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"Echappe à la police en moins de 30 minutes", un escape game organisé par des étudiants de Bordeaux

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Un escape game pour "échapper à la police en moins de 30 minutes", c’est l’idée du collectif militant des étudiants de Bordeaux Montaigne, mobilisés depuis le 15 mars contre la réforme des retraites. Vendredi 28 avril, une vingtaine d’étudiants ont suivi ce "jeu didactique".

Dans l'amphithéâtre Papy Lefebvre du campus de Pessac, les participantes ont 30 minutes pour résoudre les énigmes et récolter des objets. Dans l'amphithéâtre Papy Lefebvre du campus de Pessac, les participantes ont 30 minutes pour résoudre les énigmes et récolter des objets.
Dans l'amphithéâtre Papy Lefebvre du campus de Pessac, les participantes ont 30 minutes pour résoudre les énigmes et récolter des objets. © Radio France - Sego Raffaitin

"Vous êtes des manifestants et vous voyez du coin de l'oeil que des CRS ont bloqué toutes les rues autour de vous : vous êtes nassés, encerclés." Le scénario du jeu est celui que Seth, 21 ans, étudiant en licence de lettres a déjà vécu lors de manifestations "sauvages", non déclarées. Pour sortir, les participants doivent trouver dix objets et résoudre des énigmes en répondant à des questions. "L'idée, ce n'est pas d'inciter les personnes à faire des manifestations non déclarées, mais simplement de leur indiquer la meilleure manière de le faire, ce qui est légal ou non, ce qui peut leur être utile."

"Le code, c'est 49.3 !"

Pour cela, des énigmes, des codes à déchiffrer, le tout agrémenté de références militantes. "J'ai trouvé le code, c'est 49.3" s'amuse Jade, en ouvrant le cadenas qui scellait la fermeture d'un sac à dos. Parmi les épreuves, des questions : est-il illégal de participer aux manifestations non déclarées, de les organiser, de porter un casque en manifestation ou encore de résister lors d'une interpellation ? Les quatre participantes de la session ont beau être expérimentées, elles n'ont pas toutes les réponses. "Je ne savais pas qu'on ne pouvait pas porter de casque, ou se débattre lors d'une arrestation" s'exclame Ilhana, à la fin du jeu. "Moi, je n'avais pas pensé au déodorant, pour ne pas sentir la lacrymo" s'étonne Ninon. Car avec les énigmes, les joueuses ont dû récolter des objets : le déodorant, des papiers d'identité, le numéro d'un avocat, du sérum physiologique, ou encore une bouteille d'eau... "Ce sont des objets dont on se sert en manifestation" explique Seth.

La réaction de l'Université

L'idée a surpris l'Université, le directeur adjoint du cabinet de Bordeaux Montaigne, Kevin Dagneau n'a été informé du thème de la journée qu'une fois que celui-ci était annoncé sur les réseaux sociaux. "Potentiellement, selon la manière dont il est traité, il peut être délicat dans le cadre de l'Université. Parler des violences policières, c'est une chose, les mettre en scène, ç'en est une autre..." Mais pas question d'interdire l'activité, cela n'a jamais été fait jusqu'ici pour les conférences et débat organisés depuis le début de la mobilisation étudiante, le 15 mars. Kevin Dagneau tient à maintenir le dialogue avec des étudiants qui, selon lui, "ont vraiment envie de se mobiliser dans l'Université plutôt que contre l'Université."

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