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Le syndicat étudiant Unef tente d’introniser des toilettes non genrées à l’IUT Bordeaux Montaigne

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Le syndicat étudiant Unef fait circuler une pétition depuis le 22 mai afin de créer des toilettes non genrées au sein de l’IUT Bordeaux Montaigne. La pétition a recueilli plus de 150 signatures et le débat est lancé dans les murs de l’établissement.

L'UNEF a installé des écriteaux "toilettes inclusives" à l'IUT Bordeaux Montaigne suite à une pétition. L'UNEF a installé des écriteaux "toilettes inclusives" à l'IUT Bordeaux Montaigne suite à une pétition.
L'UNEF a installé des écriteaux "toilettes inclusives" à l'IUT Bordeaux Montaigne suite à une pétition. © Radio France - Margaux Bongrand

L’Unef (l'Union nationale des étudiants de France) réclame, via une pétition lancée le 22 mai dernier, des toilettes non genrées au nom "de l’inclusivité et de l’égalité", explique Lola, militante pour le syndicat étudiant. La démarche a été initiée face à "un besoin des étudiants et étudiantes", argumente Lola. L’idée étant, d’une part, de désengorger les toilettes des filles, sujettes à de longues files d’attentes aux intercours, et d’autre part, de ne pas exclure les personnes non binaires ou transgenres. Le syndicat propose un simple changement d’affichage ne nécessitant pas de travaux, en remplaçant les écriteaux hommes et femmes sur les portes de chaques toilettes de l'établissement par des logos neutres.

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"Que l’on se sente toutes et tous à l’aise à l’IUT"

Plus de 150 étudiants ont signé la pétition (sur près de 1000 étudiants à l'IUT cette année) si bien que l’UNEF a décidé de réaliser la manipulation de son propre chef ce mardi. Une "semaine d’essai" pour prouver à la direction de l’IUT la faisabilité de la démarche au moindre coût, ainsi que pour observer et collecter les réactions des étudiants de l’établissement.

Dans les couloirs, l’initiative est plutôt bien reçue. Mathéo, 19 ans et en BUT Animation, est "100% d’accord. Ça ne me change rien, même si je pense que je vais instinctivement toujours aller à gauche, car c’était là les toilettes des garçons."  Mélina non plus n’est pas perturbée : "Moi, ça ne va rien me changer, mais je pense que ce sera plus simple pour certaines personnes. C’est bien de pouvoir inclure tout le monde et que l’on se sente toutes et tous à l’aise à l’IUT."

Sa camarade en carrières sociales, Clara, est plus nuancée : "Des toilettes inclusives, c’est bien, il faut peut-être en mettre une ou deux. Mais l’imposer dans tout l’établissement pour des personnes qui ne veulent pas trop partager leur intimité avec des hommes ou des femmes, ça ne nous laisse pas trop le choix non plus..."

La demande de toilettes inclusives ne fait pas l’unanimité. D’autres sont bien plus réticents à l’idée. L’UNI, le syndicat étudiant opposé à l’Unef ne considère pas vraiment la démarche. "J’ai cru à une blague. Cette pétition ne représente rien ni personne, elle n’a aucune légitimité", argue Dominique Organ, son représentant. Fermement opposé à l’appellation "toilettes non genrées", il reconnait néanmoins un problème de toilettes au sein de l’IUT et est ouvert à la possibilité de mettre en place des WC mixte : "Il y a la volonté de mettre de l’idéologie. On impose cette manière de voir et de penser à tout le monde. On est là pour étudier, pas pour faire de la politique", continue Dominique Organ.

La direction plutôt favorable

Certaines étudiantes ont des appréhensions quant au partage des toilettes avec des hommes, que ce soit en termes de sécurité ou de propreté, ce qu’affirme "pouvoir comprendre" l’Unef qui invite les étudiants à les contacter pour trouver une solution qui convienne au plus grand nombre. Des discussions sont engagées avec la direction de l’IUT pour savoir si l’affichage neutre sur les portes de toutes les toilettes peut être pérennisé. Le président de l’Université Bordeaux Montaigne n’y voit "pas d’inconvénients". "On peut très bien avoir des toilettes genrées et des toilettes non genrées dans un établissement comme à l’université. Si on peut régler facilement le problème pour que tout le monde se sente bien, il faut le régler sans poser d’autres problèmes à d’autres personnes", tranche Lionel Larré.

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