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"Antibiotiques, antidiabétiques, analgésiques, ça tourne", les pharmacies limousines face à une pénurie de médicaments

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C'est une situation extrêmement problématique qui ne touche pas que les pharmacies en Limousin. Toute la France doit faire face à des pénuries de médicaments, sur "l'ensemble du répertoire", explique le syndicat des pharmaciens de la Haute-Vienne.

Pharmacie de ville (illustration). Pharmacie de ville (illustration).
Pharmacie de ville (illustration). © Radio France - Anne-Gaëlle Yano-Mifa

"Par exemple, je veux commander du trulicity, un antidiabétique. J'interroge tous les grossistes et là, vous le voyez à l'écran : manque transitoire, manque quota fournisseur etc", note Younès Khiyati, pharmacien en centre-ville de Limoges. Lui comme d'autres de ces collègues sont confrontés à des ruptures de stock de certains médicaments depuis plusieurs mois.

"Antibiotiques, médicaments de la sphère psychiatrique, ce sont des ruptures tournantes", continue Younès Khiyati. "C'est très chronophage parce qu'il faut faire cette manipulation pour chaque médicament tous les jours et plusieurs fois par jour car c'est la règle du premier arrivé, premier servi", explique-t-il encore.

Plus de 4900 signalements de ruptures de stock fin 2024

"C'est une réalité sur la Haute-Vienne", prévient Marion Lemaire, co-présidente du syndicat des pharmaciens du département. "On est sur des molécules courantes, essentielles, notamment les antidiabétiques injectables. On a du arrêter des traitements à cause de tensions et ruptures d'approvisionnement", dit-elle encore.

Selon, ce phénomène "complexe" peut s'expliquer par la hausse de la consommation de médicaments dans le monde, notamment en Inde et en Chine où sont produits "80% des molécules, des matières premières, sont fabriquées dans ces pays". "On va dire, de façon simple et vulgaire, que le gâteau est le même pour plus de personnes et que la production n'a pas suivi", explique Marion Lemaire.

Un casse-tête chronophage

Les médecins sont aussi impactés par cette pénurie. "On doit faire avec les pharmaciens qui nous appellent parce qu'ils n'ont pas les médicaments que l'on a prescrits. Alors il faut trouver des alternatives, sans compter le stress de certains patients à qui on doit dire que leurs médicaments qui les soulagent ne sont pas disponibles. On est pas habitué à ça en France où on a toujours eu tous les médicaments", ajoute Mathilde Lacourcelle du syndicat MG France en Corrèze et médecin généraliste sur la commune de Corrèze.

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