EN IMAGES - Le fléau des marchands de sommeil très présent à Limoges
Le fléau des marchands de sommeil est une réalité à Limoges, et les pouvoirs publics ont conscience. Reportage dans un de ces logements insalubres loués par des propriétaires peu scrupuleux principalement à des personnes en situation de précarité.
C'est l'incendie d'un immeuble de la rue Charles Michels à Limoges qui a relancé la question de l'habitat insalubre et du fléau des marchands de sommeil. L'une des habitantes de cet immeuble, évacuée à temps, nous avait en tout cas parlé de logements sales et peu entretenus. À Limoges, la pratique est courante et est prise au sérieux par les services de la ville et de justice.
D'abord, que qualifie-t-on lorsque l'on parle de marchand de sommeil ? Il s'agit d**'une pratique visant à louer des biens, très souvent dans un état lamentable**, à des personnes en situation de grande précarité en leur faisant prendre des risques. C'est le cas, par exemple, dans un immeuble de la rue Théodore Bac à Limoges, à quelques mètres seulement de la place Marceau.
Des conditions de vie insalubres
Dans cette partie d'un ancien hôtel se trouvent sept logements. Des chambres d'à peine 20 m² louées 350 euros, deux par étage et avec une douche et un semblant de cuisine sur le palier. Des crottes de souris jonchent le sol, c'est là que vit Bafodé, un Guinéen régularisé. Il est arrivé en 2019 à Limoges et refuse maintenant de payer son loyer. "On m'a dit ne t'inquiète pas on va tout régler. Il n'y a rien qui marche", dit-il, excédé car même la chasse d'eau est hors service.
Sans parler des moisissures au plafond dans sa chambre, "s'il pleut l'eau coule et on ne peut pas dormir ici", poursuit-t-il, lui qui ne peut pas brancher d'appareil électrique dans son logement. Et Bafodé est loin d'être le seul dans cette situation. Ses voisins de palier, une famille de Bulgares, se contentent de ce logement, sous peine de vivre dans la rue rapporte notre reporter. Une situation à peine imaginable en 2023, en plein centre-ville de Limoges et à seulement quelques pas de la place Marceau.
"C'est trop dégueulasse" - Bafodé
Un problème, un fléau même, de l'habitat insalubre connu des services de la ville de Limoges. "On sait qu'il y a certaines adresses, certains propriétaires aussi qui ne sont pas regardants sur les biens qu'ils louent", explique Catherine Mauguien Sicard, adjointe à la ville de Limoges. "Le problème c'est que l'on ne peut pas rentrer dans ces logements sans y avoir été invité de quelque manière que ce soit", précise encore l'élue. "On est souvent sur des populations sans-papier et qui n'ont pas les réflexes de se tourner vers les services compétentes d'hygiène et de santé de la ville de Limoges par exemple", termine-t-elle.
Rappelons que louer un logement indigne en France est passible de cinq ans d'emprisonnement et de 150.000 euros d'amende. Des peines pouvant être augmentées si plusieurs locataires, notamment des mineurs, sont concernés.
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