internet, parce que ce n'est pas mon fort !", sourit le retraité.
Une seconde inquiétude se fait davantage présente sur le marché, "Je me demande où vont aller les personnes qui venaient de l'extérieur si elles n'ont plus d'accès. Il vaut mieux venir à la déchèterie que de laisser ça sur le bord des routes", se questionne une habitante de Cossé-le-Viven, "il ne faudra pas s'étonner si on voit malheureusement plus de dépôts sauvages", complète une mère de famille de Méral.

Il y a quelques jours, le maire de Méral a d'ailleurs déposé une plainte pour pollution environnementale après avoir découvert un dépôt sauvage dans un chemin de randonnée.