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Mort d'Alaïs à Montpellier : un des complices du proxénète donne sa version des faits

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Alaïs, 19 ans, a été frappée à mort en février 2020, chez elle à Montpellier, par le proxénète avec qui elle avait pris ses distances. Ce dernier s'est pendu en prison 10 jours avant l'ouverture du procès. Mercredi, un des deux accusés jugés pour complicité a donné sa version des faits.

La cour d'assise où se déroule le procès La cour d'assise où se déroule le procès
La cour d'assise où se déroule le procès © Radio France - Salah Hamdaoui

Invité par la présidente de la cour d'assises de l'Hérault à expliquer comment il s'est retrouvé impliqué dans cette affaire, Driss N. reconnaît avoir accepté d'aider Quentin Robert, proxénète à Béziers qui s'est suicidé dans sa cellule le 16 mars, à dépouiller une prostituée qui avait pris ses distances avec lui en s'installant à Montpellier. Elle y louait un petit appartement, via Airbnb, situé près de la gare Saint-Roch, pour y recevoir ses clients. En signe de représailles, il est question de récupérer 10.000 euros et de faire ensuite moitié-moitié.

L'appât du gain

Le soir du 9 février 2020, habillés tout en noir et le visage dissimulé, ils parviennent à s'introduire de force chez Alaïs. Une connaissance, chargée de la protéger, et un client qui s'apprêtait à partir sont alors tenus en respect par Driss N, arme à la main, pendant que Quentin Robert, qui préférait être appelé Jo, massacre littéralement la jeune femme pour se faire remettre l'argent qu'elle n'a jamais donné.

Driss N, 27 ans, garantit qu'il a tenté, à trois reprises, de mettre un terme au déchaînement de violence, "'j'ai essayé de l'en empêcher, mais il voulait l'achever" se défend-il. Les deux témoins le contredisent : il est intervenu une seule fois selon eux, tout à la fin, et ensuite les deux agresseurs sont repartis. Trop tard, à l'arrivée des pompiers, Alaïs était à l'agonie.

"Il voulait l'achever"

La présidente de la cour aimerait comprendre comment Driss N. s'est laissé embarquer dans une affaire aussi sordide. Comparé à Quentin Robert qui a passé 16 ans sur 32 derrière les barreaux, lui n'a rien d'un grand délinquant. Du reste, il est entouré par une famille attentionnée. "Moi-même, je ne comprends pas", il invoque de "mauvais choix" et de "mauvaises fréquentations".

Une des jurés rappelle à l'accusé que la victime avait le même âge que sa petite sœur. Et elle s'interroge : aurait-il accepté de participer à cette expédition punitive si Alaïs n'avait pas été une prostituée ? "Personne ne mérite ça" dit-il à voix basse. La présidente insiste alors : "Pourquoi ne pas avoir fait machine arrière" quand il a en eu l'occasion ?

"J'aurai dû partir, j'ai fait une erreur" admet Driss

Driss N. explique qu'il a eu peur que Quentin Robert s'en prenne à lui et le poignarde à son tour, qu'il a été "dépassé par les événements". Sauf que. Alors qu'Alaïs baigne dans son sang, entre la vie et la mort, il a tout de même la présence d'esprit de prendre trois montres et deux téléphones portables, en repartant de chez elle.

Ce jeudi, c'est l'autre accusée, Priscillia H., 32 ans, qui pourra s'expliquer sur les faits. Elle comparait elle aussi pour complicité d'extorsion avec violences ayant entraîné la mort. Elle ne se trouvait pas dans l'appartement, mais c'est elle qui a "recruté" Driss N. Elle attendait dans la voiture pour le ramener, lui et Quentin Robert, à Béziers. Le verdit doit être rendu vendredi.

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