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"Ce procès ne servira à rien" : des parties civiles en colère quittent le procès Monique Olivier

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Coup d'éclat ce vendredi à la cour d'assises des Hauts-de-Seine qui juge Monique Olivier pour complicité dans les affaires Domèce, Parrish et Mouzin. Les parties civiles ont demandé à interroger l'accusée, mais le président a refusé. Me Seban et le père d'Estelle Mouzin ont quitté la salle.

Eric Mouzin, le père d'Estelle Mouzin, quitte en colère la cour d'assisds où est jugée Monique Olivier. Eric Mouzin, le père d'Estelle Mouzin, quitte en colère la cour d'assisds où est jugée Monique Olivier.
Eric Mouzin, le père d'Estelle Mouzin, quitte en colère la cour d'assisds où est jugée Monique Olivier. © Maxppp - Olivier Lejeune

Monique Olivier, l'ex-femme du tueur en série Michel Fourniret, est jugée depuis quatre jours aux assises à Nanterre pour complicité dans trois crimes : l'enlèvement et la mort de Marie-Angèle Domèce (1988), Joanna Parrish (1990) et Estelle Mouzin (2003). Ce vendredi, l'audience a tourné à l'affrontement entre certaines parties civiles et le président de la cour d'assises, Didier Safar.

En milieu d'après-midi, alors que la cour entend une série de témoins proches de Marie-Angèle Domèce, disparue il y a 35 ans dans l'Yonne, l'avocat des parties civiles, Didier Seban vient à la barre et interpelle le président, Didier Safar. "Vous nous interdisez d'interroger Monique Olivier", s'agace l'avocat. Depuis quatre jours, le président refuse que les parties civiles posent des questions à l'accusée au milieu des témoignages.

"Il faut qu'elle puisse répondre quand monsieur Bérardet (un gendarme de Dijon venu témoigner le matin même) nous dit qu'il y a 35 crimes de Michel Fourniret", estime Didier Seban, "je vous l'ai dit hors de l'audience, je vous le redis publiquement".

"Si vous continuez comme vous faites, du point de vue des victimes, ce procès ne servira à rien" - Me Seban

"Tout le monde vous dit que, pour interroger Monique Olivier, il faut du temps", ajoute l'avocat, "si vous ne voulez pas de réponse, continuez comme vous faites. Du point de vue des victimes, ce procès ne servira à rien, les familles sont en colère. Pour une affaire de cette importance, qu'on n'ait que trois après-midi pour l'interroger, je ne comprends pas. Il est anormal qu'on nous interdise d'interroger Monique Olivier."

Didier Seban rappelle publiquement que Didier Safar présidait déjà le procès du couple Fourniret pour le meurtre de Farida Hammiche, aux assises des Yvelines en 1988. A l'époque, il avait demandé à Michel Fourniret de se taire. Et en réaction, l'accusé avait décidé de ne plus du tout parler.

Le père d'Estelle Mouzin quitte l'audience

Mais Didier Safar refuse d'accéder à la demande des parties civiles et indique qu'il y aura encore trois après-midi pour interroger l'accusée et que ça lui paraît suffisant. "Mais le tribunal, c'est la vie, monsieur le président !" réagit Didier Seban.

En réaction, pour protester contre les méthodes du président, Eric Mouzin, le père d'Estelle disparue il y a vingt ans, a décidé de quitter l'audience : "Le président a interrompu Monique Olivier à chaque fois qu'elle parlait. On respecte le délai, on essaie d'aller vite, on a l'impression d'être à la SNCF. Ce n'est pas possible. On n'arrivera jamais à obtenir une quelconque réponse de Monique Olivier en procédant ainsi."

Hors de la salle du procès, Me Seban a exprimé sa frustration : "On a l'impression qu'on fait ce procès juste pour mémoire. Quand une victime vient nous dire qu'elle a croisé Michel Fourniret et qu'elle a croisé Monique Olivier, avec beaucoup d'émotion, il faut l'interroger, tout simplement !" "Dans 5 jours, elle dira qu'elle ne sait pas de quoi on parle", a martelé l'avocat, pour qui il n'est pas suffisant que l'accusée soit condamnée. Trente-cinq, trente et vingt ans après les faits, les familles veulent des réponses.

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