Procès de Monique Olivier : ce qu'on peut attendre de cette dernière semaine

En raison du retard pris durant la semaine dernière, c'est un planning chargé qui est prévu pour cette troisième et dernière semaine du procès de Monique Olivier devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine à Nanterre. L'ex-épouse de Michel Fourniret est poursuivie pour complicité d'enlèvement et de meurtre sur trois jeunes femmes entre 1988 et 2003 : Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin.

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Fragile et perdue ?

Une journée et demi sera consacrée aux auditions d'experts afin de permettre à la cour de comprendre le profil psychologique de cette femme, déjà condamnée pour complicité dans cinq meurtres et un viol en réunion. Depuis le début de ce procès, à 75 ans, elle donne toujours cette image d'une personne fragile et un peu perdue qu'on lui connaît depuis 2003. Elle est aussi très attentive en permanence, malgré la durée des débats. "Tous les psychopathes ont cette hypervigilance qu'on ne trouve pas chez les autres criminels", constate Corinne Herrmann, avocate de parties civiles, "elle est quand-même capable de résister toute une semaine sans bouger". Monique Olivier a concédé mardi dernier être incapable de pleurer : "je n'y arrive vraiment pas. Ça nous fait passer pour quelqu'un de plus monstrueux qu'on est. Ça fait du mal."

Dès le début de son procès, l'ex-femme de Michel Fourniret a reconnu les faits, à savoir sa complicité dans l'enlèvement et le meurtre de trois jeunes femmes, dont deux dans l'Yonne, entre 1988 et 2003. Mais les familles des victimes attendent toujours que l'accusée leur révèle des informations qu'elles n'avaient pas, ou exprime au moins des remords un peu plus sincères. "Si je savais, je le dirais" a déjà répondu plusieurs fois l'accusée quand la cour lui demande où sont les corps de Marie-Angèle Domèce et d'Estelle Mouzin. Elle reconnaît la préméditation, mais se réfugie derrière le flou des souvenirs regrette Didier Seban, avocat de parties civiles. Monique Olivier n'a pas encore eu l'occasion de s'expliquer dans l'affaire Estelle Mouzin, ce sera le cas à partir de mercredi.

Une période blanche

L'un des enjeux de ce procès est aussi d'obtenir des éléments nouveaux sur les autres enlèvements et meurtres possiblement commis par le couple durant ce que les avocats appellent la "période blanche" des Fourniret : c'est-à-dire entre 1990 et 2000, une période de dix ans durant laquelle le tueur en série n'aura reconnu aucun crime.

Un personnage de ce parcours criminel est enfin très attendu. Sélim Olivier, l'unique fils du couple Fourniret/Olivier. Il doit intervenir en visioconférence depuis le tribunal de Nice, mercredi. Un homme, aujourd'hui âgé de 35 ans, qui a coupé les ponts avec sa mère, mais qui est rattrapé par son histoire familiale. C'est aussi au sujet d' Estelle Mouzin qu'il est cité comme témoin dans ce procès. Sélim avait quinze ans et il aurait vu la fillette au domicile de ses parents, selon une ancienne co-détenue de Monique Olivier.

Si la cour parvient à tenir ce calendrier très serré, les plaidoiries, réquisitions et verdict sont attendus vendredi.

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